La Grèce aurait prévenu ses créanciers en mai qu’elle était à court d’argent

Le Premier ministre grec Alexis Tsipras avait informé plusieurs responsables étrangers, peu de temps avant une échéance importante de remboursement, que le pays ne pourrait pas s'acquitter des 750 millions d'euros dus au FMI en mai et finalement versés comme prévu, ont affirmé dimanche deux titres de la presse grecque.
Citant des sources européennes, le quotidien Kathimerini explique qu'Alexis Tsipras avait écrit le 8 mai aux dirigeants de la Commission européenne, du FMI et de la BCE pour leur dire que la Grèce ne serait pas en mesure de payer l'institution de Washington le 12 mai, à moins que ne soient débloqués les crédits au cœur d'une laborieuse négociation entre Athènes et ses créanciers depuis le mois de février.
Le chef du gouvernement grec réclamait le versement partiel des derniers 7,2 milliards d'euros de prêts prévus dans le cadre des 240 milliards d'euros des deux plans de sauvetage du pays, la restitution de 1,9 milliard d'euros de profits faits par la BCE qui a acheté des obligations grecques en 2010 et celle de 1,2 milliard d'euros du Fonds hellénique de stabilité financière qu'Athènes estime avoir indûment remboursés au Fonds européen de stabilité financière (FESF).
Alexis Tsipras souhaitait également que la BCE débloque le plafond des émissions de bons du Trésor à court terme qui sont pour l'instant la source de financement principale du gouvernement.
Kathimerini indique encore qu'Alexis Tsipras a appelé le secrétaire américain au Trésor Jack Lew pour l'avertir.
Selon l'hebdomadaire Vima, ce coup de fil remonte également au 8 mai, quatre jours avant l'échéance du remboursement au FMI. L'exécutif grec venait alors de faire le constat que « le compte n'y était pas » pour effectuer ce versement, selon Vima.
Kathimerini affirme que les créanciers du pays ont considéré cet avertissement comme un « possible bluff ». Sollicité, le cabinet du Premier ministre n'a pas commenté ces affirmations.
Officiellement, Athènes a toujours dit que le pays honorerait ses échéances même si le ministre des Finances Yanis Varoufakis a reconnu que la marge financière était désormais extrêmement réduite.
La Grèce a remboursé le FMI mardi en puisant 650 millions dans un compte de réserve qu'elle détient auprès de l'institution, comme tous les pays membres.
Le prochaine échéance importante interviendra le 5 juin, avec un dû de 302,5 millions d'euros au FMI.
(Source : AFP)