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Moyen Orient et Monde - Sommet

« L’extrémisme violent », ou la prudence sémantique d’Obama

Le président américain insiste sur le fait que son pays n'est pas en guerre contre l'islam.

Le vice-président US Joe Biden et le maire Ahmad Aboutaleb.

Dès le matin, le département d'État était sur le pied de guerre, rivalisant d'idées pour le jour II hier du sommet contre l'« extrémisme violent », ouvert à la Maison-Blanche. Certains ont trouvé à redire à cette appellation « extrémisme violent » (et non islamisme violent), judicieusement choisie par le président américain Barack Obama, lequel persiste et signe : « Les USA ne sont pas en guerre contre l'islam et aucune religion n'est source de terrorisme. En s'identifiant à l'islam, les terroristes cherchent une légitimité qu'il faut leur ôter. » C'est ce qu'il avait dit en clôture de la première journée dont les travaux s'étaient déroulés à la Maison-Blanche même.


Hier, au département d'État où étaient réunis tous les grands leaders politique et religieux de ce monde, il a affirmé la nécessité d'élargir la coalition, non pas militairement, mais pour mener une guerre contre une idéologie meurtrière généralisée : « Nous somme tous dans le même bateau, indépendamment de notre culture, de notre langue et de notre religion. » Et ceci est autant la responsabilité des États que celle de la société civile, présente elle aussi. Il a réitéré ce qu'il avait dit la veille : « C'est un énorme mensonge que de dire que les États-Unis sont en guerre contre l'islam et qu'ils sont la cause de tous les maux. C'est ce qui nuit aux uns et aux autres. » Et là, il en appelle aux religieux musulmans pour rectifier le tir.
D'autre part, il a affirmé qu'il fallait rester « inébranlable » sur le terrain en poursuivant les opérations menées par la coalition contre l'État islamique (EI). Il a mis en lumière le point-clé de ce sommet, c'est-à-dire le travail de recrutement des terroristes parmi les jeunes. Selon M. Obama, « la pauvreté n'est pas nécessairement source de terrorisme ; ce qui l'est, c'est une société n'offrant ni débouchés, ni éducation, ni liberté, ni tolérance ». Il a évoqué des programmes à cet effet, mis au point, aussi bien localement et régionalement, avec les Nations unies.

 

 (Lire aussi: Obama : Nombre d'Américains musulmans « ont peur »)

 

Ahmad Aboutaleb et son franc-parler
Après le mot du président américain, les représentants des soixante pays ont eu le loisir d'effectuer des échanges avec les différents membres de l'administration, conscients que l'idéologie sanguinaire est à leur porte. Une occasion que le Liban, bien concerné par cette menace, a manquée. Il a également manqué de se tenir au courant des nouvelles tactiques mises au point à tous les échelons dans le but de créer une défense sur les plans communautaire et étatique. Ce que n'ont pas hésité à faire même des organisations islamiques, qui ne cachent pas leur sympathie pour certains mouvements extrémistes.

 

(Lire aussi: Obama sonne les clairons de la guerre contre le terrorisme islamiste)


Néanmoins, la palme devait aller au maire de Rotterdam, Ahmad Aboutaleb, marocain d'origine musulmane. À l'issue de l'attaque contre Charlie Hebdo, il s'en était pris ainsi en direct à la TV contre certains musulmans d'Europe : « Si vous n'aimez pas la liberté, pour l'amour de Dieu, faites vos valises et dégagez ! Et si vous n'aimez pas vivre ici, en Occident, parce que quelques humoristes, dont vous n'appréciez pas le travail, font un journal, je vous dis d'aller vous faire f... » Sans doute pas la sémantique de Barack Obama, mais certainement le fond de sa pensée : retrousser ses manches et commencer à balayer devant sa maison. La planète n'en sera que plus propre.


Enfin, des leaders musulmans américains ont organisé une conférence de presse au département d'État pour appuyer les efforts entrepris par le président Obama et le secrétaire d'État John Kerry afin que la lutte contre le terrorisme ne soit pas une lutte contre l'islam, faisant part de leur initiative de combattre le radicalisme au sein de leur propre communauté.

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Dès le matin, le département d'État était sur le pied de guerre, rivalisant d'idées pour le jour II hier du sommet contre l'« extrémisme violent », ouvert à la Maison-Blanche. Certains ont trouvé à redire à cette appellation « extrémisme violent » (et non islamisme violent), judicieusement choisie par le président américain Barack Obama, lequel persiste et signe : « Les...
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