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Culture - 40e anniversaire de la guerre libanaise

« West Beyrouth », la guerre en Super 8

Ziad Doueiri, alias Tarek, revit sa jeunesse et refuse la violence des adultes dans ce West Beyrouth (1998) qui fixe sur grand écran le début de la guerre au Liban. Ce film, vif et dynamique, chasse par sa lumière les nuages qui pèsent sur le pays.
Si les Libanais semblent tomber d'accord sur la date du début de la guerre au Liban, nul, pourtant, ne saura préciser celle de la fin des événements qui ont mis à feu et à sang le pays de l'encens et du miel. Le cinéma libanais en est la preuve. Jusqu'à aujourd'hui, il perpétue cet état de guerre en l'évoquant et en en faisant son sujet principal.
Aussi paradoxal que cela peut paraître, le cinéma libanais tire son essence de la guerre. Pas à la manière de Dr Frankenstein qui a créé un monstre, mais tout comme, puisqu'il semble que le 7e art s'en est alimenté pour se définir et avoir son « entité » propre.
D'abord à connotation égyptienne dans les années 50-60, ce jeune cinéma s'est libéré tout en demeurant cependant sans identité particulière. Les analystes s'accordent à dire que même si Maroun Baghdadi avait entamé la période postguerre, c'est bien le film de Ziad Doueiri, West Beyrouth, qui pose les premiers jalons de la renaissance du cinéma libanais.
Pour sa part, le cinéaste libanais se défend d'avoir réalisé un film sur la guerre. Celle-ci est simplement un « background », pour lui. On pourrait y voir même un playground, une grande cour de jeux. « Je voulais décrire la survie en temps de pression énorme et raconter comment on peut continuer à s'amuser, à entretenir des liens d'amitié... » Un cinéma qui défie la mort.
C'est le 13 avril 1975, alors que Beyrouth se scinde (et à leur insu) petit à petit en deux, que deux adolescents musulmans et une jeune chrétienne filment la ville en Super 8.

Le saviez-vous ?

- West Beyrouth a été présenté l'année de sa sortie, en 1998, à Cannes. Son auteur-réalisateur, un Libanais francophone de confession musulmane, a émigré aux États-Unis en 1983, en pleine guerre, à l'âge de 18 ans. Assistant de Tarantino, il trouvera en France les producteurs de son projet autobiographique, moyennant un passage sur Arte avant la sortie en salle.
- Le jour de sa sortie en salle, 64 articles parurent dans la presse britannique.
- Quand le film a été réalisé, la Sûreté générale a conseillé au cinéaste libanais d'obtenir l'approbation d'un cheikh musulman et d'un prêtre chrétien avant sa sortie en salle. Ce qui fut fait.
- À l'époque, on a recensé presque 76 000 spectateurs pour West Beyrouth alors que le film Autour de la maison rose en avait 11 000, Beirut Phantom 4 000 et Bosta, plus tard, 140 000.
- En 2005, au pic de la révolution du Cèdre, le film de Ziad Doueiri a été projeté à nouveau en salle ainsi que d'autres œuvres de cinéastes libanais sous le slogan « Tinzakar ma tin'ad ».

 

Dialogues

Extrait : La famille Noueiri, de religion musulmane, habite Beyrouth-Est (à majorité chrétienne). Le 13 avril, les barrages des militants se sont installés de part et d'autre de la ville. Arrêté par l'un d'eux et interdit d'aller plus loin, Riad, le papa, s'adresse au milicien :
Riad : Nous sommes d'ici (en indiquant son quartier natal).
Le milicien : Seuls les chrétiens peuvent traverser.
Riad : Mais nous sommes de Beyrouth.
Le milicien : Il n'y a plus de Beyrouth. Uniquement une partie est et une partie ouest.
Alors que Hala, sa femme, se demande à quelle partie ils appartiennent, Riad répond : Ouest, je crois.

 

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Ziad Doueiri, alias Tarek, revit sa jeunesse et refuse la violence des adultes dans ce West Beyrouth (1998) qui fixe sur grand écran le début de la guerre au Liban. Ce film, vif et dynamique, chasse par sa lumière les nuages qui pèsent sur le pays.Si les Libanais semblent tomber d'accord sur la date du début de la guerre au Liban, nul, pourtant, ne saura préciser celle de la fin des...
commentaires (1)

Ce film est tout simplement GENIAL! Je l'ai vu avec autant de plaisir une dizaine de fois au moins... Ce qui est extraordinaire, c'est qu'il nous replonge parfaitement dans l'ambiance de l'époque... Pour moi qui habitais la rue de Verdun, j'avais l'impression de revivre chaque moment et chaque détail!

NAUFAL SORAYA

08 h 25, le 14 avril 2015

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Commentaires (1)

  • Ce film est tout simplement GENIAL! Je l'ai vu avec autant de plaisir une dizaine de fois au moins... Ce qui est extraordinaire, c'est qu'il nous replonge parfaitement dans l'ambiance de l'époque... Pour moi qui habitais la rue de Verdun, j'avais l'impression de revivre chaque moment et chaque détail!

    NAUFAL SORAYA

    08 h 25, le 14 avril 2015

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