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Liban - Crise des otages

Le ministre de l’Information à « certains » médias : Vous avez fait le jeu des terroristes...

« Je n'hésiterai pas à prendre les mesures judiciaires nécessaires si les médias contreviennent aux lois », a averti Ramzi Jreige.

À quelques centaines de mètres de l’insondable souffrance des familles, le sapin de Noël de Solidere fait la joie des badauds. Photo Sami Ayad

Le ministre de l'Information Ramzi Jreige a dénoncé hier la manière dont certains médias libanais « exprès ou non » ont couvert, au cours des dernières semaines, voire des derneirs mois, le dossier des militaires et policiers pris en otage par les groupes jihadistes al-Nosra et État islamique.
La mise en garde du ministre semble avoir fait son effet, puisque certains médias audiovisuels ont fait l'impasse totale hier sur les familles d'otages, passant de la manchette au black-out, alors qu'à quelques centaines de mètres de leur sit-in, au pied de la colline du Sérail, Solidere illuminait son sapin de Noël géant.
M. Jreige a déploré, dans sa conférence de presse, que ces médias libanais se soient prêtés à la guerre psychologique que les terroristes jihadistes ont menée contre l'État et la population, ce qui a « terrorisé et effrayé la population, semé la discorde entre les communautés et porté atteinte au moral de la population et de l'armée, ainsi qu'au sentiment national ».
Des médias se sont même joints aux jihadistes pour conspuer l'État libanais, a-t-il déploré.
« L'une des armes principales utilisées dans cette guerre psychologique menée par les médias a été l'exploitation des souffrances des familles des otages. »

 

Faire le jeu de l'ennemi
« Il était et il est du devoir des médias de faire front à la guerre médiatique ouverte contre l'État, plutôt que de faire le jeu de ceux qui l'ont menée, a enchaîné en substance le ministre. Il n'aurait pas fallu que nos écrans, nos ondes et nos journaux donnent à leurs actes une quelconque place, ou qu'ils se fassent l'écho de leur chantage. »
En passant, M. Jreige a flétri « la course au scoop qui a conduit certains médias à fournir des détails sur le cours de la médiation engagée par la cellule de crise présidée par Tammam Salam, rendant ainsi service aux ravisseurs plutôt qu'aux otages ».
Le ministre de l'Information a conclu en demandant aux médias de prendre exemple sur les médias français dans l'affaire de l'otage Serge Lazarevic, qui vient d'être libéré. « Un mutisme total a entouré les négociations. Ce fut l'une des conditions du succès de cette opération », a-t-il assuré.
En conclusion, le ministre de l'Information a appelé à l'adoption d'un « comportement responsable » dans ce dossier. « Je n'hésiterai pas à prendre les mesures judiciaires nécessaires si les médias contreviennent aux lois en la matière », a-t-il averti.
Par ailleurs, réagissant au désaccord entre les ministres sur l'attitude à adopter et l'hostilité de certains à tout échange d'otages, le ministre a souligné que « la raison d'être de la cellule de crise est justement qu'elle permet de dépasser les divergences qui se manifestent » .

 

Désarroi
Dans les milieux des familles d'otages, c'était hier le désenchantement. Avec la prise de position de Nabih Berry en faveur d'une cellule de crise prise en charge par les militaires – en l'occurrence le directeur de la Sûreté générale Abbas Ibrahim –, force est de constater qu'il n'y a pas grand-chose à espérer de la médiation du Comité des ulémas, en dépit du signe positif qu'a représenté le transfert du tribunal militaire à la Sûreté générale de Ola al-Oqaïly, épouse d'Anas Charkas, commandant jihadiste syrien.
Toutefois, on sait qu'un mandat d'arrêt a été émis à l'encontre de Saja al-Doulaïmi, ex-femme du chef du groupe État islamique Abou Bakr al-Baghdadi. Selon la chaîne al-Manar, l'État compte encore utiliser Saja al-Doulaïmi pour négocier avec les ravisseurs. Le Comité des ulémas avait posé la libération des deux femmes comme condition préalable à son initiative de médiation.
Signalons pour finir que l'armée libanaise a mené des perquisitions jeudi dans les camps de réfugiés syriens à Ersal, dans la Békaa, et a arrêté un Syrien « qui appartient à des organisations armées », rapporte l'Agence nationale d'information (Ani, officielle).

 

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Le ministre de l'Information Ramzi Jreige a dénoncé hier la manière dont certains médias libanais « exprès ou non » ont couvert, au cours des dernières semaines, voire des derneirs mois, le dossier des militaires et policiers pris en otage par les groupes jihadistes al-Nosra et État islamique.La mise en garde du ministre semble avoir fait son effet, puisque certains médias...
commentaires (3)

Il était évident que certains médias s'en donnaient à cœur joie , comme s'ils supportaient les salafowahabites , on l'a dit , on l'a condamné et je suis content d'entendre le ministre sévir .

FRIK-A-FRAK

10 h 37, le 12 décembre 2014

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Commentaires (3)

  • Il était évident que certains médias s'en donnaient à cœur joie , comme s'ils supportaient les salafowahabites , on l'a dit , on l'a condamné et je suis content d'entendre le ministre sévir .

    FRIK-A-FRAK

    10 h 37, le 12 décembre 2014

  • Mais...dites-moi..."les détails fournis par les médias"...ont bien été pris à la source, c'est à dire "la cellule de crise présidée par Monsieur Tamam Salam"...non ? Sinon où ??? C'est donc par là qu'il faut commencer à flétrir, bien haut et fort ! Irene Saïd

    Irene Said

    10 h 32, le 12 décembre 2014

  • CONTRE LES MÉDIAS... CERTES ! ET CONTRE LES RESPONSABLES/IRRESPONSABLES ?

    LA LIBRE EXPRESSION

    08 h 13, le 12 décembre 2014

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