Les agriculteurs de la Békaa sont « clairs » : C’est non !

Le Regroupement des agriculteurs de la Békaa se prononce « formellement contre la culture, la production et le trafic de haschisch ». « Notre position est claire. C'est une question de principe », affirme son président, Ibrahim Tarchichi. L'agriculteur qui a fait de la pomme de terre sa principale source de revenu se demande sur quels critères se base le député Walid Joumblatt pour lancer le débat. « Est-il en possession de données que nous ne connaissons pas ? », demande-t-il. Il dénonce toutefois l'attitude de l'État qui « laisse faire les producteurs de haschisch, avant de les criminaliser et de les poursuivre ». « Qu'il l'interdise carrément, ou alors qu'il adopte les lois nécessaires pour l'autoriser, comme l'ont fait certains États, à des fins thérapeutiques ou pour un usage personnel », observe-t-il.
L'agriculteur, qui « n'a jamais planté le cannabis, car (il) refuse de faire du mal à la jeunesse libanaise », plaide la cause des paysans de la Békaa, de Baalbeck et du Hermel. « Ils souffrent du manque de projets de développement et sont découragés par les promesses vaines de l'État et du ministère de l'Agriculture concernant les cultures de substitution et la protection des droits des agriculteurs. Ils se tournent alors vers la culture de cannabis pour lutter contre la pauvreté, et la concurrence étrangère, car ils n'ont pas d'autres ressources. »
« La crise syrienne aidant, la situation des paysans libanais est de plus en plus difficile, déplore M. Tarchichi. J'espère que Walid Joumblatt trouvera une solution, là où les autorités ont échoué. »