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Liban - Commémoration

Audi : « Il est déplorable que nous regardions le Liban s’effondrer, en laissant faire »

Le métropolite de Beyrouth a fait assumer hier à la classe politique, mais aussi aux journalistes et aux hommes de loi, la responsabilité du vide présidentiel.

Le métropolite Élias Audi a célébré hier une messe de requiem à l’intention de Ghassan Tuéni, pour la troisième commémoration de son décès. Photo Ibrahim Tawil

C'est un véritable cri d'alarme qu'a lancé hier le métropolite Élias Audi, pour l'élection d'un président de la République. Un appel qu'il a adressé au journaliste et homme politique disparu, Ghassan Tuéni, dans un hommage, au cours de la messe qui a été célébrée hier en la cathédrale Saint-Georges des grecs-orthodoxes, pour la troisième commémoration de son décès.
Après avoir repris et rappelé certains articles publiés par le disparu, le métropolite Audi a estimé honteux que la classe politique se place avant l'État. « Il est honteux que nous nous occupions de nous-mêmes au détriment de notre pays », a-t-il dénoncé hier lors de son homélie, dans une allusion à peine voilée aux prises de position du général Michel Aoun, par rapport à la présidentielle et aux nominations sécuritaires.
« Le Liban est à nous Libanais. Le Liban est notre responsabilité. Il est notre passé, notre histoire, mais aussi l'avenir de nos enfants et de nos petits-enfants. Il est déplorable que nous le regardions s'effondrer, en laissant faire », a-t-il encore regretté, évoquant l'état de déliquescence du pays, miné par les divisions et les rancœurs, alors que le terrorisme poursuit son avancée dans la région. Après avoir rendu un vibrant hommage à Ghassan Tuéni, Mgr Audi a souligné l'urgence d'élire un président de la République. « Un président qui porterait le message libanais dans un monde arabe en pleine confusion, et qui permettrait au Liban de devenir un exemple pour les dirigeants arabes et non pas un instrument entre leurs mains », a-t-il dit, citant des articles publiés par le défunt.
L'archevêque grec-orthodoxe de Beyrouth n'a pas manqué de montrer du doigt les députés et de leur faire assumer la responsabilité du vide présidentiel. « Si Ghassan était parmi nous, il aurait interpellé les députés... » a-t-il encore noté. Et d'assurer à ce propos que les Libanais méritent que les députés fassent l'impossible pour sauver le pays. Il les a donc invités à considérer le Parlement en session ouverte jusqu'à l'élection d'un président de la République.
Mgr Audi a également interpellé les journalistes, comme l'a fait Ghassan Tuéni. « Parce que je suis un citoyen responsable, je fais assumer la responsabilité du vide présidentiel à tout journaliste », a-t-il souligné, invitant la presse à mettre sa plume au service de la cause et de la nation. C'est enfin aux hommes de loi, avocats et magistrats, que le métropolite s'est adressé. « Il n'est plus permis de se taire sur ce problème. Sauvez votre nation, demandez que soit respectée sa Constitution et que soient appliquées ses lois. Haussez le ton sans crainte, car celui qui défend le droit aura la justice à ses côtés », a-t-il martelé. Le métropolite a, par la même occasion, invité les chrétiens du Liban à montrer l'exemple, « à dépasser leurs désaccords et à se réunifier pour l'intérêt général ». Avant de conclure : « Au lieu de lancer le cri de Ghassan, laissez mon peuple vivre, je crierais : laissez mon pays vivre. »

C'est un véritable cri d'alarme qu'a lancé hier le métropolite Élias Audi, pour l'élection d'un président de la République. Un appel qu'il a adressé au journaliste et homme politique disparu, Ghassan Tuéni, dans un hommage, au cours de la messe qui a été célébrée hier en la cathédrale Saint-Georges des grecs-orthodoxes, pour la troisième commémoration de son décès.Après avoir...
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