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Sport - Marathon de Beyrouth - Portrait

Edward Maalouf, un champion olympique dans la course

Seul Libanais médaillé lors des JO depuis 1980, l'athlète s'est qualifié aux Jeux paralympiques de Rio 2016, pour lesquels il vise l'or. En attendant, c'est à Beyrouth qu'il compte briller...

Edward Maalouf aux Jeux asiatiques d’octobre dernier à Incheon, en Corée du Sud. Il en a ramené deux médailles d’argent en dépit de son peu de préparation.

Courir 42,195 kilomètres, cela semble un entraînement pour Edward Maalouf qui en parcourt chaque jour de 70 à 100, grâce au vélo à main spécial financé par ses sponsors. « Devenir endurant exige un travail intensif, il ne suffit pas seulement de faire du vélocimane, mais aussi de la musculation », explique avec le calme qui le caractérise le médaillé de bronze paralympique. Depuis sa victoire au marathon de New York en 2006, Edward Maalouf a compris que ses rêves n'étaient pas impossibles. Il avance, serein, vers les Jeux de Rio en 2016... Et, peut-être, vers la première médaille d'or de l'histoire du Liban.


Né en 1968 dans la vallée de la Békaa, Edward Maalouf est un amoureux de nombreux sports, qu'il pratique en amateur jusqu'à son accident en 1995. Tombé du sixième étage d'un immeuble beyrouthin, il doit rester à l'hôpital, ne pouvant plus s'entraîner pendant de longs mois. « Une chaise roulante, ce n'est pas simple à manœuvrer. Il faut apprendre avant de trouver de l'aisance. Mais j'ai rapidement pu réintégrer une équipe de handi-basket-ball. C'est avec eux que je suis ensuite parti participer à mon premier marathon, celui de New York en 2006. » Interrogé à propos des difficultés rencontrées au Liban pour s'entraîner en tant qu'handicapé, le champion n'en dira pas plus.


« Lorsque l'on veut vraiment courir, on peut ! Je voulais courir pour le Liban, alors j'ai tout fait pour. Il faut apprendre à donner de soi plutôt que de se focaliser sur les obstacles, sans quoi je n'aurais pas gagné le marathon en 2006. » Il marque une pause le temps de scruter, d'un regard bleu tranquille, les réactions de ses interlocuteurs. « C'est en regardant les Jeux paralympiques d'Athènes à la télévision, en 2005, que j'ai décidé de me professionnaliser, pour le Liban. J'ai été impressionné et je voulais que mon pays y participe. »

 

Écrire une page d'histoire
Depuis le vol de retour de New York, durant lequel Edward Maalouf rencontre la Hollandaise qui lui donnera des jumeaux, l'athlète ne cesse de penser à son pays, pour lequel il rêve en grand. « L'idée de participer aux Jeux de Pékin est venue de mon envie de dire : c'est possible ! Le Liban peut gagner », raconte le double médaillé de bronze des Jeux paralympiques de 2008. « À Pékin, j'étais à moins d'une seconde de l'or ! » souligne celui qui a terminé troisième la course sur route en 1 h 28 min 25 sec, juste derrière le champion olympique Heinz Frei (1 h 28 min 25 sec). La différence s'est jouée à quelques millièmes...


De Pékin, Edward Maalouf a aussi rapporté des amitiés, parmi lesquelles celles des champions paralympiques polonais Rafał Wilik et moldave Victor Rotaru. « Je suis heureux qu'ils participent à ce marathon qui ne cesse de grandir et d'attirer des talents internationaux », poursuit celui qui les a invités à le rejoindre au départ du marathon de Beyrouth. Il concède que « Rafał Wilik, double champion olympique à Londres en 2012, est très fort. Il ne sera pas facile à battre. Mais c'est bien d'avoir de plus en plus de talents internationaux. C'est une course qui devient importante ».


Vainqueur de nombreux marathons, de Hambourg à Beyrouth en passant par Rotterdam, Edward Maalouf a toutes les chances de faire partie du peloton de tête le 9 novembre. Malgré une convalescence qui l'oblige à rester à l'hôpital durant 7 mois, d'où il sort le 3 septembre, il décide de partir aux Jeux asiatiques d'octobre 2014 à Incheon, en Corée du Sud. Avec seulement deux mois d'entraînement préalables, il y remporte deux médailles d'argent. « Si je peux gagner l'argent dans ces conditions, la première place est possible aux Jeux de Rio 2016 », estime-t-il, avant d'esquisser un sourire tranquille, concluant : « Je viens d'être qualifié pour ces Jeux olympiques. Je rêve d'écrire une page d'histoire pour le Liban, en lui rapportant la médaille d'or. »

 

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Courir 42,195 kilomètres, cela semble un entraînement pour Edward Maalouf qui en parcourt chaque jour de 70 à 100, grâce au vélo à main spécial financé par ses sponsors. « Devenir endurant exige un travail intensif, il ne suffit pas seulement de faire du vélocimane, mais aussi de la musculation », explique avec le calme qui le caractérise le médaillé de bronze paralympique. Depuis...

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