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Moyen Orient et Monde - Quatre questions à...

« Nous assistons à la mort de l’émergence russe »

Tatiana Kastoueva-Jean, spécialiste de la Russie et chercheuse à l'Ifri.

Il y a en Russie une crise réelle, majeure, et un président qui reste flou sur de possibles solutions tout en l’expliquant par des facteurs externes au pays. Maxim Zmeyev/Reuters

Cette semaine a été marquante pour la Russie. L'effondrement du rouble a fait ressurgir le mauvais souvenir de la crise économique du pays de 1998, bien que le contexte soit différent. Le président Vladimir Poutine a donné avant-hier jeudi sa conférence traditionnelle de fin d'année, durant laquelle il est resté fermement campé sur ses positions concernant notamment la crise ukrainienne et l'Occident, avant de promettre une sortie de crise d'ici à deux ans pour son pays, qui ploie sous le poids des sanctions occidentales. Il semble que la position de la Russie, à court terme en tout cas, soit sérieusement secouée, sinon menacée. L'Orient-Le Jour a demandé à Tatiana Kastoueva-Jean, chercheuse à l'Institut français des relations internationales (Ifri) et spécialiste de la question, de décrypter un avenir proche incertain.

Au cours de sa conférence de presse jeudi, avec un début de semaine très dur pour le rouble, Vladimir Poutine a promis une sortie de la crise économique dans deux ans, sans toutefois donner de détails. Quelles pourraient être les cartes qu'il a en main ?
Le problème, déjà, c'est qu'il y a en Russie une crise réelle, majeure, et un président qui reste flou sur de possibles solutions tout en l'expliquant par des facteurs externes au pays. Et ce dernier ne va pas remonter la pente du jour au lendemain. Il y a bien entendu des réserves de sécurité, de stabilité, et de bien-être, et la dette de l'État est relativement faible (10 % à peu près), ce qui n'était pas le cas lors de la crise de 1998. En revanche, la dette des entreprises est, elle, très élevée, sans oublier l'impact des sanctions internationales qui affectent le pays. Il y a donc un besoin pressant de devises et de liquidités. En outre, le prix du pétrole est en baisse, alors que le budget russe dépend à 52 % des exportations énergétiques.
Ce contexte fait en sorte qu'il y a un manque de confiance de la part des investisseurs, mais cela avait commencé bien avant la crise actuelle, ou même la crise ukrainienne. Et Poutine ne semble pas avoir de plan précis ; il semblerait qu'il compte sur la reprise de l'économie mondiale. Nous assistons à la mort de l'émergence russe, prônée depuis des années.

 

(Eclairage : Poutine se pose en tsar du XIXe siècle, en chantre de l'anti-impérialisme)

 

Un changement d'attitude, du reste très improbable, de Poutine sur l'Ukraine est-il néanmoins possible ?
Il n'y a rien qui laisse présager un changement profond à l'égard de l'Ukraine. On l'a vu lors de la conférence jeudi, lorsque Poutine a réaffirmé que la Russie a raison, et l'Occident a tort. En cas de changement, il est certain que les objectifs russes resteront fondamentalement les mêmes, à savoir continuer d'influencer l'agenda politique interne de Kiev. De même, le Kremlin continuera à déstabiliser les régions séparatistes de l'Est ukrainien, jusqu'à arriver à une fédéralisation des régions russophones.

Les pourparlers de paix pour régler la crise ukrainienne auront-ils un résultat quelconque, malgré les violations quotidiennes de la « trêve » ? Entre-t-on dans une sorte de « proche-orientalisation » du conflit et de son règlement ?
C'est difficile de prédire un scénario. Une option possible serait la fédéralisation. Mais les conditions de négociations sont très difficiles. Pour Kiev, les séparatistes sont des terroristes. Les régions séparatistes sont à présent quasiment coupées du reste du pays ; le gouvernement a en outre interrompu le versement des salaires et des retraites. Mais il continue en revanche d'approvisionner la région en gaz et énergie. Le fait de s'asseoir à la même table que les séparatistes, qui veulent une indépendance qui ne leur sera peut-être jamais accordée, reste tout de même difficile pour le gouvernement ukrainien. La Russie n'arrange pas les choses ; elle prétend ne pas intervenir tout en voulant être impliquée. Rien n'est joué, donc, mais il y a une toute petite lueur d'espoir que la situation s'arrange.

(Commentaire : Les principes d'attraction de Poutine)

 

La crise ukrainienne a contribué à l'isolement progressif diplomatique de la Russie sur la scène internationale. Le rapprochement américano-cubain va-t-il aggraver cette situation ?
Ce n'est pas forcément un jeu à somme nulle, dans le sens où ce qui est gagné par l'un n'est pas perdu par l'autre. Les relations entre Moscou et Cuba peuvent très bien demeurer ce qu'elles sont actuellement. Par contre, il y a certainement un regain de guerre froide à l'Est du globe, tandis qu'à l'Ouest, d'anciens murs tombent. La Russie est donc un peu plus isolée encore dans le monde actuel.

 

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commentaires (7)

DOMMAGE ! CAR LE MONDE A BESOIN DE PLUS D'UNE SUPER PUISSANCE... QUI... SEULE...EST ENCLINTE À L'INIQUITÉ !

LA LIBRE EXPRESSION

17 h 10, le 22 décembre 2014

Tous les commentaires

Commentaires (7)

  • DOMMAGE ! CAR LE MONDE A BESOIN DE PLUS D'UNE SUPER PUISSANCE... QUI... SEULE...EST ENCLINTE À L'INIQUITÉ !

    LA LIBRE EXPRESSION

    17 h 10, le 22 décembre 2014

  • CORRECTION ! MERCI : ".... poutine le Nain se devait d'être boucher sûr Non-Halal sibérien...."

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    11 h 46, le 22 décembre 2014

  • ifri ou ifricote pas , on ne vend pas la peau de l'ours avant de lui avoir fait bouffer des couloeuvres, Mme Tatiana casse tout et va !

    FRIK-A-FRAK

    13 h 32, le 21 décembre 2014

  • l' Ifri ,ce n'est pas crédible du tout, ni dans le temps et l'espace ...ils ne savent même plus vendre des couleuvres acceptables...! au niveau d' analyses pour gogos ...

    M.V.

    21 h 01, le 20 décembre 2014

  • IL Y A UN FAIT QU'IL AURAIT DÛ EN TANT QU'EX KGB SAVOIR. ON NE PEUT ÊTRE SUPERPUISSANCE MILITAIRE SI ON NE L'EST PAS AVANT ÉCONOMIQUEMENT. OR L'ÉCONOMIE NE PEUT ÊTRE BASÉE UNIQUEMENT SUR LES RESSOURCES PÉTROLIÈRES. LES MARCHÉS EN DÉCIDERAIENT. SACHANT çA... IL AURAIT DÛ NE PAS SE LAISSER ENTRAÎNER... CAR IL FUT ENTRAÎNER... DANS UN JEU DE MATCH PERDANT À L'AVANCE. LES AUTRES EN SOUFFRIRA

    LA LIBRE EXPRESSION

    12 h 51, le 20 décembre 2014

  • De son vrai métier, poutine le Nain se devait d'être boucher sibérien. Divers conflits font 1 assassin, de ce violent enfant de Mongolie. Le père Staline le mate, à l'instant où il maltraite l’Ukraine. Ce père applique de main de maître sur la tête de ce fils des coups qui en imposent. Il s'assure ainsi le respect de ce fils. Plus tard sis Sibérie, au bouge, se révèle la nature du fils. Il est corrigé ou, pour parler really stalinien, métamorphosé en "entité morale" KGBiste. Son père le prend sous sa protection en vue de sa rééducation guidée par ce même père. Pour débuter, ce fils-Nabot reçoit des leçons de perfidie, de trahison, d'hypocrisie et de dissimulation. Père Staline en fait 1 agent provocateur, 1 mouchard quoi. Il lui conseille "d'avoir l'air", devant le puissant, d'avoir changé de "principes" ; le principe de ne pas commettre de vol ou de tuer, et d'attirer ainsi dans le piège tendu par ce stalinien de père. Le fils-Gnome a l'impression qu'on veut abuser de lui pour 1 farce stalinienne. Il proteste contre la suggestion que ce père stalinien lui fait de jouer les agents provocateurs et les mouchards. Le père persuade alors cet enfant, par la "pure" casuistique staliniste, qu'un mauvais coup n'est + un mauvais coup dès lors qu'on le fait pour de "bonnes raisons morales" KGBistes. Agent provocateur, ce fils poutinien Nain, en jouant du panslavisme, mène ainsi sa "sœur" ukrainienne à sa perte. Ce fut sa dernière infamie avant celle de toujours contre sa Petite-Russie.

    ANTOINE-SERGE KARAMAOUN

    10 h 12, le 20 décembre 2014

  • IL N'EN A QUE DEUX ! 1 - LÂCHER LE LIONCEAU EN PRÔNANT ET PARTICIPANT À UNE SOLUTION POUR LE CHANGEMENT DÉMOCRATIQUE EN SYRIE, CHER AUX VRAIS REBELLES SYRIENS. 2 - JETER BEAUCOUP DE LEST EN UKRAINE.

    LA LIBRE EXPRESSION

    07 h 21, le 20 décembre 2014

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