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Économie - Liban

Douanes : Khalil maintient les contrôles systématiques malgré la grogne

Le ministre des Finances, Ali Hassan Khalil, a annoncé qu'il ne levait pas le nouveau système de contrôle systématique des marchandises instauré le mois dernier aux douanes, malgré le tollé suscité parmi les importateurs.

Pour le ministre, les effets de la procédure de contrôle renforcé contre la corruption sont déjà perceptibles. Photo Dalati et Nohra

Très critiquée depuis sa mise en place, la généralisation des procédures douanières de contrôle systématique des marchandises (plus connue sous le terme de « circuit rouge) au port ainsi qu'à l'aéroport international de Beyrouth (AIB) est maintenue », a annoncé hier le ministre des Finances. « Les difficultés en matière d'organisation consécutives au renforcement des procédures de contrôle ne doivent pas servir de prétexte pour abandonner leur mise en œuvre », a déclaré Ali Hassan Khalil. Il considère que les premiers résultats de ces contrôles sont déjà perceptibles au niveau de « l'attitude de certains agents de contrôle », même si l'impact précis n'est pas encore mesurable. « Nous avons pu détecter de nombreuses fraudes par le biais de fausses factures, établies le plus souvent avec la complicité des agents en charge du dédouanement. » M. Hassan Khalil envisage également d'interdire les procurations pour accomplir les formalités de douane.


S'exprimant dans le cadre d'une tournée d'inspection dans le port de Beyrouth, le ministre s'est toutefois dit « favorable » à une proposition du Haut Conseil des douanes libanaises qui préconise un aménagement du principe en créant un « circuit dérogatoire » accessible en fonction de certains critères précis. « Une mesure qui pourrait permettre de diminuer de 25 à 30 % le nombre de conteneurs devant faire l'objet d'un contrôle accru », a estimé le ministre sans préciser quand le nouveau système pourrait entrer en vigueur.
La procédure d'exception conçue par le Haut Conseil des douanes libanaises propose deux circuits supplémentaires, en plus du « circuit vert » de dédouanement rapide : les marchandises soumises au « circuit jaune » seraient par exemple uniquement sujettes à un examen au scanner, alors que celles qui empruntent le « circuit bleu » seraient subordonnées à une procédure de contrôle a posteriori, après avoir été dédouanées. Parmi les cargaisons importées qui échapperaient au « circuit rouge » systématique, figurent notamment celles dont les frais de dédouanement sont inférieurs à 50 millions de livres ou encore les marchandises commandées par les « grandes industries nationales » (usines d'aluminium, de verre, de tabac...). En ce qui concerne les cargaisons destinées à l'exportation, les cargaisons dont la valeur totale ne dépasse pas 750 millions de livres et les marchandises agricoles éviteraient le « circuit rouge » systématique. Le Haut Conseil établit enfin un suivi de la mise en place des procédures de contrôle afin d'affiner ce nouveau protocole au fur et à mesure de son exécution.

 

(Lire aussi : Après les scandales alimentaires, des produits radioactifs dangereux à l'aéroport et au port de Beyrouth)

 

Une mesure attendue
Depuis le 16 février, tous les conteneurs qui traversent le port de Beyrouth doivent passer aux rayons X pour assurer leur vérification en profondeur. « Avant cette date, près de 80 % des cargaisons qui transitaient par le port pouvaient être dédouanées rapidement, explique Georges Karam, un employé du port. La disparition de cette procédure simplifiée est présentée par le ministère comme un moyen de renforcer la surveillance des zones de transit de marchandises. Elle a cependant provoqué l'inquiétude de nombreux importateurs et commerçants qui s'estiment pénalisés par des retards de livraison consécutifs à ces nouvelles mesures, d'autant que des pénalités de stockage leur sont facturées jusqu'à 50 dollars par conteneur au-delà de neuf jours.
De son côté, le personnel du port reproche au gouvernement de ne pas avoir renforcé les effectifs afin de répondre aux exigences logistiques de ce nouveau système. « Nous ne sommes qu'une quinzaine d'agents chargés de la vérification physique des marchandises alors que nous devrions être une quarantaine », soutiennent plusieurs d'entre eux. Lors d'une rencontre avec l'un des représentants des agents du port, le ministre a promis d'affecter cinq personnes et six scanners supplémentaires « dans un délai relativement court ».

 

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commentaires (3)

Un "circuit rouge" pour quelques jours avant de redevenir noirci et jauni, yâ hassirtîîîh !

ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

12 h 24, le 21 mars 2015

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Commentaires (3)

  • Un "circuit rouge" pour quelques jours avant de redevenir noirci et jauni, yâ hassirtîîîh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    12 h 24, le 21 mars 2015

  • SUR QUELLES MARCHANDISES... ET DE QUI S.V.P. ???

    JE SUIS PARTOUT CENSURE POUR AVOIR BLAMER GEAGEA

    08 h 17, le 21 mars 2015

  • ...Eh oui, l'édification d'un veritable ETAT va en mécontenter plus d'un... Comme elle est rentable, la corruption qui permet pour quelques dollars de fausser ou faciliter les formalités, pour ensuite gagner de belles sommes à mettre sur son propre compte ! Et nous découvrons, ahuris, l'étendue de cette corruption qui gangrène notre pays depuis si longtemps... Irène Saïd

    Irene Said

    15 h 41, le 20 mars 2015

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