Rechercher
Rechercher

Santé

Des cellules souches pour réparer le cœur : une percée ?

Les cellules souches embryonnaires, dites « pluripotentes », représentent un fort potentiel thérapeutique car elles sont capables de fabriquer toutes sortes de tissus. (Photo Reuters)

Une greffe de cellules cardiaques dérivées de cellules souches embryonnaires a été réalisée il y a trois mois sur une patiente atteinte d'insuffisance cardiaque sévère qui « va bien » aujourd'hui, selon les médecins à l'origine de cet essai novateur.
Les cellules souches embryonnaires, dites « pluripotentes », représentent un fort potentiel thérapeutique car elles sont capables de fabriquer toutes sortes de tissus (cardiaques, musculaires, etc.). Des essais à partir de telles cellules embryonnaires ont déjà été réalisés dans le monde pour corriger des pathologies de l'œil, mais c'est le premier essai pour l'insuffisance cardiaque, selon ces médecins.
La greffe sur la zone du cœur lésée par un infarctus, couplée dans le même temps à un pontage coronarien, a été réalisée le 21 octobre 2014, chez une patiente de 68 ans, par le professeur Philippe Menasché et son équipe. Reposant sur un procédé développé par le professeur Jérôme Larghero, de l'hôpital Saint-Louis, Inserm, cette thérapie a été présentée la semaine dernière dans le cadre des travaux des vingt-cinquièmes Journées européennes de la Société française de cardiologie qui se sont tenues à Paris.
La patiente souffrait d'insuffisance cardiaque sévère avec altération nette de sa fonction cardiaque à la suite d'un infarctus ancien, mais sans être au stade ultime qui aurait relevé d'une greffe cardiaque ou d'un cœur artificiel. À présent, elle « va bien, son état s'est nettement amélioré, sans qu'aucune complication n'ait été observée », explique à l'AFP le professeur Menasché.
L'essai a été autorisé par l'Agence de la biomédicine pour six patients. Il s'agit d'« un essai de phase 1 pour vérifier la sécurité et la bonne tolérance de la thérapeutique cellulaire », précise-t-il.
Les jeunes cellules cardiaques obtenues à partir des cellules souches embryonnaires en laboratoire ont été incorporées dans un gel qui a été appliqué sous forme de patch sur la zone du cœur de la patiente, rendu inerte par l'ancien infarctus. Cette partie du cœur « bouge aujourd'hui », mais il serait prématuré de dire si l'amélioration provient de la greffe de cellules ou du pontage, souligne le chirurgien.

Tentative de réparation
« Nous ne pensons pas que ces cellules vont vivre éternellement et fabriquer du tissu cardiaque, ajoute le professeur Menasché. En revanche, il y a des arguments sérieux pour penser qu'elles sécrètent des substances qui peuvent induire une forme de réparation à partir du cœur lui-même. » « C'est un espoir et d'abord la démonstration que c'est faisable, ce qui n'était pas acquis », souligne-t-il concernant cette « tentative de réparation » du cœur après infarctus.
Un « tri » est effectué en laboratoire pour obtenir un concentré de jeunes cellules cardiaques, en écartant les cellules restées au stade embryonnaire qui comportent un risque de tumeur : « On obtient ainsi 98 à 99 % de cellules purifiées », note pour sa part le professeur Larghero.
Il y a un an, précise le Pr Menasché, un patient de 77 ans, « en bout de course », intransplantable et « très demandeur », avait également été traité, mais n'a pas survécu en raison de son mauvais état général et de multiples pathologies, sans que le patch ne soit en cause. Selon lui, il faudra faire une étude comparative avec un groupe avec patch placebo et pontage, pour démontrer précisément l'apport de la thérapie cellulaire. Le pontage permet de contourner un obstacle qui obstrue une coronaire, artère nourricière du cœur, à l'aide d'un petit morceau de vaisseaux. L'insuffisant apport sanguin via les coronaires est la cause de l'infarctus. Les cellules souches embryonnaires, au centre de débats éthiques, sont issues d'embryons surnuméraires sans projet parental donnés à la science.

Une greffe de cellules cardiaques dérivées de cellules souches embryonnaires a été réalisée il y a trois mois sur une patiente atteinte d'insuffisance cardiaque sévère qui « va bien » aujourd'hui, selon les médecins à l'origine de cet essai novateur.Les cellules souches embryonnaires, dites « pluripotentes », représentent un fort potentiel thérapeutique car elles sont capables...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut