Le chef du groupe Etat islamique (EI) Abou Bakr al-Baghdadi a averti, dans un enregistrement diffusé à la suite de rumeurs sur sa mort dans un raid, que les frappes de la coalition ne stopperont pas l'expansion des jihadistes.
Dans le message de 17 minutes qui lui est attribué, l'homme se présentant comme Baghdadi affirme que la "marche (de l'EI) ne s'arrêtera pas et que son expansion se poursuivra, si Dieu le veut". "Rassurez-vous Ô musulmans, votre Etat va bien", assure Baghdadi, selon une transcription anglaise du message diffusé avec l'enregistrement audio.
Ce dernier est rendu public six jours après une série de frappes aériennes de la coalition ayant visé un rassemblement de responsables de l'EI près de Mossoul, la deuxième ville d'Irak contrôlée par l'EI. Des rumeurs, relayées par des médias arabes, avaient ensuite évoqué la présence parmi eux de Baghdadi, qui aurait été blessé voire tué.
Dans le message, truffé de termes religieux, Baghdadi affirme que les pays de la coalition seront contraints d'envoyer des troupes au sol pour combattre l'EI. "Et bientôt, les juifs et les Croisés seront contraints de descendre au sol et d'envoyer leurs forces terrestres à la mort et la destruction", prévient-il.
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La prise de contrôle par l'EI d'immenses territoires en Irak et en Syrie depuis 2013 a conduit les Etats-Unis à frapper début août les positions des jihadistes en Irak puis réunir une coalition internationale pour "détruire" le groupe. Mais le président Barack Obama a exclu le déploiement de troupes combattantes au sol.
Baghdadi encourage en outre les musulmans de Libye, d'Algérie, de Tunisie et du Maroc à ne pas abandonner leurs terres aux "fils de la laïcité".
Le message audio est le premier qui lui est attribué depuis une vidéo diffusée en juillet, peu après la proclamation par l'EI d'un "califat" à cheval sur la Syrie et l'Irak. La voix dans le document audio diffusé jeudi semble être la même mais il n'a pas été possible dans l'immédiat d'obtenir une confirmation de son authenticité auprès d'autres sources. Mais Baghdadi y fait référence à des évènements postérieurs aux frappes, comme la décision annoncée lundi par le groupe jihadiste égyptien Ansar Beit al-Maqdess de faire allégeance à l'EI.
Né en Irak en 1971, Abou Bakr Al-Baghdadi est l'un des hommes les plus recherchés de la planète, Washington offrant 10 millions de dollars pour sa capture.
L'EI frappe sa monnaie
Cet enregistrement intervient quelques jours après l'annonce par Barack Obama qu'une "nouvelle étape" s'ouvrait en Irak où les Américains ne veulent plus seulement stopper les jihadistes mais "lancer une offensive" contre eux.
Le président américain a récemment décidé de doubler la présence américaine dans ce pays, à hauteur de 3 000 soldats pour entraîner, conseiller et assister les forces de sécurité irakiennes, y compris les forces kurdes. Pour la première fois depuis le début de son engagement auprès du gouvernement irakien contre l'EI, les Etats-Unis ont envoyé cette semaine des militaires ailleurs qu'à Bagdad et dans la région autonome du Kurdistan (nord), dans la province d'Al-Anbar, en grande partie contrôlée par l'EI.
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Le Pentagone a indiqué mercredi que les Etats-Unis avaient réalisé 85% des frappes aériennes de la coalition sur l'EI en Irak et en Syrie depuis le lancement de la campagne en août.
Un responsable américain a souligné en outre que les recettes tirées par l'EI de la vente de pétrole étaient en baisse grâce aux frappes contre des raffineries contrôlées par l'organisation.
En Syrie, où les raids ont débuté le 23 septembre dans les zones sous son contrôle dans le Nord et l'Est, l'EI a annoncé jeudi qu'il allait frapper sa propre monnaie, des pièces en or, argent et cuivre, qui seront utilisées à travers son territoire. Le groupe explique dans un communiqué que l'objectif est de remplacer "le système monétaire tyrannique imposé aux musulmans qui a conduit à leur oppression".
Le combat contre l'EI en Syrie a largement éclipsé la guerre qui y fait rage depuis plus de trois ans entre les troupes gouvernementales et des groupes armés d'opposition.
Plus de 195 000 personnes ont été tuées et plus de 200 000 sont détenues ou portées disparues, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme.
Un vétéran de l'opposition syrienne, Louay Hussein, a été arrêté mercredi alors qu'il s'apprêtait à quitter la Syrie, a affirmé jeudi à l'AFP son avocat.
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