Rechercher
Rechercher

Liban

La mise en garde de Sleiman : Il faut préserver Taëf et la parité, sans aller vers une nouvelle Constituante

Le patriarche maronite recevant hier l’ancien chef d’État à Bkerké. Photo Émile Eid

L'ancien président de la République, Michel Sleiman, a mis l'accent hier sur la nécessité d'élire un chef de l'État, en écho aux soucis du patriarche maronite, Mgr Béchara Raï.
M. Sleiman, qui a été reçu hier à Bkerké par Mgr Raï, a en effet souligné que « le souci principal du patriarche est d'élire un président de la République, c'est-à-dire de mettre de l'ordre dans la Constitution, qui est un corps sans tête ».
« Je l'appuie, tout naturellement. La première action à laquelle devrait penser tout Libanais est l'élection d'un président, a indiqué M. Sleiman à l'issue de la rencontre. Celui qui peut proroger le mandat de la Chambre peut élire un président. Le fait de ne pas élire un président a mené à la prorogation. De toute manière, la loi sur la prorogation a été adoptée, et la Chambre doit assumer ses responsabilités. Nous avons toujours dix jours jusqu'à la fin du mandat de la Chambre : ils peuvent toujours élire un président durant cette période. »
« Il ne faut pas mettre au même niveau la prorogation du mandat de la Chambre et l'élection d'un nouveau président, a poursuivi Michel Sleiman. Cela est faux et anticonstitutionnel. L'option politique est d'élire un président. Cela fait écho au cri du patriarche maronite et à ses angoisses. Il souhaite exprimer son opinion et son souci de la convivialité. »
En réponse à une question sur la possibilité d'élire un président made in Lebanon, Michel Sleiman a dit : « Il est honteux de discuter d'une telle chose. Il est inadmissible que l'étranger choisisse le président de notre pays. L'option doit être libanaise. Le président n'est pas uniquement chrétien, mais islamo-chrétien. Nul n'a le droit de reculer devant la tenue de ces élections en ne se rendant pas à la Chambre. »
Concernant l'attaque dont il fait l'objet de la part de certaines parties du 8 Mars, l'ancien chef d'État a affirmé : « Effectivement, cela est lié à mes options politiques. J'ai été à l'origine d'actes auxquels ils sont opposés, sans plus. J'ai appelé à l'application de la déclaration de Baabda, et il se trouve qu'ils ne veulent pas de son application. C'est tout. Je suis pour la Constitution. Ils affirment qu'ils sont avec la Constitution, la démocratie et la parité. Le conflit avec eux porte sur la déclaration de Baabda, qu'ils ont acceptée avant de se rétracter, pour des raisons qui ne sont pas claires. »
« Durant la dernière séance du dialogue, il a été question de la nécessité de ne pas passer outre la parité, quel que soit l'enjeu, a poursuivi Michel Sleiman. Il faut d'abord appliquer l'accord de Taëf, qui a permis de mettre en place un excellent filet de sécurité, le sanctuariser et appliquer la Constitution, à commencer par l'élection d'un président, l'adoption d'une loi électorale moderne et la dynamisation des institutions. La déclaration de Baabda a ouvert la voie à sa consolidation. Il ne faut pas porter le deuil d'un accord et aller vers une Assemblée constituante. Nous avons déjà appliqué la moitié de Taëf. Qu'en serait-il si nous l'appliquons intégralement ? »
L'ancien chef d'État a estimé qu'il ne fallait pas croire en un événement qui va modifier la donne pour qu'un président soit élu. « Il faut miser sur le pays et non sur des options étrangères. Nul ne devrait hypothéquer sa maison. Nul ne devrait hypothéquer la Constitution. Ce serait un crime contre tout citoyen qui refuse cet état de fait. Il y a une Constitution, et notre devoir et de la protéger », a-t-il dit.
« Faut-il, à chaque échéance, modifier la Constitution ? Nul n'a le droit de s'égarer par rapport à la loi. C'est un crime commis contre la politique. Nous sommes pour que le jeu démocratique suive son cours naturel. Nul, au Liban, ne songe à l'extrémisme. La modération, dans ces circonstances difficiles, est importante et il faut s'y attacher. Que nul ne se livre à des aventurismes concernant le destin du pays. Ce sont là des crimes qui sont commis à l'encontre de la nation », a-t-il noté.
Michel Sleiman a enfin prôné un accord interne sur le nom du président de la République. « Pourquoi avons-nous envoyé nos enfants dans les écoles et les universités ? Pour ne pas appliquer la démocratie ? s'est-t-il interrogé. Le blocage est non démocratique, quel que soit son genre. (...) Nous n'avons d'autre choix que d'élire un président. Tous les autres choix sont non démocratiques. La Constitution a la tête tranchée, aujourd'hui. Le gardien de la Constitution est le président, qui prête serment de la préserver, quand bien même le Premier ministre Salam est attaché à chaque iota des prérogatives présidentielles. Et le Premier ministre Salam dit la même chose que le patriarche : Il faut élire immédiatement un président de la République. »

L'ancien président de la République, Michel Sleiman, a mis l'accent hier sur la nécessité d'élire un chef de l'État, en écho aux soucis du patriarche maronite, Mgr Béchara Raï.M. Sleiman, qui a été reçu hier à Bkerké par Mgr Raï, a en effet souligné que « le souci principal du patriarche est d'élire un président de la République, c'est-à-dire de mettre de l'ordre...

commentaires (0)

Commentaires (0)

Retour en haut