Une table ronde pour encourager les ONG à travailler ensemble

À l'occasion de la Journée annuelle des volontaires, célébrée chaque année depuis 1985 tous les 5 décembre, le Programme des volontaires des Nations unies (UNV) relevant du Pnud a organisé une table ronde à l'hôtel Crowne Plaza pour discuter notamment du volontariat auprès des jeunes et des méthodes qui peuvent être utilisées pour mettre en contact les volontaires et les ONG, et organiser un réseau de communication et d'action entre les associations civiles.
Plusieurs représentants d'ONG ont pris part à la table ronde, notamment la Lade, le Mouvement social, Offre-Joie et la Lebanese Transparency Association. Il y avait également des délégués de la Défense civile, de la Croix-Rouge libanaise et d'associations universitaires.
Dans un entretien avec L'Orient-Le Jour, Yeran Kejijian, chargée du programme de l'UNV au Liban, a souligné que « cette table ronde constitue un moyen pour mettre en contact diverses ONG et faire parler à nouveau d'une loi relative aux associations civiles, adoptée en 2002 par le Parlement, mais qui n'a jamais été mise en application ».
« Nous recevons beaucoup de demandes de jeunes qui veulent devenir volontaires, mais ne savent pas vers qui se tourner. Il faudra donc créer une banque de données, et mettre les volontaires et les ONG en contact », a-t-elle dit.
Dans son intervention, elle a donné des exemples de pays « où une structure a été créée pour encourager et encadrer le travail des volontaires, notamment en les mettant en contact avec diverses ONG, en les encourageant à travailler ensemble et en les motivant pour faire en sorte que leur travail soit reconnu », a-t-elle noté.
Il faut dans ce cadre faire la différence entre le bénévolat et le volontariat, le bénévolat étant un travail strictement non rémunéré, ce qui n'est pas nécessairement le cas du volontariat.
De son côté, Ziad Abdelsamad, directeur exécutif du réseau des ONG arabes pour le développement, a souligné l'importance de créer une véritable structure moderne pour le volontariat au Liban, organiser un réseau entre ONG et œuvrer à avoir une banque de données relatives aux personnes désireuses de faire du volontariat. Il a aussi mis l'accent sur la nouvelle génération d'ONG locales qui travaillent dans le domaine de la politique et du lobbying, comme la Lade et la Lebanese Transparency Association.
De son côté, Luca Renda, directeur du Pnud au Liban, a donné lecture du message du secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon. Il a noté que « cette journée constitue une occasion de remercier les volontaires du monde entier », ajoutant que « les Nations unies comptent plus de 6 300 volontaires ».
Ibrahim Hussein, responsable du programme UNV pour les pays arabes, a donné lecture du message du directeur Richard Dictus, dont le programme est basé à Bonn. « À travers le volontariat, les gens peuvent participer à la paix, au développement durable et à la prise de décision. Le volontariat ouvre des espaces pour le dialogue et la responsabilité civile », a-t-il dit.
Il a aussi indiqué que « le Programme des volontaires des Nations unies offre un soutien politique et stratégique aux volontaires ; il leur pave également la voie pour une bonne coopération avec d'autres partenaires ».
Dans son intervention ayant pour thème les jeunes et le volontariat, Nabil Hassan, membre du centre de recherche Irada, a souligné que « 53 % de la population libanaise est constituée de jeunes, 7 % d'entre eux émigrent et 90 % sont au chômage. Concernant la différence homme/femme, le Liban tient le 135e rang sur 142 pays en matière de discrimination à l'encontre des femmes. Il est à la 141e place sur une liste de 142 pays concernant la participation des femmes dans la vie politique et économique ».
C'est ensuite Samer Abdallah qui a présenté l'exemple de Lade et du travail que l'ONG a fait en recrutant 2 500 volontaires lors des élections de 2009 et 2010.

Pat. K.