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Économie - Transports en commun

Les bus de l’État de retour à Beyrouth en 2016 ?

Le ministère des Transports et la Banque mondiale finalisent un accord pour réhabiliter le réseau de bus appartenant à l'État dans le Grand Beyrouth. Gelé depuis quatre ans faute de financements, ce projet pourrait voir le jour avant la fin de l'année.

Un des anciens autobus de transport en commun qui avaient été mis en circulation par l’État avant la guerre.

Privés de réseau de service public de transports en commun depuis plus d'une dizaine d'années, les usagers du Grand Beyrouth pourraient bénéficier de nouvelles lignes de bus dès l'année prochaine. Le ministère des Transports et la Banque mondiale sont en discussion pour boucler les préparatifs d'un projet en ce sens. « Depuis la disparition de l'éphémère réseau de transport mis en place en 1997, seules les lignes desservies par les quelque centaines de bus obsolètes de deux compagnies privées restent opérationnelles. Nous souhaitons les remplacer par de nouvelles lignes de bus appartenant à l'État », explique à L'Orient-Le Jour le directeur général du ministère, Abdel Hafiz el-Kaissi.

Concrètement, une vingtaine de lignes de bus desserviront 911 arrêts, pour circuler à l'intérieur de la capitale et relier cette dernière aux communes de Aley, Baabdate, Bchémoun, Beit Mery, Bickfaya, Chtaura, Damour ou encore Hadeth. D'une capacité de trente personnes environ, les 250 bus qui sillonnent le réseau seront équipés d'un système de géolocalisation permettant d'estimer le temps d'attente aux arrêts. Ils seront aussi adaptés aux personnes à mobilité réduite. Côté prix, le ministère a opté pour l'instauration d'un tarif unique pour chaque trajet, ainsi qu'un système d'abonnement et de réductions par tranche d'âge, dont les détails seront définis ultérieurement.

Les nouvelles lignes seront directement intégrées aux infrastructures routières existantes, faute de place disponible pour en accueillir de nouvelles. Le ministère table cependant sur le fait que ce nouveau réseau de transport incitera les habitants des zones limitrophes à abandonner leur voiture pour leurs déplacements à Beyrouth. La réduction du nombre de voitures en circulation dans l'agglomération, dont le taux d'occupation actuel est très faible, à 1,2 passager par véhicule, pourra le cas échéant justifier dans un second temps l'aménagement progressif de voies prioritaires, envisage Abdel Hafiz el-Kaissi.

 

(Pour mémoire  : Un circuit de bus et une seule ligne ferroviaire, des promesses bien maigres pour le transport public au Liban)

 

Optimisme calendaire
Le coût total de ce projet élaboré en 2009 et approuvé par le gouvernement libanais en 2011 est estimé entre 65 et 70 millions de dollars. Ce montant comprend l'acquisition des véhicules, la construction des arrêts, la mise en place des bornes ou encore la formation du personnel. Mais sa mise en œuvre était gelée depuis quatre ans faute de bailleurs intéressés. « La Banque mondiale souhaitait prioritairement s'atteler au développement du réseau de transports en commun sur la côte libanaise et nous proposait plutôt de financer un projet de ligne de transit rapide entre la capitale et Tabarja. Nous les avons convaincus de réactiver en parallèle celui du Grand Beyrouth », résume Abdel Hafiz el-Kaissi, selon qui la participation de la Banque mondiale pourrait couvrir entre 70 et 75 % du total ; le reste devant être pris en charge par l'État. « Les deux projets seront finalement intégrés dans la même offre de prêt », confirme l'expert en transport auprès de la Banque mondiale au Liban, Ziad el-Nakat.

La Banque mondiale a demandé six mois pour préparer et faire approuver l'offre de prêt par son conseil d'administration, mais le ministère des Transports pense que celle-ci pourra être prête dans les trois mois. « Les modalités techniques du projet sont déjà ficelées et seul le volet financier doit être examiné par la Banque mondiale », affirme Ziad el-Nakat. Une fois réalisée, l'offre de prêt devra ensuite être approuvée par le Parlement libanais, ce qui pourrait prendre jusqu'à un an. « Mais cette difficulté pourra être contournée par le biais d'une procédure de financement rétroactif, dès l'approbation du projet en Conseil des ministres. Un début des travaux avant la fin 2015 est donc envisageable », affirme M. Kaissi. Si ce calendrier prévisionnel est tenu, les nouvelles lignes pourraient être opérationnelles au premier semestre 2016.

Un certain nombre de problématiques, comme la nature de l'organisme qui sera chargé de la gestion et de l'entretien du réseau, ou sa coexistence avec les acteurs de l'économie parallèle du transport terrestre; devront néanmoins trouver une réponse d'ici là.

 

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Une ligne à grande vitesse entre Beyrouth et Tabarja

 

Évalué à 150 millions de dollars, un projet de ligne de bus à grande vitesse entre Beyrouth et Tabarja prévoit la construction de voies parallèles au réseau existant pour permettre à des bus d'une capacité supérieure à 100 personnes d'assurer la navette entre les deux destinations. « II s'agit d'une première étape pour fluidifier la circulation sur la côte libanaise », explique Ziad el-Nakat, expert en transport auprès de la Banque mondiale qui contribue au financement du projet. Une partie des fonds dont l'approbation finale est prévue d'ici à la fin de l'année sera consacrée aux frais d'expropriation des terrains devant accueillir les nouvelles voies. Le nombre de lots concernés n'a pas été précisé. Le délai de réalisation du projet dépendra de la rapidité d'exécution de ces expropriations, sachant que la construction des voies n'est pas compliquée d'un point de vue technique, à l'exception du tronçon traversant Jounieh.

 

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commentaires (5)

oui! quelle belle nouvelle! on dit souvent que chaque autobus remplace 50 autos, alors gardons l'auto à la maison et prenons nous tous les autobus...quel bonheur lire mon journal à bord des autobus

Antoine Zaarour

16 h 20, le 10 mars 2015

Tous les commentaires

Commentaires (5)

  • oui! quelle belle nouvelle! on dit souvent que chaque autobus remplace 50 autos, alors gardons l'auto à la maison et prenons nous tous les autobus...quel bonheur lire mon journal à bord des autobus

    Antoine Zaarour

    16 h 20, le 10 mars 2015

  • Mais...le Ministère des Transports et la Banque Mondiale, ont-ils tenu compte de l'étroitesse de la plus-part de nos rues, déjà encombrées par les voitures en circulation, ainsi que celles stationnées en double file? Sans oublier le légendaire égoïsme et "j'menfoutisme" d'une grande partie de nos citoyens... Ou est-ce un projet de plus annoncé à grands roulements de tambours et juste bon à remplir les poches de certains ??? Irène Saïd

    Irene Said

    09 h 48, le 10 mars 2015

  • Avec les nouveaux bus , vive les nouveaux embouteillages .

    Sabbagha Antoine

    08 h 09, le 10 mars 2015

  • C'est une excellente nouvelle, cependant il faudrait savoir si ces bus respecteront l'écologie et n'empesteront pas l'environnement par une fumée nauséabonde a chaque démarrage a moins qu'ils ne soient dotes de moteurs électriques comme c'est le cas actuellement partout en Europe. Le rétablissement du tramway serait aussi une solution comme l'ont fait plusieurs villes européennes dont Paris. Dr Loutfi Antaki

    antaki loutfi

    08 h 09, le 10 mars 2015

  • Autobîîîsséddaoûléh ! Rézzallâh, yâ hassértéééh !

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    05 h 27, le 10 mars 2015

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