Rechercher
Rechercher

À La Une - Irak

Avancée prudente des forces irakiennes à Tikrit

Le Vatican apporte un soutien inhabituel au recours à la force contre l'EI.

Un enfant irakien brandissant un drapeau blanc près d'un barrage dans le nord de Tikrit. Thaier Al-Sudani/Reuters

Les forces irakiennes avançaient dimanche prudemment dans Tikrit truffée de bombes par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), un commandant réclamant un soutien aérien de la coalition internationale pour hâter la prise de cette ville stratégique du nord de l'Irak.

"La progression est lente mais constante", a déclaré à l'AFP le général Abdelwahab al-Saadi, l'un des principaux commandants de l'offensive lancée le 2 mars pour reprendre Tikrit, située à 160 km au nord de Bagdad et aux mains de l'EI depuis neuf mois. "Nous faisons preuve de prudence pour ne pas subir de pertes inutiles", a-t-il déclaré lors d'un entretien à l'Université de Tikrit, à la limite nord de la ville, faisant allusion aux francs-tireurs positionnés par l'EI et aux milliers de bombes disséminées dans la ville par les jihadistes. Un officier de police a estimé à quelque 10.000 le nombre d'engins explosifs ainsi dispersés.

Le général Saadi a indiqué que si les forces irakiennes disposaient de suffisamment d'hommes entraînés dans le désamorçage des bombes, elles manquaient d'équipement pour le faire.
Déplorant par ailleurs l'aide "limitée" de l'aviation irakienne, pas toujours suffisamment précise, il a appelé à un appui aérien de la coalition internationale dirigée par les Etats-Unis pour déloger les derniers jihadistes de Tikrit: "Les Américains ont des équipements perfectionnés. Ils sont capables de localiser exactement les cibles" et de les frapper avec précision.

(Lire aussi : "Sunnites ou chiites, il n'y a pas de différence. Les circonstances ont contribué à unifier l'Irak")


Des miliciens chiites interrogés par l'AFP se sont plaints qu'un avion militaire Soukhoï avait bombardé les forces pro-gouvernementales par erreur.

D'après le général Saadi, l'absence des avions de la coalition à Tikrit est "politique", liée au fait que l'Iran est impliqué dans l'offensive en cours, avec la présence remarquée du général Ghassem Souleimani --chef de la Force Qods, unité d'élite des Gardiens de la révolution iraniens--, ce qui indispose à Washington.

L'EI "creuse des tranchées"

Même s'ils n'opèrent pour l'instant pas à Tikrit, les avions de la coalition continuent de bombarder des objectifs de l'EI en Irak mais aussi en Syrie voisine, où le groupe ultradical sunnite s'est également emparé de vastes régions.
En juin 2014, l'EI a réussi à prendre de larges pans du territoire irakien face à une armée en déroute. Avec le soutien de combattants chiites, kurdes et sunnites, l'appui aérien de la coalition et l'aide de l'Iran, les troupes irakiennes ont réussi à reprendre du terrain, notamment à Jourf al-Sakhr, au sud de Bagdad, et dans la province de Diyala (est).

(Lire aussi : Un proche d'Assad et ex-roi de la contrebande assassiné à Qardaha)

L'offensive de Tikrit, qui a entraîné la fuite de dizaines de milliers de civils, est toutefois la plus ambitieuse à ce jour et implique des milliers de soldats, policiers, miliciens chiites et combattants tribaux sunnites.
"Nous renforçons actuellement notre contrôle aux entrées de la ville, l'EI se barricade avec des sacs de sable et creuse des tranchées", a expliqué à l'AFP un responsable militaire irakien.
Sécuriser le contrôle de cette cité, qui a compté jusqu'à 200.000 habitants, est indispensable pour les forces irakiennes avant de se tourner vers la deuxième ville du pays, plus au nord, Mossoul, le principal bastion de l'EI en Irak.

Soutien inhabituel du Vatican

Plus au nord-est, dans la province de Kirkouk, les forces kurdes ont entrepris de chasser l'EI de Hawijah, le dernier bastion jihadiste à l'est du Tigre, avec l'appui aérien de la coalition.
Les services de renseignements ont par ailleurs annoncé dimanche l'arrestation récente de 31 jihadistes, qu'ils accusent d'avoir mené 52 attaques à Bagdad en 2014 et 2015. "Le démantèlement de ce réseau est la raison de la baisse des attaques à Bagdad ces trois dernières semaines", ont-ils déclaré.
L'EI, qui a décrété un "califat" à cheval sur l'Irak et la Syrie, est accusé de crimes de guerre et contre l'Humanité pour ses exactions -décapitations, viols, rapts, nettoyage ethnique.

L'observateur du Vatican à l'ONU, l'archevêque Silvano Tomasi, a apporté un soutien inhabituel au recours à la force contre cette organisation, estimant que les atrocités qu'elle commet justifient une intervention internationale.


Lire aussi
Iran, de la république à l'empire ?

En Irak, la première brigade chrétienne voit officiellement le jour

 

Repères
L'EI sous tous ses angles

Quelles sont les principales villes aux mains de l'EI en Irak et en Syrie ?

Coalition internationale contre l'EI : qui fait quoi?

Les forces irakiennes avançaient dimanche prudemment dans Tikrit truffée de bombes par les jihadistes du groupe Etat islamique (EI), un commandant réclamant un soutien aérien de la coalition internationale pour hâter la prise de cette ville stratégique du nord de l'Irak."La progression est lente mais constante", a déclaré à l'AFP le général Abdelwahab al-Saadi, l'un des...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut