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À La Une - france

Première condamnation sévère pour un jihadiste français rentré de Syrie

Flavien Moreau condamné au maximum de la peine requise lors de son procès en octobre, sept ans de prison ferme.

L'avocat de Flavien Moreau, le jihadiste français condamné jeudi à sept de ans de prison ferme, quittant le tribunal de Paris. REUTERS/Jacky Naegelen

Le tribunal correctionnel de Paris a envoyé jeudi un message de fermeté en condamnant le premier jihadiste jugé à son retour de Syrie, Flavien Moreau, au maximum de la peine requise lors de son procès en octobre, sept ans de prison ferme. Le jeune homme de 28 ans d'origine sud-coréenne, adopté à deux ans par une famille française, n'était pas présent dans le box à la lecture du jugement.

Jugé dans la même affaire pour avoir entretenu une correspondance avec M. Moreau et avoir reçu de lui de l'argent, sans partir pour une terre de jihad, Farid Djebbar, 26 ans, a été condamné à quatre ans de prison, dont 18 mois assortis d'un sursis. Les juges ont pour lui aussi suivi les réquisitions du procureur qui avait demandé à son encontre quatre ans de prison dont un avec sursis.

Commentant la condamnation de Flavien Moreau, la sénatrice Nathalie Goulet (UDI-UC), présidente de la Commission d'enquête sur les réseaux jihadistes, a estimé que "le tribunal a pris en compte, outre son casier judiciaire, sa détermination à participer aux combats en Syrie. Cette première condamnation marque la volonté des tribunaux de sanctionner la participation à ces mouvements criminels".

Lors de l'audience, qui s'est tenue l'après-midi du 17 octobre, s'est dessiné le portrait d'un jeune homme au parcours chaotique, qui a basculé adolescent dans la délinquance, accumulant 13 condamnations, dont vol avec violence et vol avec arme. En 2011, détenu pour un délit de droit commun, il demandait à un professeur de physique, dans l'atelier de la prison, comment fabriquer une bombe.
Il s'est converti à l'islam au contact d'amis et de voisins, s'est rapidement radicalisé, a fait plusieurs séjours en Egypte, officiellement pour s'y initier à l'arabe, puis a, comme des milliers d'autres volontaires internationaux, répondu à "l'appel du jihad". Direction la Syrie.

(Repère : Jihadistes français en Syrie et en Irak : tous les chiffres)

 

 

Un fumeur en manque
Son séjour dans ce pays en guerre, Flavien Moreau, ne l'a pas nié : il l'avait raconté, sous le nom de guerre de "Abdel Fattah", à un journaliste suisse rencontré côté turc de la frontière, qui l'avait rapporté dans un article du quotidien "Le temps", sous le titre: "Les premières armes d'un jihadiste".

Devant le tribunal, il a raconté comment il a trouvé un passeur "qui nous a montré le chemin" jusqu'à un village syrien contrôlé par des katibas islamistes, où il a reconnu avoir acheté une kalachnikov, trois chargeurs et une centaine de balles. "Mais l'arme, c'était pour me défendre, c'est normal", a-t-il plaidé. "C'est dangereux la Syrie, les journalistes s'y promènent avec des porte-flingues."

Il affirme n'avoir pris part à aucun combat, avoir fait "seulement de la surveillance, un peu de police, surveiller la katibas, les frères, c'est tout". Il concède avoir appris le maniement de son pistolet-mitrailleur, quelques rudiments d'art militaire, comme comment se déplacer à la façon des commandos, mais rien d'autre.

"En fait, je ne suis resté qu'une dizaine de jours", a-t-il assuré. "J'ai eu beaucoup de mal à ne pas fumer, parce que fumer c'était interdit dans la katiba. J'avais emporté des Nicorettes, mais ça n'a pas suffi. Alors j'ai laissé mon arme à mon émir et je suis parti."

Rentré brièvement en France ("j'avais prévu d'acheter une cigarette électronique"), il n'a ensuite de cesse de tenter de revenir sur "la terre de Cham, la terre de jihad". Mais, repéré par la police turque puis par plusieurs services antiterroristes, il est constamment refoulé: Liban, Tunisie, Bulgarie, Allemagne, chaque fois que dans un aéroport un policier tape son nom dans un ordinateur, il est remis dans l'avion.
Suivi par les services antiterroristes français, il est placé sur écoutes. Les enquêteurs l'entendent ainsi dire qu'il cherche de faux papiers pour tenter à nouveau sa chance et décident, pour éviter qu'il ne leur échappe, en janvier 2013 de l'interpeller.

 

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Le tribunal correctionnel de Paris a envoyé jeudi un message de fermeté en condamnant le premier jihadiste jugé à son retour de Syrie, Flavien Moreau, au maximum de la peine requise lors de son procès en octobre, sept ans de prison ferme. Le jeune homme de 28 ans d'origine sud-coréenne, adopté à deux ans par une famille française, n'était pas présent dans le box à la lecture du...

commentaires (2)

On est dans un pays de droit a ce qu'il parait , il fera la moitie de sa peine et s'en ira . Un autre detenu plus celebre en est a 30 ans d'emprisonnement alors qu'il avait ete condamne pour 25 et le pays de droit refuse de le liberer parce que semble-t- il un autre pays encore plus de droits ( usurpes) menace et s'oppose a ce que ce pays des droits de l'homme applique ses lois de protection de la dignite humaine . Que voulez vous donc en ce moment notre pays des droits est dirige par une hollancouille aux ordres.

FRIK-A-FRAK

13 h 25, le 14 novembre 2014

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Commentaires (2)

  • On est dans un pays de droit a ce qu'il parait , il fera la moitie de sa peine et s'en ira . Un autre detenu plus celebre en est a 30 ans d'emprisonnement alors qu'il avait ete condamne pour 25 et le pays de droit refuse de le liberer parce que semble-t- il un autre pays encore plus de droits ( usurpes) menace et s'oppose a ce que ce pays des droits de l'homme applique ses lois de protection de la dignite humaine . Que voulez vous donc en ce moment notre pays des droits est dirige par une hollancouille aux ordres.

    FRIK-A-FRAK

    13 h 25, le 14 novembre 2014

  • SEPT ANS SEULEMENT ? ON VA COMBATTRE, TUER, ÉGORGER ET L'ON SE TIRE AVEC UNE FUTILE PEINE ? VOUS NE CONDAMNEZ PAS AINSI LES CRIMINELS... VOUS LES ENCOURAGEZ !

    LA LIBRE EXPRESSION

    20 h 14, le 13 novembre 2014

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