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Nucléaire iranien: "montagnes russes" à Lausanne

"Je crains qu'on y passe la nuit", déclare Fabius

Les grandes puissances et l'Iran s'acheminaient vers une nouvelle nuit de discussions mardi pour trouver une issue sur le nucléaire, après des heures et des heures de tractations acharnées qui n'ont toujours pas abouti. AFP / POOL / BRENDAN SMIALOWSKI

Les grandes puissances et l'Iran s'acheminaient vers une nouvelle nuit de discussions mardi pour trouver une issue sur le nucléaire, après des heures et des heures de tractations acharnées qui n'ont toujours pas abouti.

"On avance mais c'est compliqué, c'est long, c'est difficile, et je crains qu'on y passe la nuit", a déclaré le chef de la diplomatie française Laurent Fabius lors d'une pause après une séance plénière qui a duré cinq heures.
"Il n'est toujours pas clair s'il y aura un accord", a estimé de son côté un diplomate allemand, évoquant "une atmosphère changeante". "Toute la journée, il y a eu des négociations difficiles sur les questions décisives", a-t-il déclaré.

Il semble d'ores et déjà acquis que l'heure fatidique -et symbolique- de minuit mardi sera dépassée. Les négociateurs s'étaient fixés la date du 31 mars pour parvenir à un compromis historique sur ce dossier du nucléaire iranien qui plombe les relations internationales depuis 12 ans. "Nos experts et diplomates travaillent sans relâche pour voir si nous pouvons parvenir à un accord. Nous continuerons bien sûr à travailler si nous continuons à faire des progrès, y compris demain, si c'est utile", a ainsi déclaré en début de soirée un haut responsable du Département d'État.

 

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Les pays du P5+1 (États-Unis, Grande-Bretagne, Russie, Chine, France et Allemagne) et l'Iran tentent de parvenir à un accord d'étape ou à une entente de principe pour pouvoir continuer les négociations. Ce compromis, dont on ignore encore la forme qu'il pourrait prendre (déclaration politique, document partiellement publié..) constitue une étape fondamentale sur la route d'un accord final, avec tous les détails et annexes techniques, dont l'échéance a été fixée au 30 juin.

 

Toujours les mêmes points d'achoppement

L'objectif de l'accord est de s'assurer que l'Iran, dont le programme nucléaire inquiète la communauté internationale depuis le début des années 2000, ne cherchera pas à se doter de la bombe atomique, en échange d'une levée des sanctions qui étranglent son économie. Mais les points clés qui grippent la négociation depuis des mois ne sont toujours pas complètement résolus.

En premier lieu, la durée de l'accord. Les grandes puissances souhaitent un cadre strict de contrôle des activités nucléaires iraniennes, particulièrement dans le domaine de la recherche et du développement, sur au moins 15 ans, mais l'Iran ne veut pas s'engager au-delà de 10 ans. La question de la levée des sanctions de l'ONU est aussi, depuis le début, un gros point de blocage. Les Iraniens voudraient voir tomber, dès la conclusion d'un accord, ces sanctions économiques et diplomatiques, jugées humiliantes. Or les grandes puissances veulent une levée graduelle de ces mesures liées à la prolifération nucléaire et prises depuis 2006 par le Conseil de sécurité de l'ONU.

 

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"Beaucoup de questions liées aux sanctions ont été réglées", a cependant assuré un haut négociateur iranien, Hamid Baïdinejad. "Le détail de cela a été rédigé, mais nous sommes dans la phase finale des négociations et quelques aspects limités liés aux sanctions et quelques autres questions, notamment celle de la recherche et du développement sont toujours en discussion", a-t-il ajouté.

Un échec dans les prochaines heures ne signifierait pas automatiquement la rupture et la fin de toutes les négociations, soulignent les protagonistes de part et d'autre. Mais tous s'accordent à dire que la situation serait beaucoup plus compliquée et difficile, un échec des discussions de Lausanne ne pouvant que conforter les opposants à un accord, de Washington à Téhéran, en passant par Jérusalem ou Riyad.

Pour la troisième journée consécutive, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, est monté au créneau, affirmant qu'un accord à Lausanne ouvrirait la voie à un Iran nucléaire, et jurant qu'Israël ferait "tout" pour défendre sa sécurité. Le chef de la diplomatie saoudienne Saoud al-Fayçal a pour sa part accusé les grandes puissances de "court-circuiter les intérêts des États de la région en faisant miroiter à l'Iran des bénéfices dont il ne pourra pas jouir sans qu'il coopère avec les pays de la région".

 

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