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À La Une - diplomatie

Kerry à Sotchi : premiers signes de détente entre Moscou et Washington

La Russie dit vouloir "une coopération avec les Etats-Unis sans tentative de diktat ou de contrainte".

Le secrétaire d'Etat américain John Kerry reçu par le président russe Vladimir Poutine, le 12 mai 2015 à Sotchi. AFP PHOTO / POOL / JOSHUA ROBERTS

Les chefs de la diplomatie russe Sergueï Lavrov et américain John Kerry ont montré mardi à Sotchi les premiers signes de détente entre leurs pays après plus d'un an de crise en Ukraine, et la volonté de travailler ensemble sur les grands sujets internationaux.

Alors que les deux puissances traversent la pire crise de leurs relations diplomatiques depuis la chute de l'URSS en 1991, la simple venue du secrétaire d'Etat américain, première visite d'un haut responsable américain depuis le déclenchement du conflit en Ukraine, était en soi le signe d'une volonté de renouer des liens. "Nous n'étions pas toujours d'accord pendant notre conversation, mais la rencontre d'aujourd'hui nous a permis de mieux nous comprendre", a salué M. Lavrov lors d'une conférence de presse commune avec M. Kerry au terme de quatre heures d'entretiens avec le président Vladimir Poutine.

M. Kerry, qui doit se rendre mercredi à Antalya, en Turquie, pour participer à un sommet de l'Otan, a de son côté souligné le "besoin urgent" de trouver une position commune dans les dossiers épineux qui agitent le monde. Il a par ailleurs avancé l'idée d'une levée des sanctions occidentales, adoptées par étapes après l'annexion de la Crimée par la Russie, si la trêve était respectée en Ukraine - une manière de rappeler aux Russes leur influence sur les séparatistes.

Le secrétaire d'Etat américain et son homologue russe se sont "mis d'accord (...) pour se concentrer sur un seul objectif : faire en sorte que ceux qui ont signé les accords du 12 février (à Minsk, ndlr) les respectent", a annoncé M. Lavrov.
De son côté, M. Kerry a estimé que "le recours à la force par toute partie à ce moment (du conflit ukrainien) serait extrêmement destructeur", douchant ainsi les ambitions du président Petro Porochenko de reprendre par exemple le contrôle de l'aéroport de Donetsk, qui est aux mains des séparatistes.

 

(Lire aussi: Un an de guerre en Ukraine : Poutine plutôt vainqueur que vaincu)



Outre le conflit ukrainien, les deux hommes ont également discuté du conflit syrien et de la question du programme nucléaire iranien, sur lequel un accord définitif doit être conclu avant le 30 juin.
"Nous comprenons tous que l'unité est (...) la clé d'un bon accord", a indiqué M. Kerry. "La Russie et les Etats-Unis sont des alliés dans cet effort", a-t-il assuré, ajoutant que la vente de missiles russes S-300 à Téhéran "n'enfreignait pas la loi internationale".

Diktat de Washington
Avant la conférence de presse, John Kerry avait salué un échange "franc" avec son homologue russe sur son compte Twitter. "Il est important de conserver les lignes de communication entre les Etats-Unis et la Russie lorsque nous nous penchons sur des problématiques mondiales urgentes", avait écrit M. Kerry.
Pour sa part, la diplomatie russe avait jugé "long et franc" l'entretien entre les deux hommes.

Une heure avant le début de la conférence de presse, alors que Vladimir Poutine s'entretenait toujours avec John Kerry dans sa résidence privée au bord de la mer Noire, le ministère russe des Affaires étrangères avait diffusé un communiqué au ton plus dur.
"La Russie est prête à une coopération constructive avec les Etats-Unis (...) cependant, cette coopération n'est possible que sur une base juste et équitable, sans tentative de diktat ou de contrainte", avait ainsi déclaré le ministère dans un communiqué.
"La crise actuelle des relations avec Washington n'est pas de notre responsabilité", avait également souligné Moscou. "La poursuite d'une confrontation, avec des tentatives de pression sur nous par le biais des sanctions, est un chemin qui ne mène nulle part", avait ajouté la diplomatie russe.

En début de journée, dans une ambiance décontractée, sous le soleil de Sotchi, M. Kerry, accompagné de M. Lavrov, avait déposé une gerbe de fleurs à un mémorial de soldats soviétiques tués lors de la Seconde Guerre mondiale. M. Lavrov a également remis à son homologue un carton de pommes de terre russes, un clin d'oeil à l'égard d'un épisode symétrique, lorsque M. Kerry lui avait offert des pommes de terre américaines en janvier 2014.

 

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commentaires (4)

EFFET 9 MAI ! Comme s’il y avait une cohérence à soutenir les bactéries porno en Syrie et bombarder les bactéries porno en Irak ; à soutenir les bactéries porno au Yémen et en Libye, puis à réprimer les bactéries porno en Libye, et vogue la galère.Ce qui rend tout cela encore plus absurde est que la nouvelle Maison des saoud déteste absolument la stratégie de Washington en Irak et ne croit pas une seconde qu’il y a une stratégie pour la Syrie. Quant à sa propre guerre alambiquée au Yémen, il s’agit beaucoup moins de wahhabites haïssant les apostats chiites que de wahhabites imperméables à toute bouffée de printemps arabe près de leurs frontières. La règle de Mob est en vigueur depuis 1902, renforcée par le fondateur bensaud Abdul-Aziz, et ses fils. Le roi Salman sera le dernier de ses fils au pouvoir. Le Royal juvénile aiguise déjà ses dagues. Attendez-vous à ce que les médias corporatifs occidentaux le rendent plus populaire que Justin Bieber. original en anglais : Rejoice with the ‘new’ House of Saud, Asia Times, le 8 mai 2015 Traduit par et relu par Diane pour le Saker Francophone.

FRIK-A-FRAK

11 h 15, le 13 mai 2015

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Commentaires (4)

  • EFFET 9 MAI ! Comme s’il y avait une cohérence à soutenir les bactéries porno en Syrie et bombarder les bactéries porno en Irak ; à soutenir les bactéries porno au Yémen et en Libye, puis à réprimer les bactéries porno en Libye, et vogue la galère.Ce qui rend tout cela encore plus absurde est que la nouvelle Maison des saoud déteste absolument la stratégie de Washington en Irak et ne croit pas une seconde qu’il y a une stratégie pour la Syrie. Quant à sa propre guerre alambiquée au Yémen, il s’agit beaucoup moins de wahhabites haïssant les apostats chiites que de wahhabites imperméables à toute bouffée de printemps arabe près de leurs frontières. La règle de Mob est en vigueur depuis 1902, renforcée par le fondateur bensaud Abdul-Aziz, et ses fils. Le roi Salman sera le dernier de ses fils au pouvoir. Le Royal juvénile aiguise déjà ses dagues. Attendez-vous à ce que les médias corporatifs occidentaux le rendent plus populaire que Justin Bieber. original en anglais : Rejoice with the ‘new’ House of Saud, Asia Times, le 8 mai 2015 Traduit par et relu par Diane pour le Saker Francophone.

    FRIK-A-FRAK

    11 h 15, le 13 mai 2015

  • AVEC CES DEUX RÉSIDENT LES SOLUTIONS DE TOUT LE MONDE ! ILS N'ONT PAS ENCORE VENDU ASSEZ D'ARMES... DE CONNIVENCE... BIEN SÛR !!! NIAIS QUI NE LE COMPRENNENT PAS...

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 53, le 13 mai 2015

  • quoi les grandes puissances s'unissent!! est ce que c'est conjoncturelle ou bien permanent, ou bien peut etre est ce un message aux pays du golf peut etre? mais il y a qlq chose qui se passe en tout cas !! ouvrez l'œil looool

    Bery tus

    00 h 50, le 13 mai 2015

  • Renouer des liens,une vraie mascarade politique et diplomatique .

    Sabbagha Antoine

    23 h 45, le 12 mai 2015

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