Le slogan de Georges Pompidou lors de sa campagne présidentielle de 1969, « Le changement dans la continuité », est devenu galvaudé, certes, mais force est, malgré tout, de relever qu'il s'applique parfaitement à la nouvelle étape qui s'amorce aujourd'hui dans la longue histoire de L'Orient-Le Jour. Dix ans durant, Nagib Aoun a mis toute son âme, toute son énergie, à tenir les rênes du journal avec l'engouement et le dynamisme qu'on lui connaît. Au terme de dix années au cours desquelles il a donné sans compter, il a fait le choix, à notre grand regret, de passer la main.
La relève est désormais assurée non pas par un, mais par trois rédacteurs en chef. Pourquoi trois ? Parce que l'actualité sur les plans local, régional et international est devenue tellement dense, les bouleversements tellement accélérés et étendus, qu'une répartition des tâches s'impose dans un souci de professionnalisme accru. Chacun de nous se consacrera, conformément à cette démarche – sans précédent dans l'histoire de la presse libanaise – à un domaine bien précis de l'actualité. Trois rédacteurs en chef, cela permettra de multiplier par trois la capacité à anticiper l'avenir, les expériences et l'innovation, d'autant que les défis sont triples, six fois, neuf fois, vingt-sept fois plus lourds, plus pervers et plus coriaces. Nous ne serons pas trop de trois, avec l'ensemble de l'équipe de L'Orient-Le Jour, pour mieux vous informer, en profondeur, pour vous donner des clés pour mieux décrypter, mieux éclairer telle ou telle zone d'ombre, envisager d'autres façons de voir ou d'appréhender un événement, et également pour ne pas manquer de vous divertir.
Dans le cadre de cette mission, nous demeurerons farouchement fidèles à la ligne éditoriale qui a jalonné les 90 ans de L'Orient-Le Jour. La ligne éditoriale tracée par les pères fondateurs du journal, Georges Naccache et Michel Chiha. Une ligne éditoriale fondée sur la défense ferme des droits de l'homme, du vivre ensemble, des libertés publiques et individuelles, du pluralisme politico-culturel ; fondée aussi sur l'attachement à la primauté de l'État, qui doit être promoteur du développement socio-économique et seul détenteur du monopole de la violence légitime pour défendre le Liban... Un Liban indépendant et réellement souverain, qui aspire à une véritable paix durable, se tenant à l'écart des conflits régionaux et de la politique des axes moyen-orientaux.
Ces valeurs humanistes et universelles, L'Orient-Le Jour a le devoir national de s'en faire le porte-étendard aujourd'hui plus encore que par le passé, du fait de la montée des extrémismes un peu partout dans le monde. Ce défi existentiel, le journal ne peut le relever sans l'apport et les compétences de chaque membre de l'équipe rédactionnelle et aussi sans vous, lecteurs... Lecteurs d'ici et de la diaspora, âgés de 9 ou de 90 ans, d'horizons politiques et socioculturels variés, amoureux de Mozart et d'Élissa, fans des vieilles écoles ou avant-gardistes.
Il reste que pour une institution à vocation nationale comme L'Orient-Le Jour ne pas faire table rase du passé n'est nullement incompatible avec les impératifs des temps modernes et avec une nécessaire vision d'avenir liée au développement, à un rythme exponentiel, des moyens médiatiques qu'offre Internet. La presse écrite, à travers le monde, est en crise. Une crise qui ne nous épargne certes pas. Mais dans cette crise, nous percevons une opportunité. Celle de repenser notre mission, de réinventer un modèle, de faire preuve de créativité dans la transmission de l'information. Une telle opportunité est d'autant plus stimulante que vous nous lisez bien au-delà des frontières du Liban.
Nous voulons être ce lien entre vous, où que vous soyez, et un pays, une histoire, une identité, un monde, celui de votre père, de votre mère, de vos grands-parents. Pour entretenir et renforcer ce lien, nous nous engageons à enrichir notre présence en ligne, sous toutes ses formes. Un tel lien fonctionne à double sens. Nous faisons ce journal pour vous, vous faites ce journal avec nous. Parce que L'Orient-Le Jour, c'est aussi et surtout vous. Et c'est avec vous tous, dans un Liban enfin apaisé et serein, que nous aimerions, nous tous, dans un peu plus de neuf ans, fêter les 100 ans de ce journal. Votre journal.
Hier, aujourd’hui, demain
OLJ / Par Michel TOUMA, Ziyad MAKHOUL, Émilie SUEUR, le 02 mars 2015 à 02h12
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Avec ma conviction que le journal continuera a porter bien haut l'embleme de la francophonie et de la democratie,je souhaite de tout coeur beaucoup de succes a la nouvelle equipe de ce quotidien qui n'a pas encore fini de nous etonner,de nous charmer, et de remplir notre vie d'imprevu et de nouveaute.
Molly Selwan
07 h 03, le 04 mars 2015