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Liban - Liban

Kunhadi lance le premier centre post-traumatique du Moyen-Orient

Un nouveau centre post-traumatique et une formation gratuite pour les chauffeurs de taxi font partie des projets de l'association de prévention routière Kunhadi pour l'année 2015.

Des chanteurs ont animé la soirée de l’association Kunhadi pour la prévention des accidents de la route.

Pour l'année 2015, l'association de prévention des accidents de la route Kunhadi a demandé à Inas Abou Ayash de devenir son ambassadrice. Volontairement inconnue des médias, la jeune maman incarnera la vulnérabilité de chacun face aux accidents de la route, qui ont déjà tué 650 personnes au Liban en 2014, soit 9 % de plus que l'année précédente.
Inas Abou Ayash, qui avait étudié le commerce avec Hadi Gebrane, jeune Libanais décédé en octobre 2006 dans un accident de voiture et dont les parents ont fondé l'association Kunhadi (« Sois calme »), était déjà très engagée dans la prévention des accidents de la route. Elle a présenté mercredi 4 novembre aux sponsors de Kunhadi, réunis au Pavillon royal du Biel pour le gala annuel de l'association, les trois nouveaux projets dont elle sera en charge.


Le premier des projets est un centre post-traumatique pour aider les victimes et leurs familles à surmonter le choc provoqué par les accidents de la route. Ce centre gratuit, dont l'ouverture est prévue à Beyrouth en 2015, sera une première au Moyen-Orient, a expliqué Fady Gebrane, père de Hadi et fondateur de l'association. « Nous recevons énormément de coups de téléphone et il n'existe à l'heure actuelle aucun centre de soutien, avec des psychologues pour venir en aide aux accidentés », témoigne-t-il.
Kunhadi prévoit également l'ouverture d'une école pour les chauffeurs de taxi, qui suivraient une formation gratuite leur rappelant les règles de base pour éviter les accidents. « Nous commencerons avec les compagnies de taxi. Le diplôme de Kunhadi pourrait devenir un gage de sécurité pour les clients, ce qui pousserait dans un second temps les chauffeurs de taxi-service à s'inscrire eux aussi à la formation », continue M. Gebrane.
Le dernier projet de l'association est l'organisation d'une journée de commémoration pour les morts des accidents de la route, qui a été fixée par les Nations unies au troisième dimanche de novembre, soit le 16 cette année. La municipalité de Beyrouth a doté l'association Kunhadi d'un petit jardin le long de la route de Sodeco, sur le mur duquel seront inscrits les noms des victimes d'accidents de la route.

 

(Pour mémoire : "Text Or Drive", une application mobile libanaise pour lutter contre les messages au volant)

 

Des accidents évitables
« Ces accidents, dont 85 % sont dus au non-respect des limitations de vitesse, peuvent être évités », a déclaré Fady Gebrane, rappelant une initiative menée en 2011 en collaboration avec les autorités libanaises et la Croix-Rouge libanaise et qui avait permis de diminuer de 40 à 50 % les accidents sur un tronçon de la route entre le Casino du Liban et Byblos. « Nous avions d'abord constaté que 75 % des accidents sur cette portion de route étaient dus à des excès de vitesse. Nous sommes allés rencontrer le Premier ministre libanais de l'époque, Saad Hariri, pour lui demander d'y mettre en place un contrôle policier plus soutenu. Les résultats ont été sensibles : les accidents avaient diminué de moitié car les conducteurs ont eu peur des contraventions. » Malheureusement, il n'y a pas eu de suivi à cette initiative, qui s'est arrêtée au bout de deux mois.


« Les autorités auraient pourtant tout intérêt à prendre au sérieux le problème des accidents de voiture, a poursuivi M. Gebrane, car ces accidents coûtent chaque année au Liban 3,8 % de son produit intérieur brut (PIB) ». Le manque à gagner, en réduisant les accidents par deux grâce aux programmes de Kunhadi, permettrait de récupérer jusqu'à 1,5 % du PIB, mais surtout d'épargner de nombreuses vies, surtout chez les jeunes de 15 à 29 ans qui représentent 80 % des tués.
Dans l'attente d'un plus grand soutien de la part des autorités libanaises, les membres de Kunhadi ne restent pas les bras croisés. En 8 années d'existence, ils ont mené de nombreux programmes de sensibilisation en direction notamment des étudiants, offert des retours en taxis à l'issue de soirées, installé des miroirs réfléchissants et aménagé des passages piétons devant des écoles de Beyrouth.

 

Pour mémoire
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