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Lifestyle - Festival de Cannes

Le beau, l’immense chantier du cinéma libanais

Pour cette 68e édition cannoise, le pays du Cèdre n'a pas hésité à témoigner de son dynamisme et de sa vitalité. Avec Ely Dagher qui concourt dans la compétition officielle (section courts métrages) et la présence de deux jurés féminins, Nadine Labaki dans la section Un certain regard et Joana Hadjithomas pour les courts, le Liban s'affiche en grand.

Serge Akl, Michel Pharaon, Edy Dagher, Nabil Itani et Maya de Freige sur le tapis rouge, avant la projection de "Inside Out", le dernier bébé animé du studio Pixar. Ils étaient tous, avec d'autres, à la table ronde sur le cinéma libanais organisé au pavillon Liban par la Fondation Liban Cinéma. Photo Tony Hajj.

Chaque année, la Fondation Liban Cinéma (FLC) se trouve à Cannes pour représenter les professionnels du cinéma qu'elle essaye de fédérer autour de son action. Les activités du pavillon Liban sont menées en collaboration avec l'Office du tourisme libanais à Paris et, cette année plus particulièrement, en partenariat avec Idal (l'Autorité pour la promotion des investissements au Liban) dans le but de promouvoir et de diffuser la production cinématographique libanaise.

Pour cette 68e édition, la FLC, en la personne de sa directrice Maya de Freige, a organisé une table ronde pour réfléchir sur ce secteur en marche et établir un état des lieux.
Sous l'égide du ministre du Tourisme Michel Pharaon, cette table ronde regroupait bon nombre d'« acteurs » de l'échiquier cinématographique libanais : Zeina Sfeir (directrice de Beirut DC), Hania Mroué (directrice de l'association Metropolis), Antoine Khalifé (chef de programmation au Festival du film international de Dubaï) et Georges Schoucair (producteur et fondateur d'Abbout Productions).
Michel Pharaon a tenu à mettre l'accent sur le travail à accomplir pour accompagner les efforts réalisés jusqu'à présent à petits moyens. « Il y a une renaissance du cinéma libanais et il faudra aller plus loin et plus vite. » Pour sa part Nabil Itani, président-directeur général d'Idal, s'est dit ravi d'être aux côtés de la FLC dans l'action qu'elle poursuit depuis quelques années.

Ces mêmes propos ont été repris par Layla Sawaya, conseillère économique auprès d'Idal, qui a évoqué l'importance de mettre en place un fonds pour soutenir le secteur du cinéma. « L'objectif serait de réduire les taxes imposables à ce secteur pour inviter les étrangers à tourner au Liban et à augmenter, sans aucun doute, la production locale », a-t-elle dit.

(Pour mémoire : Doublé féminin libanais dans les jurys cannois)

 

Capitale des possibles
C'est Antoine Khalifé qui a ensuite pris la parole. « Ce sont, d'une part, les festivals du Golfe qui ont soutenu ces dernières années la promotion des films libanais, et, de l'autre, les chaînes de télévision arabe », a-t-il confié. « À quand le tour des chaînes libanaises ? Sachant que beaucoup de télévisions nationales dans le monde privilégient les partenariats avec le cinéma, il est temps que le Liban suive cet exemple », a immédiatement renchéri Georges Schoucair.
D'autres chantiers peuvent également être lancés, à commencer par le soutien que peuvent apporter les salles beyrouthines aux films libanais. « Face aux œuvres hollywoodiennes qui gardent l'affiche longtemps, le film libanais fait pâle figure. » Pour Zeina Sfeir, Beyrouth est la capitale arabe de tous les possibles, puisqu'il n'y a ni tabous ni interdits. « Il est donc temps que nous trouvions notre véritable adresse cinématographique. »
Enfin Hania Mroué a clôturé le débat en annonçant le nouveau bébé : la Cinémathèque de Beyrouth, qui vient de voir le jour mais qui prendra forme d'ici à deux ans. Un projet développé par l'association Metropolis qui rassemblerait non seulement des œuvres libanaises dispersées un peu partout, mais aussi toutes sortes de documentations se rapportant au cinéma libanais. « Ce projet ambitieux et collectif soutenu par le ministère et l'Office du tourisme est dans la continué de l'œuvre de l'association Metropolis », a-t-elle insisté.

 

Que fait la Fondation Liban Cinéma à Cannes ?

 

Maya de Freige, la directrice de la Fondation Liban Cinéma, explique que « chaque année, nous sélectionnons un ou plusieurs films que nous présentons sur le marché cannois en invitant les distributeurs et les vendeurs de films à venir les voir ».
Pour cette édition, il y a notamment Film Kteer Kbeer, réalisé par Mir-Jean Bou Chaaya, ainsi qu'une sélection d'extraits de films en postproduction et en distribution comme The road, de Rana Salem, The other side of November, de Maryanne Zéhil, et Nour, de Khalil Zaarour.
« Par ailleurs, nous présentons les productions de l'année 2014-15 et offrons une visibilité internationale au travail libanais. Notre objectif vise à les coproduire, les vendre, assurer une liaison avec des distributeurs internationaux et surtout les faire circuler », précise Maya de Freige.

La FLC assure donc un rôle fédérateur et promoteur, mais aussi formateur. « Cette année, nous avons associé à notre action Idal (l'Autorité pour le développement et les investissements au Liban), un partenaire public, qui a trouvé qu'à travers la fondation elle pouvait promouvoir les investissements dans ce secteur et aider au développement de la production au Liban. C'est une première qu'Idal, autorité relevant du Premier ministre, soutienne le secteur audiovisuel et affirme sa présence dans un festival international. Idal, qui a les outils nécessaires à la mise en place d'un fonds d'investissement privé, garanti par l'État, apporterait également des avantages fiscaux qu'on adapterait à la réalité du secteur », poursuit Maya de Freige.
Enfin, la Fondation Liban Cinéma a contribué à la promotion d'Ely Dagher en facilitant sa venue à Cannes et en le soutenant « avec tous nos outils de communication », conclut-elle.

 

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Chaque année, la Fondation Liban Cinéma (FLC) se trouve à Cannes pour représenter les professionnels du cinéma qu'elle essaye de fédérer autour de son action. Les activités du pavillon Liban sont menées en collaboration avec l'Office du tourisme libanais à Paris et, cette année plus particulièrement, en partenariat avec Idal (l'Autorité pour la promotion des investissements au Liban)...

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