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Campus

Deux Libanaises dans les coulisses du groupe France Médias Monde

Un an après la proclamation des résultats du prix régional du journalisme francophone illustré en zones de conflits, organisé par le Bureau Moyen-Orient de l'AUF à l'occasion de son vingtième anniversaire, Maya Khadra et Ghina Achkar, les jeunes lauréates libanaises qui ont bénéficié chacune d'une allocation de stage professionnel en France, font le point sur leur expérience riche et inédite.

Maya Khadra (à gauche) et Ghina Achkar devant les bureaux de France Médias Monde.

Lancé en mai 2013 dans six pays de la région : Liban, Égypte, Irak, Jordanie, Palestine et Syrie, le prix du journalisme francophone illustré en zones de conflits intitulé « J'ai 20 ans et... » a récompensé en novembre 2013 les créations journalistiques originales, portant sur l'actualité du Moyen-Orient, produites par deux jeunes Libanaises. Maya Khadra, étudiante en master de lettres françaises à l'Usek, et Ghina Achkar, en master de traduction à l'USJ, avaient alors remporté respectivement les premier et deuxième prix. Les journalistes en herbe ont pu profiter récemment d'un mois de stage, en France, auprès du prestigieux groupe France Médias Monde (FMM). Pour Campus, elles racontent ces semaines riches en découvertes et observations.

Journalisme et engagement
Les articles illustrés de Maya Khadra, « Un jour, ils auront 20 ans », et de Ghina Achkar, « Je pense donc je suis », ont été distingués dans un lot de textes qui exprimaient le regard des jeunes sur l'actualité du monde arabe. Alors que la première a choisi d'aborder la situation alarmante et tragique des réfugiés syriens, une cause qui lui tient particulièrement à cœur, la seconde a voulu porter loin, et de façon subjective, la voix de la jeunesse libanaise. Ces jeunes femmes, passionnées depuis leur enfance par le journalisme, n'ont pas peur des sujets sensibles et n'hésitent pas à se servir de leur plume pour s'exprimer devant le plus grand nombre de lecteurs. « J'ai toujours été influencée par Gebran Tuéni et Samir Kassir. Je suis une personne engagée, patriote, et j'aime le journalisme parce qu'il m'offre une tribune pour m'exprimer », confie Maya Khadra, professeure de français au Collège des sœurs des Saints-Cœurs de Sioufi et rédactrice de langue française au bureau d'édition de l'Usek.
« Devenir journaliste est un rêve que je nourris du plus loin qu'il m'en souvienne. Mon premier amour est l'écriture. Le journalisme est une façon d'assouvir ce besoin constant d'écrire. Tous les sujets sont bons du moment où l'on trouve le bon angle », confie Ghina Achkar qui suit actuellement un double master en traduction à l'USJ et en communication interculturelle à l'Institut supérieur d'interprétation et de traduction (ISIT) à Paris. Les deux jeunes femmes se sont retrouvées dans la capitale française pour partager une expérience inédite qui n'a fait que renforcer leur intérêt pour le journalisme.

Une expérience riche et intense
Dans les coulisses des chaînes du groupe France Médias Monde qui émettent en 14 langues à destination des 5 continents, les jeunes lauréates ont pu découvrir comment l'information est reçue, traitée puis diffusée. Elles ont observé le travail qui se fait au sein de France 24, la chaîne d'information continue trilingue, de RFI, la radio mondiale, et de Monte Carlo Doualiya, la radio universaliste en langue arabe. Elles ont côtoyé les journalistes du groupe qui travaillent dans les journaux d'information, les reportages, les magazines, et elles ont pu assister à leurs débats. Pour elles, il s'agissait surtout d'un stage d'observation qui leur a permis de découvrir le milieu dynamique du journalisme et de suivre l'actualité de très près. « Ce que j'ai apprécié particulièrement durant ces semaines de stage, explique Maya Khadra, c'était le fait d'assister à des conférences de rédaction. La diversité des cultures et des points de vue des journalistes du groupe et leur façon de débattre sur un sujet d'actualité ont constitué pour nous une véritable leçon de démocratie. » Les deux apprenties journalistes ont également eu l'occasion de se retrouver derrière le micro, comme invitées d'une émission radiophonique, un exercice qui leur a plu. « J'ai toujours été intéressée par le côté rédactionnel du journalisme, mais à RFI, je suis tombée sous le charme du journalisme radio », avoue Ghina.
Maya, qui a déjà à son actif nombre d'articles publiés au Liban, a également eu un coup de cœur pour les émissions culturelles : « Je préfère la radio à la télévision parce que l'on y privilégie beaucoup plus le style de l'information », dit-elle.
De leur stage, les lauréates ont pu tirer des leçons et des conclusions. Maya, qui rend hommage au professionnalisme de l'équipe de FMM, se dit quelque peu déçue par le monde du journalisme au Liban où, reconnaît-elle, « l'information est parfois monnayée et les politiciens exercent un contrôle direct sur certains de nos journalistes ». Malgré tout, elle reste optimiste : « N'empêche que chez nous, nous avons heureusement des journalistes d'opinion et des plumes audacieuses. » Après son master de langue et littérature françaises à l'Usek, la jeune femme souhaite poursuivre ses études en vue d'obtenir son doctorat et continuer à rédiger des articles et un premier roman.
Ghina, quant à elle, raconte : « Les profils des journalistes, leurs convictions et la façon de traiter l'actualité changent entre Paris et Beyrouth, au sein d'une même rédaction. Mais je pense qu'au fond, tous les journalistes sont mus par la même passion. » Concernant ses projets, elle dit : « Je ne quitterai pas Paris avant un an au moins. Sinon, des jours heureux, des fous rires à profusion, beaucoup de lecture, et qui sait, peut-être de belles rencontres... »

Lancé en mai 2013 dans six pays de la région : Liban, Égypte, Irak, Jordanie, Palestine et Syrie, le prix du journalisme francophone illustré en zones de conflits intitulé « J'ai 20 ans et... » a récompensé en novembre 2013 les créations journalistiques originales, portant sur l'actualité du Moyen-Orient, produites par deux jeunes Libanaises. Maya Khadra, étudiante en...

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