Le suspense est terminé. Le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, a finalement prononcé son discours devant le Congrès américain, malgré la réticence du président Barack Obama.
Orateur invétéré, Bibi a su captiver son audience, déjà acquise à sa cause. Toutefois, le dirigeant israélien n'a rien apporté de nouveau hier dans son intervention. Il n'a pas froissé l'administration Obama en divulguant des secrets liés aux négociations qui ont lieu actuellement entre l'Iran et les 5+1, alors que tous ses efforts consistaient à diaboliser un éventuel accord avec Téhéran sur le nucléaire. Tout son discours tournait autour du danger que représente l'Iran, non seulement pour Israël, mais aussi pour la région et le monde.
« Netanyahu a peur », affirme Élias Hanna, général à la retraite et analyste en stratégie, interrogé par L'Orient-Le Jour. « Il sent qu'un accord est proche. Pire, il est conscient qu'un retour en arrière n'est plus possible dans les négociations entre Téhéran et Washington, aussi il tente désespérément de se trouver une utilité dans la nouvelle stratégie US », ajoute-t-il.
Selon l'expert libanais, au-delà des résultats des prochaines législatives en Israël, Benjamin Netanyahu « craint l'influence grandissante de l'Iran dans la région. En effet, Téhéran tisse sa toile dans tout le Proche-Orient, de l'Irak au Yémen, en passant par la Syrie et le Liban ». Le jour où un accord est conclu et que les sanctions tombent, l'Iran serait donc assez puissant pour harceler Israël à travers ses pions, sans besoin aucun de recourir à l'arme atomique.
Selon lui, le dirigeant israélien est obnubilé par la menace iranienne, bien au-delà de la menace nucléaire : « Il voit comment Téhéran est en train de créer une nouvelle équation en devenant la puissance dominante au Moyen-Orient, alors que la place d'Israël sur l'échiquier régional devient de plus en plus insignifiante. »
« Depuis Ben Gourion, affirme le général Hanna, Israël a toujours parié sur le soutien d'un allié fort. En contrepartie, l'État hébreu se voulait au centre du jeu géostratégique au Proche-Orient. Or, depuis 1991, les Israéliens se sentent de plus en plus marginalisés, notamment avec l'apparition de nouvelles menaces et de nouveaux enjeux dans la région, alors que l'intérêt grandissant des États-Unis se focalise désormais en Asie. »
(Pour mémoire : Entre Obama et Netanyahu, rien ne va plus)
Élias Hanna estime ainsi que Bibi ne pouvait en aucun cas mettre en péril le soutien de Washington à Israël, d'où le ton conciliant tenu par le Premier ministre qui « craint désormais l'inutilité stratégique d'Israël dans la politique américaine au Proche-Orient ».
Ainsi le seul intérêt du discours de M. Netanyahu hier serait de tenter de « replacer son pays au centre de l'intérêt des États-Unis au Proche-Orient », conclut le général Hanna.
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commentaires (4)
Ah bon? Bravo le General pour ce tissu de niaiseries! Ainsi donc Israel a peur!! Vous le croyez vraiment? Allons donc! Reveillez vous mon ami, faut pas prendre ses desirs pour des realites...
IMB a SPO
21 h 28, le 04 mars 2015