Une nouvelle biographie du prince Charles d'Angleterre a relancé les interrogations sur l'aptitude au trône du futur monarque, peu susceptible d'observer la sacro-sainte neutralité ayant contribué au succès du règne de sa mère, Elizabeth II, a indiqué hier l'AFP.
« Tensions au palais, Charles refuse d'être un roi muet », a titré le Sunday Times. Pour le Times, « la reine redoute que le pays ne soit pas prêt à accepter Charles et son activisme ». Les manchettes des deux journaux du magnat américain Rupert Murdoch s'appuient sur « les révélations » contenues dans la biographie controversée de 448 pages dont ils ont publié les bonnes feuilles, avant sa sortie en librairie aujourd'hui. Pompiers pyromanes, ils reproduisent aussi largement les nombreux démentis officiels ou « autorisés ».
L'auteure de Charles : Heart of a King, Catherine Mayer, ex-responsable du bureau du magazine américain Time à Londres, est une récidiviste. Dans un article ayant fait sensation en 2014, elle s'était déjà interrogée sur l'appétence du futur Charles III pour le « top job ». Son livre confirme qu'il se préparerait « sans enthousiasme » à la relève, de peur d'avoir à délaisser ses centres d'intérêt. Le portrait est ambivalent et en fin de compte « modérément flatteur », dixit la BBC.
Le prince au « manque de confiance congénital » compterait trop de béni-oui-oui dans son entourage. Son palais, Clarence House, s'apparenterait à « Wolf Hall », le sobriquet utilisé par l'historienne Hillary Mantel pour décrire les querelles byzantines voire assassines à la cour d'Henri VIII, au XVIe siècle. D'un autre côté, celui que ses 161 employés appellent « le Boss », « le chevalier ayant pour but ultime de sauver sa planète d'adoption et la monarchie », refuserait de « mettre en veilleuse » ses convictions en faveur de la protection de l'environnement, des médecines douces, de la nourriture bio ou de l'insertion des jeunes défavorisés.
« Le prince m'a confié : "Je veux élever les aspirations, recréer l'espoir là où il y a du désespoir, et de l'aisance là où sévissent les privations" », écrit Mme Mayer. N'en déplaise à ceux qui le considèrent « comme un parasite, un excentrique qui parle aux plantes », ou à ses détracteurs – emmenés par le duc d'Édimbourg – qui lui reprocheraient de placer « ses passions cérébrales » avant ses devoirs royaux.
Clarence House, visiblement outré, insiste sur le caractère « non autorisé » de l'ouvrage.
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Le futur Charles III d’Angleterre refuse d’être un « roi muet »
Une nouvelle biographie relance la polémique sur l'aptitude du prince de Galles à régner.
OLJ / le 05 février 2015 à 00h00