Huit otages libérés après une attaque d'el-Qaëda au nord de Aden

Des combattants d'el-Qaëda ont lancé mardi une attaque audacieuse contre une base aérienne au Yémen et capturé huit militaires, dont "un étranger", qui ont été rapidement libérés par des forces spéciales, ont déclaré les autorités.

Trois sources militaires yéménites ont indiqué à l'AFP que l'étranger secouru était un militaire américain, mais un responsable du Pentagone a démenti. "Il n'y a pas eu de personnel américain secouru au Yémen la nuit dernière", a affirmé ce responsable à Washington tout en "félicitant" le gouvernement de Sanaa pour "l'opération de sauvetage d'otages au Yémen".

Plus tôt, une source militaire yéménite avait déclaré que "les sept ravisseurs avaient été tués par les forces yéménites, appuyées par des militaires américains". L'attaque a eu lieu de nuit sur la base aérienne d'al-Anad, au nord de Aden, la plus grande du Yémen où sont postés, selon des sources militaires yéménites, "des dizaines de militaires américains". Il s'agit notamment d'instructeurs chargés d'entraînement et d'encadrement dans le cadre d'un programme de coopération antiterroriste avec les États-Unis.

(Opinion : De l'Occident et du monde arabo-musulman)

Un responsable au Conseil suprême de la sécurité yéménite, cité par l'agence officielle Saba, a rapporté la prise d'otages, en parlant de "sept Yéménites et d'un étranger", dont il n'a pas précisé la nationalité. Vers 02H00 mardi (23H00 GMT lundi), "sept combattants d'el-Qaëda qui menaient une attaque terroriste se sont infiltrés sur la base aérienne, après avoir pris en otage sept soldats en faction à l'entrée", a rapporté une source militaire yéménite. "Avec leurs otages, les assaillants ont progressé dans la base où ils ont pu capturer un militaire américain", a-t-elle ajouté. Les forces spéciales yéménites sont ensuite intervenues, "tuant les sept ravisseurs et libérant les huit otages, dont l'Américain", a-t-elle dit.

Cette version a été confirmée par deux autres sources militaires yéménites, selon lesquelles la prise d'otages a duré au total deux heures. Une opération nocturne de ratissage a ensuite été menée "et plusieurs insurgés qui se trouvaient dans des caches autour du secteur de la base ont réussi à prendre la fuite", selon ces sources.

Les États-Unis sont le principal allié du Yémen dans la lutte contre el-Qaëda. Ils sont, à ce titre, autorisés à mener des attaques de drone contre le réseau dans ce pays pauvre et très instable de la Péninsule arabique.

Risque d'infiltration de Shabab

Des centaines de personnes ont été enlevées ces 15 dernières années au Yémen, en grande partie par des membres de tribus voulant faire pression sur le gouvernement. Presque toutes ont été libérées saines et sauves assez rapidement, la plupart en échange de rançons ou de concessions faites par les autorités.
La branche yéménite d'el-Qaëda (el-Qaëda dans la péninsule arabique), considérée comme la plus dangereuse par les États-Unis, détient depuis mai un Sud-Africain, depuis 2012 un diplomate saoudien et depuis juillet 2013 un Iranien.

Le ministère yéménite de l'Intérieur a par ailleurs annoncé lundi soir avoir placé ses garde-côtes en état d'alerte dans plusieurs provinces dans le Golfe de Aden et en mer Rouge à la suite d'informations selon lesquelles "des groupes terroristes appartenant aux Shebab (branche d'el-Qaëda) de Somalie entendent entrer au Yémen pour perpétrer des attentats". Les garde-côtes et la marine yéménites ont été appelés à "arrêter tout élément suspect et à mettre en échec tout mouvement suspect", selon le ministère cité par l'agence Saba.

Des experts se demandaient si la mobilisation des forces yéménites était liée à l'attaque contre la base d'al-Anad.

Des dizaines de milliers de Somaliens arrivent chaque année au Yémen et les autorités soupçonnent que des insurgés Shabab s'infiltrent parmi ces réfugiés.

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