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À La Une - chypre

Clap de fin pour Cyprus Airways, plombée par les dettes

La compagnie a été incapable de rembourser des aides d’État comme l'exige la Commission européenne.

Incapable de procéder au remboursement des 65 millions d'euros d'aides publiques tout juste exigé par la Commission européenne, la compagnie nationale chypriote Cyprus Airways a mis fin à ses vols vendredi. AFP PHOTO / YIANNIS KOURTOGLOU

La compagnie nationale chypriote Cyprus Airways, plombée par les dettes, a mis fin à ses vols vendredi, incapable de procéder au remboursement des 65 millions d'euros d'aides publiques tout juste exigé par la Commission européenne.

Fondée en 1947 et détenue à 93% par l'État, la compagnie comptait 560 employés, opérant sur six appareils. Multipliant les pertes alors qu'elle était confrontée à une forte concurrence sur les vols vers Londres et la Grèce, Cyprus Airways avait supprimé quelque 500 postes depuis 2013 et vendu une série d'actifs -dont trois créneaux horaires à l'aéroport londonien de Heathrow et plusieurs avions- mais sans parvenir à redresser la situation.


Sommé vendredi par la Commission européenne de récupérer 65 millions d'euros d'aides publiques versées indûment selon elle à la compagnie, le gouvernement chypriote a annoncé peu après "la fin immédiate du programme de vols de Cyprus Airways". La compagnie n'est "plus viable économiquement" après la décision de Bruxelles, a expliqué le ministre des Finances, Harris Georgiades, lors d'une conférence de presse.

Dès jeudi, le ministre des Communications, Marios Demetriades, avait averti que si la Commission exigeait le remboursement des aides, "la compagnie n'aurait pas d'autre choix que de suspendre ses opérations".

"Avantage indu"
La Commission a expliqué dans un communiqué être "parvenue à la conclusion qu'un programme d'aides à la restructuration, d'un montant de plus de 100 millions d'euros, en faveur de Cyprus Airways (...) avait conféré à cette dernière un avantage indu sur ses concurrents, en violation des règles de l'UE sur les aides d'État". "Cyprus Airways doit donc rembourser toutes les aides incompatibles avec le marché unique qu'elle a reçues", a-t-elle ajouté. Une source à la Commission a précisé qu'il s'agissait de quelque 65 millions d'euros.
Les aides concernées consistent en un apport de capitaux et des prêts de sauvetage, versés en 2012 et 2013 par le gouvernement.
En 2007, la Commission avait autorisé une aide publique de 95 millions d'euros. Or les règles européennes en matière de concurrence stipulent qu'une entreprise ne peut bénéficier d'une aide à la restructuration qu'une seule fois sur une période de 10 ans.
"Cyprus Airways a bénéficié de fonds publics importants depuis 2007, mais n'est pas parvenue à se restructurer et à devenir viable sans l'appui continu de l'Etat", a souligné dans un communiqué la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager. "Dès lors, injecter davantage d'argent public n'aurait fait que prolonger la lutte (pour la survie de la compagnie) sans rien changer à la situation", a-t-elle ajouté, expliquant que les entreprises "ne peuvent ni ne devraient compter sur l'argent du contribuable pour rester artificiellement sur le marché".
Selon les derniers chiffres disponibles, en 2012, Cyprus Airways avait subi une perte nette de 55,8 millions d'euros, soit plus du double de l'année précédente.

"Hypothèses irréalistes"
Par ailleurs, la Commission a "constaté que le plan de restructuration de Cyprus Airways reposait sur des hypothèses irréalistes", alors même que les aides d’État répétées "lui ont déjà conféré un avantage économique considérable par rapport à ses concurrents".

Le gouvernement chypriote avait lancé en juillet un appel d'offres pour le rachat du transporteur, sans succès. Alors que 14 compagnies avaient initialement exprimé leur intérêt, seules deux d'entre elles -la compagnie irlandaise à bas coût Ryanair et la compagnie grecque Aegean Airlines- avaient ensuite tenu des négociations avec le gouvernement, mais sans faire de propositions sérieuses.

Après l'arrêt des vols vendredi soir, le gouvernement chypriote a indiqué avoir pris des mesures pour permettre à toutes les personnes ayant des billets Cyprus Airways de bénéficier de solutions alternatives, comme le recours à d'autres compagnies. "La République prendra complètement en charge le coût de vols alternatifs et les passagers n'auront ainsi aucune charge à assumer", a précisé le gouvernement.

Le ministre des Communications de Chypre, qui a échappé à la faillite en 2013 grâce à un plan de sauvetage de 10 milliards d'euros, a indiqué que le gouvernement allait chercher à créer une nouvelle compagnie aérienne si elle trouvait des investisseurs sérieux.

 

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