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Moyen Orient et Monde - France

Hollande : « Les musulmans dans le monde sont les premières victimes du fanatisme, du fondamentalisme, de l’intolérance »

La vague d'indignation se poursuit contre la une du prophète dans le monde musulman ; le journal « des survivants » continue de s'arracher.

Le président français François Hollande à l’Institut du monde arabe à Paris, hier. Ian Langsdon/AFP/Pool

Face au trouble de la communauté musulmane, cible de plusieurs dizaines d'incidents en France depuis une semaine, le président français François Hollande est intervenu hier matin pour rappeler que les musulmans dans le monde sont les « premières victimes du fanatisme, du fondamentalisme, de l'intolérance ».
« L'islamisme radical s'est nourri de toutes les contradictions, de toutes les influences, de toutes les misères, de toutes les inégalités, de tous les conflits non réglés depuis trop longtemps », a fait valoir le président français qui s'exprimait depuis l'Institut du monde arabe à Paris. Depuis quelques jours, la façade de l'institut, principale institution culturelle du monde arabe en France, est recouverte de l'inscription en français et en arabe, en grandes lettres rouges, « Nous sommes tous Charlie ». « Je veux que ceux (les musulmans) qui vivent en France puissent se savoir unis, protégés, respectés comme eux-mêmes doivent respecter la République », a insisté M. Hollande, rappelant au passage qu'au nombre de ces valeurs, « il y en a une qui n'est pas négociable, qui ne le sera jamais, c'est la liberté, la démocratie ».

 

(Paroles de Français musulmans : Kamel Haddar : « Nous sommes français comme 60 millions de Français »)

 

Comme en écho, la chancelière allemande Angela Merkel a promis de combattre les idéologues du terrorisme « avec tous les moyens de l'État de droit » : « Ceux qui prononcent des paroles de haine, qui commettent des actes violents au nom de l'islam, leurs complices et les idéologues du terrorisme international seront combattus avec rigueur, en employant tous les moyens à la disposition d'un État de droit », a promis Mme Merkel devant le Bundestag, lors d'un hommage aux victimes de Paris. Au même moment, au cours des funérailles du dessinateur de Charlie Hebdo, Tignous, sa compagne a appelé, très émue, au respect de la laïcité, vertu cardinale de la République. Les funérailles de quatre autres victimes, dont le dessinateur emblématique Wolinski, ont également été célébrées hier.

 

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« Irresponsable et inconscient »
Comme la veille, le journal « des survivants » a continué de s'arracher. Au total, 5 millions d'exemplaires devraient être mis en vente. Avant le drame, l'hebdomadaire au bord de la faillite tirait à 60 000 exemplaires. À l'étranger, 130 000 exemplaires devaient arriver hier dans une trentaine de pays. De nouveau, le prophète, une larme à l'œil, figure en une : en France, « on peut tout dessiner, y compris un prophète », a rappelé la ministre française de la Justice, Christiane Taubira, près du cercueil de Tignous.
Cependant, les réactions indignées se multiplient dans le monde islamique où toute représentation du prophète Mohammad est interdite. La Turquie, le Sénégal, l'Iran notamment ont interdit la diffusion du journal sur Internet et dénoncé une « insulte » aux deux milliards de musulmans dans le monde. Le Parlement pakistanais a dénoncé un blasphème, et le roi de Jordanie a qualifié le journal d' « irresponsable et inconscient ». Dans un communiqué mis en ligne hier, l'Émirat islamique d'Afghanistan, nom officiel des talibans afghans, a déploré la nouvelle publication, qui « provoque les sensibilités de près d'un milliard et demi de musulmans ».

 

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En outre, en France, plus d'une cinquantaine d'incidents visant des lieux de prière ou de rassemblement ont été recensés en quelques jours, selon l'Observatoire contre l'islamophobie du Conseil français du culte musulman. Parallèlement, plus de 200 incidents étaient signalés dans les établissements scolaires, comme le refus de s'associer à une minute de silence observée le 8 janvier en mémoire des victimes de Charlie Hebdo. La justice française a aussi engagé 54 procédures judiciaires pour « apologie du terrorisme » et « menaces d'actions terroristes », dont une contre le polémiste Dieudonné, renvoyé en justice pour apologie du terrorisme.

Enfin, pendant que l'enquête en France cherche à découvrir d'éventuels complices des trois jihadistes qui ont tué 17 personnes la semaine dernière, la justice espagnole a ouvert une enquête préliminaire pour « collaboration avec une organisation terroriste ». Elle soupçonne Amédy Coulibaly, meurtrier de quatre juifs lors d'une prise d'otages vendredi, d'avoir séjourné en territoire espagnol avec sa compagne Hayat Boumeddiene et une « troisième personne qui pourrait avoir aidé cette dernière à se rendre en Syrie », selon une source judiciaire.

 

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