Geagea appelle à élire un président demain

Le leader des Forces libanaises (FL), Samir Geagea, a souligné mardi, lors d'une conférence de presse, que le pays se trouve, à deux semaines de l'expiration du mandat de la Chambre, le 20 novembre, face à l'alternative suivante : le vide institutionnel total, ou la prorogation du mandat du Parlement. Soulignant que le gouvernement n'a pris aucune des mesures concrètes nécessaires à l'organisation du scrutin, il a accusé sur ce plan  le bloc du Changement et de la réforme (bloc aouniste) de s'opposer médiatiquement à la prorogation sans pour autant imposer au sein du gouvernement l'adoption des mesures pour la préparation des législatives. A l'ombre de cette situation, M. Geagea a proposé  l'élection d'un président lors de la séance parlementaire prévue demain et, dans une seconde étape, la prorogation technique des délais prévus pour l'organisaiton des législatives.

Samir Geagea a commencé par accuser  le gouvernement de Tammam Salam de n'avoir pas pris les dispositions nécessaires pour assurer la tenue des élections législatives. Le président du Parlement, Nabih Berry, a convoqué les députés à une séance législative mercredi afin, entre autres, de proroger le mandat de la Chambre.

"Le gouvernement a tout fait pour que le mandat de la Chambre soit prorogé", a déclaré le leader chrétien. "Certaines parties dans le gouvernement actuel ont tout fait pour qu'il n'y ait pas d'élections législatives", a-t-il poursuivi, notant par exemple que le cabinet n'a pas formé la commission requise pour superviser le scrutin et n'a pas débloqué les fonds nécessaires pour organiser les élections.

"Vous deviez préparer les élections législatives et vous n'avez rien fait, laissant les électeurs devant une seule alternative : le vide ou la prorogation", a-t-il encore lancé au gouvernement.

Concernant la position des FL, Samir Geagea a souligné que son parti est l'un des rares à être réellement prêts à tenir des législatives.

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Le leader des FL a pointé un doigt accusateur en direction du bloc du changement de la réforme de Michel Aoun. "Le Courant du futur et le Hezbollah ont depuis le début exprimé leur soutien à la prorogation, et leur position sur ce plan est donc cohérente. Par contre, le bloc de la réforme et du changement s'est prononcé contre la prorogation. Mais qu'a-t-il fait pour assurer la tenue des élections? Pourquoi a-t-il observé le mutisme au sein du gouvernement alors qu'il voyait que rien n'était fait pour préparer concrètement les élections", a demandé Samir Geagea. "Comment quelqu'un peut-il être contre la prorogation et ne rien faire au sein du gouvernement pour la tenue des élections", a-t-il martelé.

Selon M. Geagea, le bloc du changement et de la réforme "en s'opposant à la prorogation du mandat de la Chambre et en ne faisant rien pour préparer le scrutin, veut en réalité créer un vide au Liban pour modifier la structure du pays". Michel Aoun "est opposé à l'accord de Taëf depuis le début", a-t-il souligné.

Samir Geagea a, dans ce contexte, proposé que les députés se rendent demain au Parlement pour élire un président de la République.

"Pourquoi ne nous rendons-nous pas au Parlement demain pour élire un président? Si (le leader du Courant patriotique libre) Michel Aoun est élu je le féliciterai, si je suis élu, on me félicitera", a déclaré M. Geagea, candidat à la présidentielle. Après l'élection présidentielle, a-t-il poursuivi, la Chambre pourra tenir une séance plénière afin de fixer de nouveaux délais pour la tenue des législatives.

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Le Liban est sans président depuis le 25 mai. M. Berry avait convoqué les députés à une première séance plénière le 23 avril pour élire un successeur à Michel Sleiman. Celle-ci n'a pas débouché sur l'élection d'un nouveau président, aucun des candidats n'ayant obtenu le nombre de voix nécessaires. Tous les tours suivants ont tourné court, faute de quorum.

M. Geagea avait affiché dimanche son pessimisme au sujet de la présidentielle. Cette élection n'aura pas lieu "dans un avenir prévisible" car elle fait désormais partie d'un "troc politique à l'échelle de la région", avait-il affirmé dans un entretien à l'agence Reuters.

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