En ce moment, le président américain Barack Obama combat la violence islamiste et le jihadisme simultanément et sur plusieurs fronts. Il accueillera demain à la Maison-Blanche un « Sommet mondial pour lutter contre l'extrémisme violent à travers le monde ». Ce sommet réunira les grands leaders de la planète pour les engager dans une lutte contre un mal rampant et si létal que seule une mobilisation généralisée pourrait commencer à l'éroder. Il faut dire que l'ennemi est tellement tenace que s'il y a une chance de le vaincre, c'est en le cernant de toutes parts.
Un communiqué de la Maison-Blanche a annoncé les grandes lignes de cet événement.
« Cette rencontre a pour but de montrer de quelle manière empêcher les attaques que mènent ceux que l'extrémisme attire, que ce soit aux États-Unis ou ailleurs dans le monde, et qui commettent des actes de violence meurtrière. L'effort est impératif après les attaques d'Ottawa, de Sydney et de Paris. » Ce texte a été naturellement diffusé avant les incidents de Copenhague.
Ce qu'il faut savoir, c'est que les États-Unis prêtent une attention particulière aux travaux qui ont été effectués efficacement au niveau des communautés, secondées bien sûr par des initiatives étatiques. Dans ce contexte, le point d'orgue de la matinée du 18 sera du « concret », et les participants plancheront sur les tactiques employées par trois villes américaines : Boston (après l'attentat lors du marathon), Los Angeles (le grave incident à l'aéroport) et Minneapolis-St Paul (surveillance de recrutement de jihadistes), qui toutes trois ont refusé d'être à nouveau des victimes de la violence. Les plus hauts responsables de ces villes vont expliquer tout cela en exposant leurs plans d'action, qui ont notamment fait œuvrer ensemble divers services sociaux, entre professionnels de la santé mentale, leaders religieux et responsables de l'ordre. Des représentants venus d'autres pays évoqueront les efforts dans ce sens pour faire assumer leur rôle aux communautés, au secteur privé et aux groupes religieux. Cela se fera par le biais de présentations, de débats et de discussions par petits groupes, à la Maison-Blanche même.
Au Koweït
Parallèlement à la Maison-Blanche, le département d'État, en collaboration avec les départements de la Justice et de la Sécurité intérieure, accueillera les ministres d'une vingtaine de pays, le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon accompagné de hauts responsables onusiens, ainsi que d'autres organismes multilatéraux, et des représentants du secteur privé et de la société civile. Il leur sera demandé de développer un plan d'action pour lutter contre les violences commises par les groupes extrémistes. C'est le secrétaire d'État John Kerry qui inaugurera cette session qui s'achèvera par une intervention de Susan Rice, la conseillère pour la Sécurité nationale.
Mais le président Obama avait déjà lancé sa tactique guerrière bien avant l'ouverture du sommet prévu demain mardi. Il y a quelques jours, il avait signé un executive order dans le domaine de la cybersécurité afin de faire collaborer le secteur privé et les agences gouvernementales pour détecter des menaces en gestation. Auparavant, il avait demandé au Congrès l'autorisation d'effectuer des interventions armées contre l'EI.
« Le but de ces rencontres est de clarifier les choses avec les personnes concernées, qui doivent comprendre que la guerre contre le terrorisme n'est pas une guerre américaine, mais globale, et qu'elle prendra du temps pour atteindre son but. Les USA ne vont pas demander aux pays de donner plus que ce qu'ils peuvent, mais de donner le maximum. Car le danger est réel et existentiel pour certains », explique sous le couvert de l'anonymat un spécialiste du Proche-Orient. « L'engagement de ces pays doit reposer sur une stratégie de longue durée, appuyée sur la légalité et la légitimité, pour notamment dessécher les fonds dans lesquels puisent les terroristes. »
Ce qui est donc sûr, c'est que l'action de Barack Obama a déjà débuté, bien avant le vote du Congrès sur la loi de l'élargissement de « la guerre mondiale » contre l'EI. Hier, il a ordonné le départ pour le Koweït de plus de 4 000 soldats, ce qui constituera la plus importante force terrestre US dans la région.
Lire aussi
Le Liban, grand absent du « Sommet mondial pour la lutte contre l'extrémisme violent »
commentaires (4)
De plus en plus MOU, ce HUSSEÏN (mou)Barack Obama !
ANTOINE-SERGE KARAMAOUN
10 h 39, le 17 février 2015