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Culture - Francophonie

Au Salon de Genève, la présence tonitruante du livre libanais

Un Salon plateforme de dialogue avec, et dans, la francophonie.

Genève, Salon du livre et de la presse, Pavillon des cultures arabes : du 30 avril au 3 mai et pour la deuxième année consécutive, une cinquantaine d'auteurs se sont réunis autour d'une scène, d'une librairie et d'un café-restaurant pour échanger avec des lecteurs enthousiastes, venus en nombre dans l'immense palais des expositions de la cité lémanique. Véritable plateforme de dialogue avec la francophonie, le pavillon a notamment accueilli, parmi des hôtes représentant dix-huit pays, la maison d'édition beyrouthine Tamyras et sa directrice Tania Hadjithomas, pour une carte blanche autour du projet Positive Lebanon (lire ci-contre). Younès Ajarraï, coordinateur de cet espace de rencontre, répond aux questions de L'Orient-Le Jour.

Que représente ce pavillon ?
Ce pavillon est unique au monde par son ampleur – pays arabes exceptés, bien sûr. Genève est une ville internationale et représente ainsi tout un symbole. Le Salon de Genève est le deuxième Salon francophone et il est donc important pour les auteurs et les éditeurs arabes d'y être présents. J'ose espérer, à travers cette plateforme, contribuer à faire découvrir les richesses connues, mais aussi insoupçonnées de cette région à la fois familière et méconnue auprès du lectorat européen. C'est donc un dialogue permanent que j'ai souhaité instaurer. Dialogue entre intellectuels arabes, d'abord, qui n'ont pas souvent l'occasion de se croiser. Dialogue entre eux et leurs pairs étrangers, ensuite, pour confronter les idées et construire cette communauté de l'intelligence et des valeurs humanistes. Dialogue avec le public, enfin, pour faire découvrir, approcher et apprécier une culture millénaire, certes, mais aussi sa modernité et ses évolutions.

Un mot sur les thématiques abordées ?
Auteurs et intellectuels arabes, grands noms consacrés et talents émergents se sont réunis autour d'une scène, d'une librairie thématique et d'un espace-café. Cette année, j'ai accueilli plus d'une cinquantaine d'auteurs, provenant d'une douzaine de pays arabes et de six pays non arabes. La programmation du pavillon se veut pluridisciplinaire et respecte la diversité des genres. Elle s'inscrit résolument sous le sceau de la création libre, qui interroge les changements dans ces pays et ces sociétés, et prend la forme d'une exploration intellectuelle et artistique sans fard, décomplexée.

Quelle place pour le Liban ?
Le Liban est le pays le plus représenté cette année, comme il l'a été de belle manière l'an dernier. C'est logique, tant la scène littéraire libanaise regorge de talents. Cette année, pas moins d'une dizaine d'auteurs libanais étaient présents : Élias Khoury, Salah Stétié, Joumana Haddad, Hyam Yared, Mazen Kerbaj, Cyril Hadji-Thomas, Zahi Haddad, Myriam Jamous et l'éditrice Tania Hadjithomas. Mais, surtout, les livres des écrivains arabophones et francophones sont très présents dans les 250 mètres carrés de notre librairie, elle aussi tenue par un Libanais de Genève, mon complice et ami Alain Bittar. Nous cherchons, bien évidemment, à grandir et à élargir le nombre d'invités et d'éditeurs de tous les pays. Mais cela suppose un budget plus important que nous souhaitons trouver par la recherche de mécènes et de sponsors. À bon entendeur...

Carte blanche à Tamyras

Les organisateurs lui ont donné carte blanche, notamment pour présenter l'ouvrage Positive Lebanon qui recense plusieurs projets portés par la société civile libanaise. Directrice des éditions Tamyras, Tania Hadjithomas était donc à Genève, accompagnée de plusieurs de ses auteurs. Interview express.

Que représente ce Salon ?
Une ouverture certaine vers les pays francophones, un pont solide qui se dessine.

Un moment marquant à retenir ?
La présence de Myriam Jamouss, fille d'Albert Jamouss récemment décédé et qui, avant de mourir, a publié son livre chez Tamyras : C'est ici ou la mer, ou l'histoire d'un juif libanais qui est parti à la fin des années 50, mais qui n'a jamais oublié.

Une rencontre stimulante?
Celle avec Alexandre Jardin, qui a un projet qui ressemble beaucoup à Positive Lebanon.

Une carte blanche pour quoi faire ?
Pour parler de la formidable énergie de la société civile libanaise qui n'a jamais baissé les bras. C'est un hommage...

Envie de revenir en 2016?
Oui, bien sûr, avec encore plus d'auteurs, de rencontres et de choses à dire.

Tamyras et ses auteurs :
Nous avons présenté C'est ici ou la mer, le dernier roman de Albert Jamouss. Myriam, sa fille, a participé à une table ronde sur les minorités d'Orient, avec Salah Stétié, Sebastien Lecourtois et Élias Khoury. Le parti de l'homme de Cyril Hadji-Thomas, qui a participé à une table ronde, Écrire l'histoire, écrire des histoires, avec Yahia Belaskr et Kebir Mustapha Ammi. Un an – Journal d'une année comme les autres de Mazen Kerbaj, qui a notamment rendu un hommage, en dessins, à Abdelwahab Meddeb. Il a également signé ses ouvrages sur la scène de la BD et au Pavillon des cultures arabes. Et puis Positive Lebanon, un recueil sur la société civile, que rien n'abat et sur ses fantastiques acteurs, activistes, ONG, artistes, etc.

L'accueil réservé par les Genevois ?
Très enthousiaste et intéressé.

Êtes-vous une éditrice comblée ?
Oui, en espérant que les livres de Tamyras rencontrent leur public aux quatre coins du monde.

Des projets en vue ?
Beaucoup !

Un lieu à découvrir à Genève ?
Je n'ai pas vraiment eu le temps de faire du tourisme, mais le lac me semble bien inspirant.

Un chocolat qui vous fait fondre ?
Amandes chocolatées.

Un frisson lémanique ?
Une glace au sésame grillé dans un restaurant thaï.

Une source d'inspiration ?
Le lac !

Genève, Salon du livre et de la presse, Pavillon des cultures arabes : du 30 avril au 3 mai et pour la deuxième année consécutive, une cinquantaine d'auteurs se sont réunis autour d'une scène, d'une librairie et d'un café-restaurant pour échanger avec des lecteurs enthousiastes, venus en nombre dans l'immense palais des expositions de la cité lémanique. Véritable plateforme de...

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