Rechercher
Rechercher

À La Une - Etats-Unis

Nucléaire iranien : tensions entre les républicains du Congrès et la Maison Blanche

Rencontre Kerry-Zarif le 15 mars à Lausanne.

Le président Barack Obama a affirmé dimanche, dans un entretien à la télévision CBS, que les Etats-Unis quitteraient la table des négociations avec l'Iran si un accord vérifiable sur son programme nucléaire ne pouvait pas être conclu. AFP PHOTO/JIM WATSON

Les sénateurs républicains ont averti lundi les dirigeants iraniens que tout accord permanent sur le nucléaire devrait passer par le Congrès américain, une intervention inhabituelle dénoncée par Barack Obama et rejetée par Téhéran.

Dans une lettre ouverte adressée aux "dirigeants de la République islamique d'Iran", 47 des 54 sénateurs républicains, très sceptiques au sujet des négociations internationales, ont prévenu les Iraniens que le Congrès disposait, seul, du pouvoir de lever définitivement les sanctions américaines, adoptées sous la forme de lois ces dernières années.

Implicitement, ils signalent ainsi leur opposition à un éventuel accord politique entre le groupe 5+1 (Etats-Unis, Chine, Russie, France, Royaume-Uni et Allemagne) et l'Iran, dont les contours se dessinent à trois semaines de l'échéance de fin mars fixée par les négociateurs.
Pour influencer, voire faire échouer, ces discussions, ils ont placé depuis des mois la barre très haut, certains demandant le démantèlement total de l'infrastructure d'enrichissement, ou que tout règlement soit élargi à des domaines comme le "soutien au terrorisme".

Une mise en garde "sans valeur juridique", a répliqué lundi le ministre iranien des Affaires étrangères, Mohammad Javad Zarif, qui n'y a vu que de la "propagande".
"Les sénateurs doivent savoir que selon le droit international, le Congrès ne pourra pas changer le contenu de l'accord et toute action du Congrès visant à empêcher l'application d'un éventuel accord sera une violation des engagements internationaux du gouvernement" américain, a dit M. Zarif.

Mais c'est sur le plan du droit américain que les républicains se placent dans leur lettre aux dirigeants iraniens. Ils leur écrivent ainsi qu'il est "possible que vous ne compreniez pas totalement notre système constitutionnel". Ils soulignent que si Barack Obama a le pouvoir, par décret, de suspendre les sanctions américaines contre l'Iran, son successeur pourra les rétablir d'un "simple trait de plume", a fortiori si un républicain est élu. Pour les annuler de façon permanente, le Congrès devra voter, martèlent-ils.

"Il est assez ironique que certains parlementaires du Congrès fassent front commun avec les partisans iraniens d'une ligne dure", a commenté Barack Obama dans la journée. "A ce stade, nous allons voir si nous pouvons parvenir à un accord, et si c'est le cas, nous pourrons le défendre devant les Américains".

Au même instant, le département d'Etat a fait savoir que le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, reverrait son homologue iranien dimanche 15 mars à Lausanne en Suisse, pour un nouveau cycle de négociations, après celui de Montreux la semaine dernière.

 

(Lire aussi : « Israël tente désespérément de se trouver une utilité dans la nouvelle stratégie US »)

 

Deux lois en projet
Une telle lettre à un dirigeant étranger est rare; aucun démocrate ne s'y est associé, pas même les démocrates partisans d'une ligne dure contre Téhéran, et qui avaient prévenu qu'ils lâcheraient la Maison Blanche en cas d'impasse des négociations.

"Même au sommet de nos différends avec le président George W. Bush, les démocrates du Sénat n'ont jamais imaginé envoyer une lettre à Saddam Hussein ou d'autres dirigeants irakiens", a réagi Harry Reid, chef de la minorité sénatoriale démocrate.

La missive illustre le caractère très partisan du dossier nucléaire iranien au Congrès, entièrement contrôlé par les républicains depuis janvier.
La semaine dernière, défiant la Maison Blanche, les républicains ont invité le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu à prononcer un discours devant les deux chambres du Congrès, entièrement consacré à l'Iran et boudé par des dizaines d'élus démocrates.

Evoquant les contours d'un accord prévoyant une durée de 10 ans, et laissant à l'Iran une capacité d'enrichissement nucléaire, le sénateur républicain Tom Cotton, à l'initiative de la lettre, a expliqué sur Fox News que "ces deux points à eux seuls (rendaient) cet accord inacceptable, dangereux pour les Etats-Unis et pour le monde".

Jusqu'à présent, la Maison Blanche a réussi à contenir le Congrès. Deux propositions de loi sont en préparation, l'une prévoyant de nouvelles sanctions, et l'autre, la plus mûre, qui obligerait Barack Obama à soumettre au Congrès tout accord pendant 60 jours. Aucune date n'a été fixée pour un éventuel vote.


Lire aussi
La Maison-Blanche otage d'Israël, de l'Arabie saoudite et... du Congrès

L'Iran cédera-t-il son influence régionale contre un accord sur le nucléaire?

Nucléaire : pour Khamenei, il vaut mieux pas d'accord qu'un mauvais accord

Les sénateurs républicains ont averti lundi les dirigeants iraniens que tout accord permanent sur le nucléaire devrait passer par le Congrès américain, une intervention inhabituelle dénoncée par Barack Obama et rejetée par Téhéran.Dans une lettre ouverte adressée aux "dirigeants de la République islamique d'Iran", 47 des 54 sénateurs républicains, très sceptiques au...

commentaires (4)

Qui l'aurait dit à part les Iraniens en 1979? 35 ans après, les questions Iraniennes font se donner des coups de poing entre différents pouvoirs aux états unis et au plus haut niveau, SVP.

Ali Farhat

18 h 55, le 10 mars 2015

Tous les commentaires

Commentaires (4)

  • Qui l'aurait dit à part les Iraniens en 1979? 35 ans après, les questions Iraniennes font se donner des coups de poing entre différents pouvoirs aux états unis et au plus haut niveau, SVP.

    Ali Farhat

    18 h 55, le 10 mars 2015

  • BIBI A SEMÉ LA ZIZANIE...

    LA LIBRE EXPRESSION

    09 h 24, le 10 mars 2015

  • A son corps défendant Barack Obama vient d’ouvrir la boite de pandore ; jaillissent tout d’abord ses trahisons envers des alliés séculaires du golf Persique. Viennent ensuite les révélations sur des alliances inconcevables avec ceux-là même qui en perse ont fais tuer bien plus d’américain en (Irak, Afghanistan, Liban) que Ben Laden et ses séides. Apparaissent alors vindicatifs ceux, qui n’avaient pas voix au chapitre et qui ont applaudit longtemps celui venu par delà les mers éclairer leur lanterne. Par une collusion avec la présence de troupes iranienne en Irak se profile alors sa volonté d’apaiser les peuples en leur substituant l’hégémonie de l EI par une autre venue de Téhéran bien plus insidieuse oppressante et profane à leur culture. Survient enfin le doute, cet accord qu’aurait pu signer Chamberlain pave-t-il le chemin des iraniens vers la bombe. Obama pourra-t-il échapper à ses démons et trouver l’espoir et le courage pour abandonner la partie, ou conclure un accord visant au démantèlement complet du programme nucléaire iranien.

    ANDRE HALLAK

    00 h 08, le 10 mars 2015

  • Et il se trouvera que certains vont continuer à affirmer que la théorie du complot est une pure invention antisioniste/antisémite . Le seul gagnant de ces accords c'est le pays de l'usurpie dans sa forme actuelle ! pas un iota de plus ! les amerlocks ont compris qu'il ne servait plus à rien de mourir pour les beaux yeux de shoshana quand celle ci leur a tout pris !

    FRIK-A-FRAK

    22 h 25, le 09 mars 2015

Retour en haut