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À La Une - Yémen

Les Houthis finissent par se rendre aux pourparlers de Genève

Jusqu'à la dernière minute, le départ de la délégation rebelle est resté incertain en raison de tensions et de surenchères en coulisse entre les parties qui ont été sommées de créer les conditions d'une désescalade.

Une jeune Yéménite dans un camp de réfugiés en Somalie. Abdiqani Hassan/Reuters

Après 48 heures d'incertitudes, une délégation de rebelles yéménites a quitté Sanaa dimanche pour Genève où elle doit participer lundi, avec des membres du gouvernement en exil, à des "consultations" sous l'égide de l'ONU pour tenter de trouver une issue au conflit.

Jusqu'à la dernière minute, le départ de la délégation rebelle est resté incertain en raison de tensions et de surenchères en coulisse entre les parties qui ont été sommées de créer les conditions d'une désescalade.
"Nous attendons que les parties soient là pour ce que nous appelons les consultations de Genève (lundi)", a dit un porte-parole de l'ONU, Ahmad Fawzi.
Il a ajouté que les deux délégations yéménites, celle du gouvernement en exil soutenu par l'Arabie saoudite et celle des rebelles chiites soutenus par l'Iran, devraient être à Genève "dimanche soir", mais il a reconnu qu'il y avait eu "de nombreux changements dans les dernières 48 heures".

La participation des protagonistes a fait l'objet d'intenses tractations "jour et nuit, à toute heure" avec l'envoyé spécial des Nations unies pour le Yémen, le Mauritanien Ismail Ould Cheikh Ahmed, a précisé le porte-parole.
Pendant une bonne partie de l'après-midi dimanche, la délégation des rebelles, qui comprend des représentants chiites Houthis et leurs alliés du parti de l'ex-président Ali Abdallah Saleh, a refusé de décoller de Sanaa à bord d'un avion spécial de l'ONU. La délégation a notamment exigé qu'une déclaration sur les modalités du processus postée par le médiateur mauritanien sur sa page Facebook lui soit envoyée sous la forme d'une "déclaration officielle des Nations unies", condition pour son départ pour Genève, selon une source proche des rebelles.

"Putschistes"

Dans un communiqué publié dimanche, la délégation du gouvernement en exil a de nouveau qualifié les rebelles de "putschistes".
Sa position de base peut se résumer ainsi: application pure et simple de la résolution 2216 du Conseil de sécurité (14 avril), qui somme les rebelles de se retirer de toutes les zones qu'ils ont conquises depuis 2014, notamment de la capitale Sanaa.

Les pourparlers de Genève devaient initialement s'ouvrir dimanche, mais l'ONU a dû annoncer un report de 24 heures en raison de frictions persistantes entre les parties. Une première réunion inter-yéménite fixée le 28 mai sous l'égide de l'ONU avait déjà été reportée sine die.

(Pour mémoire : L'Unesco condamne des destructions dans la vieille ville de Sanaa)


Le gouvernement en exil en Arabie saoudite a fait savoir que sa délégation était partie samedi pour la Suisse. Elle se trouve déjà à Genève.
L'Arabie saoudite mène depuis le 26 mars des frappes aériennes contre les positions rebelles au Yémen avec pour objectif de rétablir le gouvernement "légitime" à Sanaa. Les Houthis sont soutenus par l'Iran.

Sur le terrain, des raids aériens de la coalition dirigée par Riyad et des combats au sol se sont poursuivis dans plusieurs régions du Yémen, selon des habitants et des combattants.
Les Houthis se sont emparés dimanche d'une capitale provinciale dans le nord du Yémen, non loin de la frontière saoudienne. Les rebelles ont pris le contrôle d'al-Hazm, principale ville de la province de Jawf, sans rencontrer de résistance, ont indiqué des habitants et des sources parmi les combattants locaux qui leur sont hostiles.
Selon des habitants, les rebelles chiites ont profité de différends entre des tribus sunnites qui défendaient la ville d'al-Hazm.

Les Houthis contrôlent déjà une autre province frontalière de l'Arabie saoudite, celle de Saada, dans le nord.
Depuis la fin mars, le conflit a fait plus de 2.500 morts et quelque 11.000 blessés, selon le dernier bilan de l'Organisation mondiale de la santé (OMS). Plus d'un demi-million de personnes ont été en outre déplacées.


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Après 48 heures d'incertitudes, une délégation de rebelles yéménites a quitté Sanaa dimanche pour Genève où elle doit participer lundi, avec des membres du gouvernement en exil, à des "consultations" sous l'égide de l'ONU pour tenter de trouver une issue au conflit.Jusqu'à la dernière minute, le départ de la délégation rebelle est resté incertain en raison de tensions...

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