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Lifestyle - Festival de Cannes

« Je rêvais d’être Godard, Fellini, Truffaut ou Resnais »

Woody Allen, le New-Yorkais qui voulait être européen.

Woody Allen, cinéaste de génie, est également un jazzman (il joue de la clarinette) talentueux. Photo AFP

Woody Allen, cinéaste qui est peut-être plus que nul autre l'archétype du New-Yorkais, a présenté hier au Festival de Cannes son dernier opus, dans cette Europe où il a trouvé un refuge artistique loin des controverses qui le poursuivent outre-Atlantique.
Le réalisateur, à la filmographie riche de plus de 50 longs-métrages, est connu pour une carrière et des œuvres en forme de déclaration d'amour à Big Apple, sa ville natale. Âgé de 79 ans, celui qui a fait couler presque autant d'encre pour avoir quitté sa compagne de longue date, Mia Farrow, pour vivre avec la fille adoptive de cette dernière, que pour ses films, a trouvé en Europe, très loin de Hollywood, la source d'inspiration d'une renaissance cinématographique. Il a tourné 8 de ses 11 derniers films sur le Vieux Continent, qui l'a toujours inspiré.
« À mes débuts, je rêvais d'être Godard, Fellini, Truffaut ou Resnais. Avec Bergman et Antonioni, ce sont les cinéastes qui m'ont donné envie de faire ce métier », déclarait-il l'an dernier. « Je fais partie d'une génération de réalisateurs qui n'avaient pas les yeux tournés vers Hollywood. Nous voulions être européens », confiait-il au Nouvel Observateur en octobre. « Mon rêve est devenu réalité : devenir européen – ou presque. Ainsi, en 2004, je n'arrivais pas à réunir aux États-Unis le financement de Match Point. Je l'ai trouvé à Londres, et je me suis dit : Pourquoi ne pas tourner à Londres ? Puis je suis allé à Rome, à Barcelone, à Paris, et, soudain, j'ai été adopté par l'Europe », détaillait-il.

Retour aux sources
Woody Allen, né dans une famille juive du Bronx à New York, a grandi dans le district voisin de Brooklyn. Pour son dernier film, L'homme irrationnel, il est revenu dans son pays natal : le tournage a eu lieu à Rhode Island, avec Joaquin Phoenix et Emma Stone dans les rôles titre.
Outre ses quatre statuettes dorées et 24 nominations aux oscars, Allen a gagné des prix pour l'ensemble de sa carrière à Cannes et Venise, deux des festivals de cinéma les plus prestigieux au monde. Il a aussi reçu des brassées de prix et récompenses en Grande-Bretagne, Allemagne, Espagne... À Barcelone, le président de Mediapro, Jaume Roures, qui a produit trois de ses films, envisage même de lui ériger un musée.
Le critique hispano-allemand Jan Schulz-Ojala, du quotidien berlinois Der Tagesspiegel, estime que les Européens apprécient son regard juif et très « côte Est » sur la vie urbaine contemporaine. « Sa légèreté indestructible en parlant de problèmes profonds nous soulage et nous réconcilie avec notre propre mélancolie "vieille Europe" », dit-il. Toutefois, si certains de ses films se déroulent dans certains des lieux les plus emblématiques du Vieux Continent, « trop de cartes postales et de pastiches » ont coûté au cinéaste un peu de son originalité, nuance M. Schulz-Ojala.

Scandales
Le cinéaste n'a pas fait mystère de son souhait de faire des films partout où de l'argent est disponible sans interférence artistique et, en 2012, il a dit au quotidien britannique The Telegraph que les Européens avaient financé ses films de façon « très, très généreuse » sans se mêler de ses choix cinématographiques. Ils ont aussi été plus tolérants que les Américains sur les scandales qui ont émaillé sa vie privée.
En 1992, il a défrayé la chronique en quittant sa compagne Mia Farrow pour la fille adoptive de cette dernière, Soon-Yi Previn, âgée de 21 ans à l'époque. Ils sont toujours ensemble et ont deux enfants. Allen a de nouveau fait les gros titres l'an dernier quand la fille qu'il a adoptée avec Mia Farrow, Dylan, aujourd'hui âgée de 29 ans, a écrit une lettre ouverte au New York Times, affirmant qu'il l'avait agressée sexuellement lorsqu'elle avait sept ans. Un juge new-yorkais et une enquête des services sociaux de New York ont conclu à l'époque, au moment d'une acerbe bataille judiciaire pour la garde des enfants d'Allen et de Farrow, que les accusations d'agression sexuelle étaient « non concluantes ».

(Source : AFP)

Woody Allen, cinéaste qui est peut-être plus que nul autre l'archétype du New-Yorkais, a présenté hier au Festival de Cannes son dernier opus, dans cette Europe où il a trouvé un refuge artistique loin des controverses qui le poursuivent outre-Atlantique.Le réalisateur, à la filmographie riche de plus de 50 longs-métrages, est connu pour une carrière et des œuvres en forme de...

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