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À La Une - Dans la presse

La presse libanaise entre menaces et mises en garde

Au lendemain du raid israélien sur le plateau syrien du Golan, qui a causé la mort de plusieurs membres du Hezbollah, la presse libanaise s'interroge sur les conséquences de l'opération.

Dans un article titré "La sottise israélienne : vers de nouvelles règles de jeu", le quotidien al-Akhbar estime que la décision d'Israël de "tester la résistance" est une "mauvaise décision".

Six membres du Hezbollah ont été tués dimanche par le raid de l'armée israélienne sur le plateau syrien du Golan, une région où l'armée du régime de Bachar el-Assad affronte les rebelles. Selon une source proche du parti chiite, figurent parmi les morts "le commandant militaire Mohammad Issa, un des responsables du dossier Irak-Syrie, ainsi que Jihad, un des fils de Imad Moughniyeh".

"Toute l'atmosphère qui a prévalu après le crime, la tension du coté de l'ennemi ainsi que la tension diplomatique (...) indiquent une chose : la résistance va répondre. L'ennemi, ses soldats et son peuple vont voir une réponse claire. Il n'est pas nécessaire de discuter de sa nature, de son comment, de son timing et de son lieu", poursuit al-Akhbar, un quotidien proche du Hezbollah.

Le journal s'interroge toutefois sur les raisons derrière l'attaque israélienne. "Est-ce pour soutenir les groupes armés ennemis (une référence au groupes opposés au régime Assad, ndlr) contre le gouvernement syrien ? Est-ce pour envoyer un message au Hezbollah et limiter son implication" dans la guerre en Syrie ?

 

 (Lire aussi : Pour le Yediot, le Hezbollah répondra, mais évitera d'ouvrir un nouveau front avec Israël)

 

Le quotidien as-Safir estime, pour sa part, comme il le titre en une que "pour égaliser l'équation après la mort des martyrs de Kuneitra (l'endroit où a été perpétré le raid israélien, ndlr)", le Hezbollah optera pour "plus qu'une réponse (mais) moins qu'une guerre".

"Ce qui s'est passé à Kuneitra constituera certainement un tournant dans le combat ouvert entre le Hezbollah et Israël (...) Il s'agit d'un affrontement direct sans précédent en territoire syrien entre la résistance et l'ennemi israélien... sans intermédiaire", peut-on lire dans le quotidien également proche du Hezbollah. "Il est vrai que le prix que le Hezbollah a payé est grand, mais cette agression israélienne aidera énormément le parti à mettre en relief la réalité du conflit en Syrie, un conflit contre Israël et son projet", peut-on lire en une d'as-Safir. "Israël ne se contente plus d'apporter un soutien militaire et logistique au Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda opposée au régime de Damas, ndlr) via la frontière avec le Golan (...) Cette fois l'ennemi a voulu envoyer un message +par courrier express+ au Hezbollah".

Le journal poursuit en indiquant que selon les milieux proches du parti chiite, "la réponse du Hezbollah à l'agression israélienne est inévitable. Mais le parti n'agit pas avec émotion, il prendra le temps qu'il estime nécessaire pour déterminer la prochaine étape".

 

A l'autre bout du spectre politique libanais, le quotidien indépendant an-Nahar qualifie la frappe de Kuneitra de "plus dangereux message israélien". Dans un encadré, Nayla Tuéni, directrice de la publication, note que Hassan "Nasrallah ramène (le Liban) à la période d'avant le dialogue".

Le Courant du Futur de Saad Hariri et le Hezbollah sont engagés dans un processus de dialogue depuis fin décembre. Si celui-ci n'aborde pas les sujets les plus conflictuels entre les deux formations, il vise à réduire les tensions au Liban, notamment entre sunnites et chiites.

"Des armes sont peut être arrivées au Hezbollah, ou peut-être les a-t-il lui même produites. Mais (ces armes) font subir au Liban des frappes préventives et des guerres (...) Avoir des armes est une force pour le Hezbollah, mais pas pour le Liban", ajoute Nayla Tuéni.

Le quotidien al-Joumhouria met en garde de son côté contre "une confrontation entre le Hezbollah et Israël". Le journal, proche du 14 Mars, revient également sur l'impact de l'affaire sur le dialogue entre le Hezbollah et le Courant du Futur. "Le Futur va-t-il suspendre son dialogue avec le Hezbollah ?", demande Charles Jabbour. "Le fait que Hassan Nasrallah affirme avoir le droit de répondre à toutes les violations israéliennes embarrasse le Futur car son silence revient à une acceptation que le parti chiite détermine la nature de la stratégie de défense du Liban (...)", écrit-il notant que l’État libanais se contente d'appliquer la résolution 1701.

"Le Futur va-t-il suspendre les pourparlers ou se contentera-t-il de faire part de ses réserves et remarques ? Va-t-il accorder une nouvelle chance au Hezbollah ? Qu'en est-il de la position de l'Arabie Saoudite et des pays du Golfe ?", écrit-il encore.

 

Le quotidien al-Mustaqbal, organe du Courant du Futur, se contente lundi d'un rapport factuel des événements, et titre : "Frappe israélienne sans précédent contre le Hezbollah dans le Golan".

 

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