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À La Une - yémen

Situation intenable à Aden en raison des combats

Le Premier ministre Khaled Bahah prête serment comme vice-président devant le président Hadi.

L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) a indiqué que pas moins de 16.000 personnes sont, pour le moment, dans l'incapacité de quitter le Yémen, alors que plusieurs milliers d'étrangers ont déjà été évacués par voie aérienne ou maritime. AFP PHOTO / TONY KARUMBA

Ecoles et entreprises fermées, pénuries, exode de civils : la situation devient intenable à Aden, la grande ville du sud du Yémen où raids aériens et combats de rue n'ont pas faibli au 19ème jour de l'intervention aérienne menée par l'Arabie saoudite.

A Riyad, le Premier ministre yéménite Khaled Bahah a prêté serment lundi comme vice-président devant le président Abd Rabbo Mansour Hadi, réfugié comme lui en Arabie saoudite. La promotion de M. Bahah, 49 ans, a été saluée par le Conseil des ministres saoudien et par le Conseil de coopération du Golfe, qui comprend outre l'Arabie, ses cinq voisins arabes du Golfe. Perçu comme un homme de consensus, M. Bahah avait été nommé Premier ministre en octobre. Il cumulera les deux fonctions.

Loin du calme de Riyad, Aden a émergé lundi d'une longue nuit de violences entre partisans du président Hadi et leurs adversaires, les rebelles chiites Houthis et leurs alliés. Au moins 30 personnes, dont treize civils, onze Houthis et six combattants pro-Hadi, ont péri dans ces combats qui ont touché différents quartiers, selon des sources médicales et militaires. Les frappes de la coalition arabe dirigée par Riyad ont visé des barrages et des positions rebelles aux entrées de la cité portuaire, deuxième ville du pays.
A l'aube, des avions ont bombardé le complexe présidentiel tenu par les rebelles et qui était le dernier refuge de M. Hadi avant qu'il ne s'enfuie vers l'Arabie saoudite à la veille de l'intervention militaire, le 26 mars.

Selon un militant pro-Hadi, Metaz al-Maisouri, qui réside à Aden, il y a eu ces dernières semaines un "exode massif" de familles. "Les écoles, les universités et des entreprises publiques et privées ont fermé", a-t-il dit. "De nombreux ouvriers et employés ont été licenciés par leurs patrons qui ne pouvaient plus les payer".
La population manque de tout, en premier lieu de nourriture, selon des organisations humanitaires. En outre, a expliqué Adwaa Mubarak, une femme de 48 ans, "nous ne pouvons pas quitter notre domicile en raison des snipers".

(Lire aussi : Au Moyen-Orient, les rivalités politiques radicalisent le discours confessionnel)

 

"A tous les coins de rue"
"Il y a des combats à tous les coins de rue et j'ai forcé mes enfants à rester à la maison car plusieurs de mes voisins ont été tués par des tireurs houthis, alors qu'ils n'ont rien à voir" avec cette guerre, a-t-elle ajouté.

Dans ce contexte, le personnel de Médecins sans frontières (MSF) connaît des difficultés pour se déplacer et accéder aux habitants ayant besoin d'assistance médicale, a précisé Marie-Elisabeth Ingres, l'une de ses responsables.
La crise est identique à Sanaa, selon la porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge, Marie-Claire Feghali, présente dans la capitale yéménite. L'aide du CICR est acheminée avec difficulté de Sanaa à Aden et une partie devrait être envoyée à Saada, fief des Houthis dans le nord, a indiqué Mme Feghali à l'AFP.

Partis en septembre de leur bastion de Saada (nord du Yémen), les rebelles Houthis ont pris le contrôle de Sanaa, de régions du centre et de l'ouest, ainsi que de portions du sud, ce qui a provoqué l'intervention arabo-sunnite. Riyad accuse l'Iran chiite d'envoyer des armes aux rebelles, ce que Téhéran dément.
dans une tribune publiée lundi par le New York Times, le président Hadi a qualifié les rebelles de "marionettes" de l'Iran.

(Lire aussi : Du Yémen à la Syrie jusqu’à la frontière libanaise, un même front pour des enjeux régionaux, décryptage de Scarlett Haddad)

 

Etrangers bloqués
Les pertes des Houthis et de leurs alliés, des militaires restés fidèles à l'ex-président Ali Abdallah Saleh, restent largement inconnues, mais les images des frappes, diffusées par la coalition, laissent supposer un grand nombre de tués et de blessés. Les déplacés se comptent par dizaines de milliers et les étrangers ont aussi beaucoup souffert en raison des difficultés dans les opérations d'évacuation. L'Organisation internationale pour les migrations (OIM) indique que pas moins de 16.000 personnes sont, pour le moment, dans l'incapacité de quitter le Yémen, alors que plusieurs milliers d'étrangers ont déjà été évacués par voie aérienne ou maritime.

Entre temps, la coalition a poursuivi ses frappes, visant particulièrement lundi des dépôts d'armes des rebelles dans les environs d'Omrane, au nord de Sanaa, selon des habitants.
Dans le Sud, des frappes aériennes ont touché lundi des positions Houthies dans la province de Chabwa, selon des témoins, et d'autres tenues par les militaires pro-Saleh à Ataq, capitale de la province de Chabwa.

 

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