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Liban

Naïm Kassem : Un dialogue en quête de points communs et de solutions

Le chef de l’État a reçu hier, pour la première fois depuis très longtemps, une délégation du Hezbollah. Photo Dalati et Nohra

Les perspectives d'une présidentielle dans un proche avenir sont plutôt sombres, estime-t-on dans divers milieux politiques. Par contre, celles d'un dialogue constructif le sont beaucoup moins, surtout entre le Hezbollah et le courant du Futur.
Le numéro 2 du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, s'est fait hier l'écho de ce second cas de figure en vantant, dans une déclaration à la presse, les mérites de « l'unité qui pave la voie au règlement de nombreux problèmes, alors que les divisions et les provocations favorisent les problèmes et les complications ». « Nous sommes dans une phase de dialogue entre les différentes parties, le dialogue étant le seul instrument qui nous permettra de résoudre nos problèmes. Nous sommes pour un dialogue bilatéral ou multilatéral. Celui-ci ne sera pas négatif ni dirigé contre qui que ce soit tant qu'il a pour point de départ la quête de points communs et de solutions », a-t-il souligné, jugeant primordiale une reprise de langue « tant au niveau du fond que de la forme ».
Cheikh Kassem a tourné en dérision les journalistes qui « s'évertuent à établir l'ordre du jour des discussions » entre le Hezbollah et le Futur. « Les parties concernées sont parfaitement capables d'élaborer leur propre ordre du jour. Tant que la détermination à engager le dialogue existe, les détails ne posent pas de problème », a-t-il assuré.

Le Hezbollah chez Sleiman
L'importance du dialogue a été également soulignée par l'ancien président Michel Sleiman qui a reçu hier une délégation du bloc parlementaire du Hezbollah, venue lui présenter ses condoléances après le décès de sa mère. Une visite qui mérite d'être soulignée, même si ses motivations sont d'ordre social, étant donné qu'elle intervient après une longue période de froid dans les rapports entre l'ancien chef d'État et le Hezbollah qu'il critiquait pour son intervention en Syrie. La délégation était composée des députés Mohammad Raad, Ali Ammar et Nawwar Sahili.
Devant ses visiteurs, l'ancien chef d'État a mis l'accent sur l'importance du dialogue entre toutes les parties libanaises, « mais à condition qu'il soit fondé sur la franchise et sur des réalités, afin d'espérer un meilleur résultat servant l'intérêt national ». Estimant que le dialogue « facilite l'exercice démocratique », Michel Sleiman a fait remarquer qu'il « est dans l'intérêt du Liban que ses composantes puissent se retrouver pour discuter des points conflictuels, et ils sont nombreux, au moment où des efforts sont requis pour faire face aux dangers, tout aussi nombreux ».
Prenant à son tour la parole, Mohammad Raad a indiqué que le débat avec l'ancien président était « amical, franc et profond », affirmant qu'il a été décidé au cours de l'entretien de maintenir le contact pour engager une réflexion sur ce qui aide le Liban et sa stabilité.

Mikati pessimiste
À Bkerké, où il a été reçu par le patriarche maronite, le cardinal Béchara Raï, l'ancien chef de gouvernement Nagib Mikati a écarté la possibilité d'une solution prochaine de la crise au Liban. « Les Libanais doivent réaliser que ce pays appartient à toutes ses composantes et qu'ils doivent avoir un même objectif, l'intérêt national. Mais malheureusement, certaines parties sont liées à l'étranger, par les instructions qu'elles en reçoivent », a-t-il déploré en jugeant improbable qu'une solution puisse intervenir au Liban alors que la région « dont il fait partie reste en ébullition ». « Nous aurons un président de la République, mais sûrement pas dans les jours où les mois qui viennent », a ainsi analysé M. Mikati.

La position des FL
Pour les Forces libanaises, la priorité reste l'élection d'un chef de l'État. C'est ce qui ressort des propos tenus par deux députés de ce parti, Fadi Karam et Antoine
Zahra, qui ont tous deux relevé que les efforts fournis pour rétablir le dialogue et les médiations engagées par les capitales occidentales et arabes favorisent un règlement au Liban. « Les rencontres sont fondamentales, mais ce qui importe, c'est le fond du dialogue. Nous n'imposons pas des conditions à qui que ce soit, mais nous souhaitons que des conditions soient posées pour que le dialogue débouche », a ainsi commenté Fadi Karam qui a insisté sur l'importance d'une rencontre entre les deux leaders des Forces libanaises, Samir Geagea, et du CPL, Michel Aoun, de nature, selon lui, à débloquer la présidentielle.
« Nous essaierons de parvenir à une solution avec le général Michel Aoun », a affirmé à son tour Antoine Zahra qui, à l'instar de M. Karam, a situé la visite du chef des FL, Samir Geagea, en Arabie saoudite dans le cadre des démarches engagées pour essayer de débloquer la présidentielle. M. Zahra a souligné que le bloc auquel il appartient est sur la même longueur d'onde que celui du CPL sur plusieurs dossiers, avant d'affirmer comprendre les raisons qui poussent le général Aoun à insister pour qu'il soit élu à la tête de l'État. « Il a le droit de présenter sa candidature, mais il n'a pas le droit de tout bloquer », a fait valoir le parlementaire FL.

Les perspectives d'une présidentielle dans un proche avenir sont plutôt sombres, estime-t-on dans divers milieux politiques. Par contre, celles d'un dialogue constructif le sont beaucoup moins, surtout entre le Hezbollah et le courant du Futur.Le numéro 2 du Hezbollah, cheikh Naïm Kassem, s'est fait hier l'écho de ce second cas de figure en vantant, dans une déclaration à la presse, les...
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