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Liban - Énergie

Les ingénieurs hydrauliques libanais du passé étaient des pionniers

La septième édition du Forum mondial de l'eau, placée sous le thème de « L'eau pour notre avenir », s'est tenue au mois d'avril, en Corée du Sud. L'idée de l'importance de développer des infrastructures à objectifs multiples en lien avec les ressources hydriques y a été mise en évidence. Comme l'a évoqué le président du Conseil mondial de l'eau, l'infrastructure dans le passé était à objectif unique, comme la surveillance des inondations, l'irrigation, la production d'énergie hydroélectrique ou la satisfaction de la demande en eau. Toutefois, cette perspective est devenue inefficace pour l'avenir.
Or un regard vers notre passé au Liban et vers les projets de développement entrepris par les grands ingénieurs libanais, dont feu Ibrahim Abdel Al, nous dévoile que ces ingénieurs étaient déjà conscients de l'importance de ce besoin formulé en 2015 et qu'ils ont mis en œuvre des projets qui prennent en compte cet appel.

Des projets à objectifs multiples avant l'heure
Prenons l'exemple du projet du Litani. Ce projet conçu par l'ingénieur Abdel Al se fonde sur la construction d'infrastructures à objectifs multiples. N'est-ce pas Ibrahim Abdel Al qui a déclaré, dans les années cinquante du siècle dernier : « Les bassins fluviaux doivent être étudiés en tant qu'unités régionales homogènes afin d'examiner leurs différents aspects, préparant ainsi l'élaboration des approches qui permettraient de les exploiter au maximum, c'est-à-dire de façon à intégrer tous les composants de la vie économique allant de l'exploitation des terres agricoles et de la production d'électricité à la construction d'une zone industrielle permettant d'économiser au maximum et d'éviter toute éventuelle perte en termes d'efforts et de budget » ? Il a également dit : « Les études techniques sur l'eau sont définies sur le long terme et leur objectif est d'assurer l'équilibre entre les trois aspects de l'utilisation de l'eau dans le sens où l'approvisionnement en eau ne doit pas être considéré sous un seul angle pour ne pas tarir une source de richesse dans le but d'en faire revivre une autre. »
Comme nous le savons, l'exécution de ce projet national intégré a duré très longtemps. Trois centrales hydroélectriques ont été construites sur le fleuve et n'ont jamais cessé de fonctionner depuis leur installation, malgré les guerres sionistes contre le Liban, la guerre civile qui a ravagé le pays et l'instabilité politique permanente. Ces centrales ont constitué, et constituent toujours, un soutien et un appui fondamental pour Électricité du Liban, puisqu'elles satisfont les besoins de cette dernière aux heures de pointe, ou lorsque l'aviation israélienne bombarde les centrales électriques au Liban.

Des travaux en cours sur le Litani
Heureusement, le projet du Litani a été relancé dans sa seconde phase intitulée « Projet de développement du sud du Liban pour l'irrigation et l'usage domestique ». Il comporte le transfert de 110 millions de mètres cubes du lac de Qaraoun au profit d'une centaine de villages de Bint Jbeil. Ce projet comporte également l'installation de réseaux secondaires pour irriguer 15 000 hectares de terres réhabilitées. L'énergie hydroélectrique sera également produite.
Les travaux de réhabilitation des installations des projets d'irrigation sur le bassin du Litani sont suivis de façon régulière. Le projet d'irrigation de Qasmiyé permet d'irriguer quatre mille hectares de terre, les canaux d'irrigation sont en cours de restauration afin d'augmenter leur efficacité, éviter tout gaspillage au niveau de l'eau et assurer aux agriculteurs l'accès à l'eau d'irrigation à des coûts minimes.
Grâce au projet d'irrigation « Sidon – Jezzine », 400 hectares sont actuellement exploités et de nouveaux réseaux sont en cours d'installation afin de couvrir 800 hectares. Dans le cadre du projet du Canal 900 m, 700 hectares sont actuellement exploités.
D'autre part, une superficie de 1 500 hectares est exploitée dans le contexte de la première phase du projet d'irrigation dans la Békaa à une altitude de 900 mètres. Ajoutons qu'un plan récemment approuvé vise à augmenter les zones irriguées en adoptant l'irrigation de surface – qui utilise la gravité – pour les zones basses (400 hectares environ). Ce plan est également intéressant pour les projets agricoles en termes de baisse de la tarification, quand la micro-irrigation est utilisée. En outre, une tarification spéciale a été adoptée pour la culture du blé. La seconde phase du projet vise à assurer l'irrigation de 6 000 hectares de terre dans la commune de Kamed al-Lawz en direction du secteur de Riyak. Une étude préliminaire a été effectuée dans ce contexte, en attendant le financement approprié pour le lancement des travaux, après que les résultats positifs de la première phase ont été mis en évidence.

Les barrages du futur sur le fleuve
À cet effet, il est intéressant d'évoquer les grands projets qui seront réalisés sur le Litani. Le premier projet consiste à édifier le barrage de Choumariya. La capacité de ce barrage s'élèvera à 28 millions de mètres cubes sur une altitude de 150 mètres. L'étude préliminaire de ce projet a été achevée en avril 2014, et l'étude exécutive fait l'objet d'un appel d'offres auprès des entreprises internationales. L'importance de ce barrage sera d'assurer l'eau d'irrigation aux villages situés à 200 mètres d'altitude ou situés dans l'ex-bande côtière. Ainsi complété, le projet de Qasmiyé sera considéré comme un projet intégré couvrant toutes les zones situées en altitude ou sur le littoral. Dans ce contexte, il convient de souligner que les canaux et réseaux sous pression fournissent l'eau à la demande, ce qui permet d'éviter le gaspillage. Outre l'irrigation, l'importance de ce barrage réside dans sa capacité à produire cinq mégawatts d'énergie hydroélectrique.
Un autre projet consiste à construire le barrage de Khardali dont la capacité varie de 80 à 120 millions de mètres cubes en fonction de son emplacement qui sera déterminé par les études techniques. Un appel d'offres sera lancé auprès des entreprises internationales afin de réaliser les études préliminaires et exécutives. Le délai de réception des offres a été fixé au 8 septembre 2014. Ce barrage permettra la production de dix mégawatts d'énergie hydroélectrique et assurera l'approvisionnement en eau potable et en eau d'irrigation pour les zones situées à une altitude entre 300 et 600 mètres.
Il s'agit d'un projet intégré dans le sens où, suite à l'achèvement de la construction de ces deux barrages, auxquels s'ajoute le barrage de Qaraoun, l'eau du Litani sera entièrement retenue et nul ne pourra dès lors accuser le Liban de gaspiller son eau en la laissant se perdre dans la mer.
De ce fait, nous constatons que le Liban, malgré des défis et les problèmes qu'il affronte, reste pionnier dans ses idées et la réalisation de ses projets, ainsi que dans l'élaboration des plans en phase avec les concepts connus au niveau international.

Par la Fondation Ibrahim Abdel Al pour le développement durable

La septième édition du Forum mondial de l'eau, placée sous le thème de « L'eau pour notre avenir », s'est tenue au mois d'avril, en Corée du Sud. L'idée de l'importance de développer des infrastructures à objectifs multiples en lien avec les ressources hydriques y a été mise en évidence. Comme l'a évoqué le président du Conseil mondial de l'eau, l'infrastructure dans le passé...

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