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Nos Lecteurs ont la Parole - Georges TYAN

Oui, mais !

Je ne réagirai pas à l'affaire Michel Samaha, au verdict plus que clément dont il a fait l'objet. Je l'avais déjà condamné lors de son arrestation, sans même lui accorder le bénéfice de ce qu'on appelle très communément en libanais, l'heure de l'abandon, pour justifier son action démente.
Peu m'importe le boucan fait autour de cette affaire, les réactions des hommes politiques, des ministres, des députés, des chefs de parti. Les tirs groupés ou individuels contre le tribunal militaire, les crachats, la bile déversée. Je reste de marbre, imperturbable, non concerné.
Les professionnels du spectacle politique sont là pour le faire, ils meublent les heures perdues de notre vie. C'est leur métier. Comme ces poupées qui sortent de leur boîte dès qu'on ôte le couvercle, gesticulant dans tous les sens, débitant des vérités que tout le monde connaît, juste pour lever le doigt, dire présent puis se faire flatter l'encolure par un quelconque palefrenier.
En fait je me demande qui est plus criminel que l'autre. Un Michel Samaha aigri par ses déconvenues politiques, ou ces gens-là qui d'un commun accord ont décidé de créer un vide constitutionnel, laisser pourrir une situation qui frôle la déliquescence et qui, bien plus, occupaient le terrain bien avant que M. Samaha ne s'amuse à entrer dans le clan des assassins au gros et faire le terroriste à la petite semaine.
Au lieu de s'atteler toutes affaires cessantes à l'élection d'un président de la République, d'une nouvelle Assemblée nationale, former un bon gouvernement avec pour objectif de dépoussiérer les lois, nommer des personnes probes et efficaces aux postes de responsabilité, redonner des couleurs à une économie exsangue, de l'espoir à un peuple au bord de la dèche, ils n'ont contemplé et assouvi que leur propre ego.
Qu'on ne se méprenne pas, je ne vise nullement une partie du personnel politique de notre pays en exonérant l'autre. Toutes les deux sont les faces d'une même monnaie fort dévaluée au demeurant. Étant protagonistes d'un conflit où ils ne tiennent même pas les seconds rôles, mais celui de comparses.
Je ne risque pas trop de me tromper en avançant que les deux forces, campant chacune dans un décan du mois de mars, ont avec une grande maestria éliminé ou mis sur la touche les personnes ayant refusé pour plus d'une raison de monter à bord de l'un ou l'autre de leurs autobus, réduisant le panorama politique libanais à sa plus simple expression.
En fait pour moi qui aime à simplifier les choses, c'est idéal. Le rêve. Un bipartisme qui ne dit pas son nom. Un coq ici, un autre en face, qui ergotent et font bla-bla à longueur de journée, entourés d'une flopée d'applaudisseurs qui n'y comprennent rien. Que demande le peuple ?
Oui mais ! Dans ce genre de situations idylliques il y a toujours un mais. Chacun de nos deux champions veut nous amener, suivant sa feuille de route, en des lieux où nous ne voulons pas nous rendre. Je présume qu'il y en a beaucoup comme moi, qui n'ai aucune envie d'aller batifoler dans la campagne syrienne ou gambader entre les derricks aux champs pétrolifères de nos frères arabes.
Chacun chez soi, c'est toujours mieux !
Pire, les personnes susceptibles de mettre un frein à cette boulimie vorace d'hégémonie que nos chers amis ont développé aux dépens du jeu démocratique se tiennent dirait-on à carreau. Bien sûr certains haussent des fois le ton prenant garde toutefois à ne pas dépasser les limites entendues ou froisser outre mesure l'une ou l'autre des parties afin de préserver en quelque sorte leur intégrité physique.
Avec ces gens-là et leurs sbires on ne sait jamais, partant du principe que si vous n'êtes pas avec eux, vous êtes contre eux. C'est en fait la vérité toute nue. Étant pour un Liban libre, souverain, indépendant, heureux, souriant, beau, prospère, régi par la loi des hommes, pas celle de la jungle.

Je ne réagirai pas à l'affaire Michel Samaha, au verdict plus que clément dont il a fait l'objet. Je l'avais déjà condamné lors de son arrestation, sans même lui accorder le bénéfice de ce qu'on appelle très communément en libanais, l'heure de l'abandon, pour justifier son action démente.Peu m'importe le boucan fait autour de cette affaire, les réactions des hommes...

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