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À La Une - Yémen

L'Unesco condamne des destructions dans la vieille ville de Sanaa

L'Arabie dément être derrière la frappe suggérant qu'il s'agissait de l'explosion d'un stock d'armes des rebelles.

Une frappe aérienne de la coalition arabe menée par l'Arabie saoudite a touché vendredi la vieille ville de Sanaa. AFP / MOHAMMED HUWAIS.

L'Unesco a condamné vendredi une apparente attaque sur la vieille ville de Sanaa, au Yémen, qui a fait cinq morts et détruit des habitations de ce secteur classé au patrimoine mondial de l'humanité et décrit comme un "joyaux" du monde islamique.

Ce dernier développement intervient à la veille de pourparlers à Genève, sous l'égide de l'Onu, entre le camp du président yéménite en exil Abd Rabbo Mansour Hadi et celui des rebelles chiites houthis pour tenter de créer les conditions d'une désescalade à plus de deux mois de conflit.

L'Arabie saoudite, qui mène depuis fin mars des raids aériens contre les Houthis, a démenti être derrière la frappe à Sanaa, suggérant qu'il s'agissait de l'explosion d'un stock d'armes des rebelles. "Nous n'avons pas mené d'opérations dans la ville", a déclaré à l'AFP le porte-parole de la coalition, le général Ahmed al-Assiri.
La coalition s'est défendue à plusieurs reprises de bombarder de façon aveugle au Yémen, comme ont accusé des militants des droits de l'Homme, et le général Assiri a de nouveau affirmé que les pilotes ne frappaient pas des zones civiles.

Des témoins et des sources médicales avaient pourtant affirmé qu'un missile de la coalition avait chuté avant l'aube sans exploser dans le quartier de Qassimi, où se trouvent des milliers de maisons vieilles de plusieurs siècles. La chute du missile a démoli des maisons et tué cinq personnes, dont une femme et un enfant, avaient-elles ajouté. "Nous avons vu la lumière du missile lancé depuis un avion. On s'attendait à ce qu'il explose mais ce n'est pas arrivé (...) Nous avons senti l'impact du missile quand il a touché le sol", a indiqué un habitant, Ahmed al-Ameri.

"Joyau" islamique
A Paris, la directrice générale de l'Unesco, Irina Bokova, s'est dite "profondément affligée par les pertes de vies humaines et les dommages infligés à l'un des plus anciens joyaux de l'urbanisme islamique au monde".
"Je réitère mon appel à toutes les parties à respecter et protéger l'héritage culturel du Yémen", "symbole d'une histoire millénaire" qui "appartient à toute l'humanité".

Édifiée dans une vallée au milieu des montagnes à 2.200 mètres d'altitude, Sanaa était au VIIe et VIIIe siècles un important centre de propagation de l'islam. On y décompte 103 mosquées, 14 hammams et quelque 6.000 maisons, dont des maisons-tours ou d'autres en pisé, construites avant le XIe siècle.

En mai, l'Unesco s'était alarmée des "sérieux dégâts" causés par des bombardements à Sanaa et avait appelé "toutes les parties en présence à tenir le patrimoine culturel hors de portée des conflits".
L'organisation avait aussi exprimé sa préoccupation après un bombardement le 31 mai sur le barrage de Marib (à l'est de Sanaa), où d'anciennes inscriptions datant du royaume de Saba auraient été endommagées.

Plus de 2.500 morts
Partis de Saada, leur fief dans le nord du Yémen, les houthis ont pris le contrôle de la capitale en septembre 2014, puis de vastes régions du nord, de l'ouest et du centre. Ils ont ensuite avancé vers le sud, poussant le président Abd Rabbo Mansour Hadi à fuir Aden, où il s'était réfugié, pour s'exiler en Arabie saoudite.

C'est pour stopper leur avancée que la coalition a lancé sa campagne de raids fin mars.
Ses avions ont frappé ces dernières heures des positions et dépôts d'armes appartenant aux rebelles et à leurs alliés - des forces restées fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh - à Sanaa ainsi que dans la province pétrolière de Marib.

Le conflit au Yémen a fait 2.584 morts et 11.065 blessés, a indiqué vendredi un porte-parole de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) dont le bilan a été établi le 7 juin. L'OMS ne fait pas de distinction entre les civils et les combattants.
L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a par ailleurs procédé à sa première évacuation de migrants bloqués au Yémen par bateau, et non plus uniquement par avion.
Un groupe de 200 Ethiopiens ont été transportés mercredi à bord de deux navires jusqu'au port d'Obock à Djibouti, d'où ils devraient rejoindre leur pays par autocar, a annoncé l'OIM.

 

 

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