La relative accalmie en Ukraine est une occasion pour étudier les conséquences du conflit sur les marchés financiers. Avec une constatation très surprenante : ce conflit, qui a pourtant des relents de guerre froide internationale, n'a eu que peu d'impact sur le moral des investisseurs internationaux. Seules l'Ukraine et la Russie ont souffert.
Le conflit n'a eu aucun impact sur l'optimisme des investisseurs internationaux. Les affrontements se sont transformés en véritable guerre locale certes, mais avec des grandes puissances comme les États-Unis qui étaient prêts à livrer des armes. Un remake de la guerre froide. L'accalmie relative du moment permet cependant d'évaluer les dégâts sur les pays concernés. Hier l'Ukraine a dû relever ses taux d'intérêt de 19,5 % à 30 %. Sa monnaie, la hrivna, s'est tout simplement effondrée. Un dollar valait 9 hrivnas l'année dernière contre 30 la semaine dernière.
Le pays a des difficultés de financement. N'ayons pas peur des mots : le pays est en faillite. Le PIB a reculé de 7,5 % en 2014. La chute la plus sévère depuis la Seconde Guerre mondiale. Avec une explosion des dépenses militaires, le budget est plombé et le pays ne doit sa survie financière qu'au FMI et à l'Union européenne. L'Europe a à sa charge une nouvelle Grèce, mais on en parle peu.
La Russie plie, mais ne rompt pas. Le R des Bric est lui aussi est en difficulté. On a eu cependant une surprise. Malgré le conflit ukrainien, malgré l'effondrement du cours du pétrole, malgré les sanctions internationales, la Russie a tout de même affiché une croissance positive de 0,6 % en 2014. Mais ce ne sera pas le cas en 2015. Les prévisions du gouvernement sont dramatiques : récession de 3 %, fuite massive de capitaux du pays, effondrement de 13 % des investissements et de 8 % des ventes de détail et un rouble qui a perdu 50 % de sa valeur. Une chose est certaine : l'Ukraine et la Russie ont toutes les deux perdu la guerre économique. Et tout ça se passe aux portes de l'Europe.
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