Rechercher
Rechercher

Lifestyle - Aventure

Un Libanais, un vélo, un rêve et un monde à parcourir

Nabil Halwani ambitionne de devenir le premier Libanais à réaliser le tour du monde à vélo pour ainsi promouvoir son pays et venir en aide à une ONG. Pas avare en défis, il partira sans argent.

Nabil Halwani se prépare à tous les défis. Photo DR

Nous avons tous rêvé un jour de quitter ce Liban que l'on adore détester pour s'embarquer dans la plus grande des épopées. À la condition, bien sûr, de pouvoir partir. Comme le révélait récemment le site « Passeport Index » dans son classement des passeports les plus « puissants » du monde, le (pas si) précieux sésame libanais permet de visiter sans visa autant de pays que... la Corée du Nord.
Mais les plus rêveurs d'entre nous, ou les plus téméraires, ne s'accommodent pas de ce genre de détail. Bien décidé à parcourir le globe depuis qu'enfant il dévora le roman Le tour du monde en quatre-vingts jours, Nabil Halwani s'entraîne depuis huit mois afin de réaliser son rêve. Cet ancien steward a déjà parcouru la terre en avion, mais a choisi un moyen de transport plus original pour son prochain voyage. Un casque, quelques vêtements et un disque dur rempli de films « made in pays du Cèdre », c'est tout ce qu'il emportera pour son tour de monde en vélo, dont le grand départ est prévu le 2 juillet. « Un jeudi », précise-t-il.

 

Itinéraire d'un enfant du pays
Les pays limitrophes du Liban n'étant pas au programme, le grand périple du jeune homme commencera donc en bateau. Un ferry qu'il prendra depuis Tripoli pour rejoindre la Turquie, avant d'enchaîner, en pédalant, vers l'Iran et le Pakistan.
Une cinquantaine de destinations, plus de 50 000 kilomètres à parcourir, et presque autant de montagnes, plaines sauvages, villages oubliés et mégapoles connectées, à découvrir. Sans parler des mers, qu'il espère traverser en « bateau-stop », variante atypique du pouce levé. Mais à la différence de Phileas Fogg, héros du roman de Jules Verne, ce n'est pas en moins de trois mois mais en moins de trois ans que ce Libanais espère réaliser son périple, son moyen de locomotion n'étant ni le plus rapide ni le plus solide. « La jungle amazonienne et le désert du Sahara seront les plus gros défis », estime Nabil Halwani, presque plus inquiet pour son vélo que pour lui-même. Et pour cause, sans son deux-roues, c'est tout le projet qui s'effondre. « Les maladies, on ne peut jamais s'y préparer. J'ai surtout peur que mon vélo soit volé, explique-t-il. C'est ma bouée de sauvetage, si je ne l'ai plus, tout est fini. »

Sa passion pour le vélo, ce grand barbu de 29 ans la doit à son père. « Il m'a appris très tôt à rouler, et m'emmenait toujours en balade sur la corniche. Depuis, la passion est devenue une véritable obsession », raconte le sportif dont les marques de bronzage sur les bras suggèrent une utilisation abusive de son maillot de cycliste blanc et rouge.
Parce que le défi n'était sans doute pas encore assez à la hauteur, il a décidé de ne dépenser aucun sou. Pour se loger, il utilisera des plates-formes comme Couchsurfing, un réseau social permettant d'être accueilli gratuitement chez l'habitant. Pour se nourrir, il espère trouver de petits boulots et croiser sur son chemin de bonnes âmes prêtes à l'aider. Et dans les endroits du monde où il sera livré à lui-même, cet ancien scout compte sur les techniques de survie qu'un professeur « vraiment, vraiment très cool » lui a apprises, comme repérer les écorces comestibles, allumer un feu quand on n'a rien ou construire des pièges pour chasser.


En plus de profiter de son tour du monde pour soutenir l'ONG Skoun, qui sensibilise à toutes les addictions, sa grande épopée sera aussi l'occasion de promouvoir le pays du Cèdre. Son projet personnel s'étant, depuis, doté de sponsors et d'organisateurs, un deuxième défi est venu se greffer sur le premier : à l'initiative de Sam Saad, président du « comité des célébrités », dont le président d'honneur n'est autre que Georges Kordahi, et les membres des artistes connus, un drapeau libanais de six cents mètres de long sera fabriqué et voyagera en avion d'ambassades libanaises en ambassades, afin de le faire signer par les populations locales et la diaspora des pays où il passera. Un étendard si grand que le comité espère le voir apparaître dans la prochaine édition du Guiness Book des records. « Il reste des personnes à l'étranger qui demandent sans arrêt où est le Liban ou même ce qu'est le Liban. Peut-être que ma démarche les encouragera à en apprendre plus sur le pays », espère Nabil.
Mais la plus belle vitrine du Liban sommeille peut-être ailleurs. Pour partager avec ses rencontres la culture de son pays, le jeune homme enregistrera sur un disque dur des centaines de chansons et films libanais. Peut-on espérer mieux qu'un film de Nadine Labaki, un court métrage d'Ely Dagher et une chanson de Feyrouz pour donner à n'importe qui l'envie de voyager ?

 

Pour mémoire
Karim Sokhn, à bicyclette !

De l'Allemagne au Mont-Liban, à bicyclette

Nous avons tous rêvé un jour de quitter ce Liban que l'on adore détester pour s'embarquer dans la plus grande des épopées. À la condition, bien sûr, de pouvoir partir. Comme le révélait récemment le site « Passeport Index » dans son classement des passeports les plus « puissants » du monde, le (pas si) précieux sésame libanais permet de visiter sans visa autant de pays que......

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut