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Liban

Tripoli asphyxiée par une protestation des chauffeurs de bus

M. Ahdab aux côtés des chauffeurs de bus. Photos Ani

Le fait le plus divers au Liban peut tourner en un véritable incident où l'amalgame d'intérêts politico-financiers n'est jamais absent. À Tripoli, une décision a été prise de changer la station d'arrêt des bus d'un endroit à un autre, la nouvelle adresse devant être désormais l'entrée de la ville à Bohsass. Prise il y a un an, cette décision, dont l'objectif est vraisemblablement de mieux organiser la circulation dans une ville extrêmement congestionnée, avait été momentanément suspendue après avoir suscité moult protestations par les personnes concernées. Bref, cette simple décision administrative, qui n'importe où ailleurs aurait passé inaperçue, a pris hier une ampleur inhabituelle nécessitant jusqu'à une conférence de presse organisée par le chef de la gendarmerie de Tripoli, le général Bassam Ayoubi.
Ce dernier devait réagir au mouvement amorcé par les chauffeurs de bus qui ont bloqué toutes les entrées de la ville en réaction à la décision, avant de dresser en pleine ville des tentes. Ces derniers ont été rejoints par l'ancien député de la capitale du Nord également lésé puisque sa famille possède également une compagnie de bus. L'obstruction des axes principaux de la ville a provoqué un embouteillage monstre.
« Nous sommes étonnés de ce qui s'est passé et de l'attitude de l'ancien député Misbah Ahdab pour ce qui est du blocage des routes pour protester sans que l'on comprenne pourquoi, surtout que M. Ahdab est un ami », a indiqué le général Ayoubi. Et d'ajouter : « Nous sommes également surpris pourquoi il n'a pas soumis ses demandes à nous ou au mohafez. »
« Nous appliquons la loi et elle sera appliquée effectivement », devait renchérir l'officier.
Et d'ajouter : « Nous n'avons pas interdit des stations autorisées. Nous faisons simplement respecter la loi en prenant en compte les autorisations émises par la municipalité de Tripoli. Tout autre situation (irrégulière) sera interdite. » Le général Ayoubi a indiqué que des stations ont été créées à Bohsass pour tout le monde et que le chaos ne sera plus accepté. Il a en outre clarifié que toute personne qui bloquera la route sera poursuivie par la justice.
Interrogé, M. Ahdab a évoqué à L'Orient-Le Jour une décision qui n'est pas claire qui a été parachutée « sans que les parties concernées ne sachent à quoi s'en tenir et sans que l'on comprenne ce qui est légal de ce qui ne l'est pas ». L'ancien député a toutefois conclu que ses doléances ont finalement été entendues et qu'une solution est actuellement en vue. Un dénouement qui devait être traduit en soirée par le démantèlement des tentes installées et le retrait des chauffeurs de la rue.
Une source tripolitaine croit toutefois savoir qu'un officier en vue de la capitale du Nord aurait des « intérêts » en jeu puisqu'il posséderait lui-même une société de bus concurrente. Une information qui n'a pu être vérifiée d'autant qu'une autre source de la ville affirme que l'officier en question ne possède pas des bus, mais un lopin de terre qui pourrait potentiellement servir de station de bus !

Le fait le plus divers au Liban peut tourner en un véritable incident où l'amalgame d'intérêts politico-financiers n'est jamais absent. À Tripoli, une décision a été prise de changer la station d'arrêt des bus d'un endroit à un autre, la nouvelle adresse devant être désormais l'entrée de la ville à Bohsass. Prise il y a un an, cette décision, dont l'objectif est vraisemblablement...
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