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Liban - Urbanisme

Trois projets sélectionnés pour conserver l’espace public de Dalieh

L’un des trois plans présentés par les finalistes divise le site de Dalieh en trois zones : une zone protégée maritime pour préserver la réhabilitation de l’écosystème et la création d’un écotourisme, une zone informelle pour favoriser les échanges culturels et sociaux sans réglementations et libre d’accès, et une zone formelle appelée Beydoun Amphitheatre, construit sur base des blocs déjà présents sur le terrain.

« Lorsque nous avons commencé à travailler sur la compétition Revisiting Dalieh il y a un an, notre objectif était d'impliquer le plus grand nombre de personnes pour élaborer des projets pour le site de Dalieh qui serviraient de point de départ à un débat sur les espaces publics à Beyrouth. » C'est ce qu'a affirmé hier l'architecte et militante Mona Hallak lors de la conférence de presse qui s'est tenue au ministère de l'Environnement pour annoncer les gagnants du concours en question. Le défi semble parfaitement relevé, à en juger par la vingtaine de projets de qualité qui ont été soumis au concours d'idées organisé par la Campagne civile pour protéger Dalieh-Raouché.
Les membres de la campagne ont ainsi encouragé les participants à proposer diverses alternatives à l'utilisation du site tout en tenant compte de sa préservation. De fait, « la compétition a permis de soulever divers enjeux, d'un point de vue environnemental, fonctionnel et institutionnel », indique Mona Hallak. « Ces enjeux, souligne-t-elle, nous ont incité à nous interroger sur les pratiques de gestion des terrains au Liban et à nous pencher sur la protection de notre environnement ainsi que sur la préservation des espaces publics et des droits humains. » La compétition pousse également à s'interroger sur cette question fondamentale : « Comment peut-on empêcher ces espaces de tomber dans les mains d'investisseurs privés et comment peut-on assurer leur durabilité dans le domaine public pour le bien de tous les citoyens ? » poursuit-elle.
Le jury a décidé de retenir trois projets sur base d'une liste de critères bien précis. Il fallait avant tout veiller à réaffirmer l'identité historique de Dalieh comme étant un espace public pour l'ensemble de la ville, à favoriser les développements d'activités formelles et informelles pour toutes catégories d'âge et sociales, protéger le caractère environnemental, archéologique et naturel du site et, enfin, prendre en compte le contexte légal de cet espace. Les trois projets sélectionnés, « Dalieh », « Not just about Dalieh » et « Last resort », se distinguaient par leurs atouts respectifs : « L'un se démarque par son approche visant à préserver l'environnement, l'autre par sa capacité à développer le potentiel social du site en y élaborant de nombreuses activités, et le dernier par sa proposition d'occupation partielle du site avec d'une part un espace protégé et de l'autre la présence de structures légères et démontables », explique Jad Tabet, président du jury, architecte et membre de l'Unesco.

Des alternatives ambitieuses
Le projet « Not just about Dalieh » vise par exemple à réclamer l'accessibilité, à faciliter le dialogue et promouvoir nombre d'activités sur le site. Les membres de l'équipe de ce projet veulent surtout rappeler que c'est une problématique qui concerne tout le littoral de Beyrouth « qui est envahi par des buildings au détriment de la qualité de vie de ses citoyens », estiment-ils. « Nous proposons notamment le développement d'une économie informelle sur base de la création d'un marché ouvert de poissons et de légumes récoltés et pêchés sur le site, d'un centre de recherche sur la biodiversité, d'un espace d'exposition et d'un amphithéâtre », explique fièrement Raya Tueni, l'une des initiatrices du projet. Mona Hallak tient justement à souligner le professionnalisme dont ont fait preuve les initiateurs des trois projets. « À travers ce concours, nous avons réussi à sensibiliser à la fois les professionnels à notre cause, mais aussi des citoyens. La meilleure preuve est sans doute la création du hashtag #DiscoverDalieh par l'une des équipes. »
Certains finalistes avouent pourtant qu'ils en savaient peu sur le sort réservé à Dalieh avant de participer au concours, et encore moins sur les menaces de projet privé de construction qui pèsent sur le site. Pourtant, ils n'ont pas hésité à se lancer dans l'aventure, à mener de nombreuses recherches et à travailler durement en équipe pour proposer que Dalieh reste un espace public et devienne « un système autosuffisant qui redonne à Beyrouth son poumon vert », affirme une participante. La prochaine étape pour les militants de la Campagne de Dalieh est de lancer un débat public réunissant notamment le Conseil supérieur de l'urbanisme, le président de la municipalité de Beyrouth et le Conseil des ministres afin de leur demander de ne pas approuver la construction d'un projet privé à Dalieh ni d'accorder un décret exceptionnel qui donnerait la possibilité aux investisseurs privés d'exploiter ce terrain. Les activistes comptent également sur l'appui des membres internationaux du jury, comme Andreja Tutundzic, qui fait également partie de la Fédération internationale des architectes paysagistes (IFLA), et sur le soutien de la société civile qui serait sensibilisée à ce problème à la faveur de la découverte des projets gagnants à la « Beirut Design Week » cette semaine.

 

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