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Liban - Justice

Devant le TSL, Majdalani passe au crible les rapports Damas-Hezbollah et Lahoud-Hariri

C'était hier au tour du député Atef Majdalani d'apporter son témoignage devant la chambre de première instance du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), chargé de juger les assassins de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.
Les questions qui lui étaient posées, que ce soit par le bureau du procureur ou celui de la défense, étaient principalement axées sur les relations, le plus souvent tendues, entre Rafic Hariri et les autorités syriennes. Celles du représentant du bureau du procureur, Graeme Cameron, à l'ouverture de l'audience, semblaient vouloir démontrer à quel point le témoin, qui fait partie du bloc parlementaire du Futur, était proche de Rafic Hariri.
Atef Majdalani énumère toutes les restrictions que les Syriens avaient imposées à l'ancien chef du gouvernement, l'empêchant d'abord de créer un parti politique, « surtout transcommunautaire, comme le souhaitait Rafic Hariri ». « Je l'ai su par hasard, lorsque les Syriens l'ont obligé en 2000 à s'engager dans la bataille électorale à Beyrouth seulement qu'ils avaient d'ailleurs départagée en trois circonscriptions pour qu'il puisse remporter le scrutin dans l'une d'elles seulement. Mais ils ont échoué et Hariri à réussi à emporter tous les sièges de la capitale », raconte-t-il.
« Au Liban-Nord, il lui était interdit d'avoir un candidat. Seul mon collègue Ahmad Fatfat s'est présenté aux élections à Denniyé où Hariri s'est rendu une seule fois. À cause des pressions syriennes, il ne pouvait pas visiter les régions libanaises », se souvient le parlementaire, qui fait état ensuite d'un « grand nombre de problèmes » entre le président de l'époque, Émile Lahoud, et l'ancien Premier ministre assassiné. Il dresse un réquisitoire contre la politique de ce dernier « qui avait été nommé par les Syriens et qui exécutait ce que ces derniers lui dictaient ». « Il était hostile sans raison à Hariri et dirigeait le pays d'une manière qui était à mon avis erronée », poursuit Atef Majdalani, dont une bonne partie du témoignage a porté, selon lui, sur « l'interdiction faite à l'armée de se déployer dans la bande frontalière, contrairement au souhait de Rafic Hariri qui voulait étendre l'autorité de l'État partout dans le pays ».
Après avoir expliqué, à la demande du juge Walid Akoum, la différence entre les circonstances qui avaient hissé deux commandants en chef de l'armée, Émile Lahoud puis Michel Sleiman, à la tête de l'État, le député relève que Hariri voulait l'armée à la frontière « pour protéger celle-ci et empêcher les opérations militaires qui pouvaient passer de petites batailles à une guerre destructrice pour le Liban ». « C'est ce qui arrivait d'ailleurs de temps en temps », note-t-il.
Il met en relief, à force d'exemples, l'étroitesse des rapports entre le Hezbollah et la Syrie « qui passait des armes iraniennes au Hezbollah et empêchait l'armement des forces régulières pour que le Hezb reste une milice plus forte que l'armée, surtout au Sud ». Selon Atef Majdalani, l'ancien président Émile Lahoud « tirait une fierté du fait qu'il a empêché l'armée de se déployer à la frontière ». « La raison principale est sans doute la volonté de laisser le sud du pays sous l'emprise du Hezbollah qui pouvait, sur ordre des Syriens, embraser ce front à n'importe quel moment », commente-t-il.

C'était hier au tour du député Atef Majdalani d'apporter son témoignage devant la chambre de première instance du Tribunal spécial pour le Liban (TSL), chargé de juger les assassins de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri.Les questions qui lui étaient posées, que ce soit par le bureau du procureur ou celui de la défense, étaient principalement axées sur les relations, le plus...

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