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À La Une - Proche-Orient

L'EI exécute plus de 200 membres d'une tribu en Irak

Offensive d'el-Qaëda contre les rebelles modérés dans le nord-ouest de la Syrie.

"Nous serions victorieux malgré la coalition internationale", peut-on lire sur cette pancarte affichée par le groupe Etat islamique à Raqqa, une ville syrienne sous contrôle des jihadistes. AFP PHOTO/RMC/STR

Les jihadistes du groupe Etat islamique (EI) ont exécuté plus de 200 membres d'une tribu dans l'ouest de l'Irak, à quelque jours des célébrations religieuses de l'Achoura qui font craindre un regain de violences.

Le groupe ultra-radical sunnite, qui a proclamé un califat sur les vastes territoires sous son contrôle en Irak et en Syrie, a pris pour cible ces derniers jours la tribu sunnite irakienne d'Albounimer, qui lui est hostile dans la province d'Anbar (ouest). Les jihadistes ont exécuté plus de 200 de ses membres, dont des femmes et des enfants, au cours des dix derniers jours, selon plusieurs sources.

Des images censées avoir été prises immédiatement après l'une de ces exécutions montrent les corps d'une trentaine d'hommes le long d'une rue dont le sol est couvert de sang, sous les yeux d'enfants et de jeunes hommes.
C'est depuis la province d'Anbar qui s'étend de Bagdad à la Syrie, que l'EI a lancé sa vaste offensive début juin face à des forces de sécurité totalement dépassées.

 

(Lire aussi : Irak : l'Unesco condamne la destruction "barbare" du patrimoine)


A l'approche de l'Achoura, l'une des plus importantes fêtes chiites, ces lacunes de l'armée et de la police font craindre un nouveau bain de sang et une multiplication des attaques des jihadistes, qui considèrent les chiites comme des hérétiques. Plusieurs attentats contre des pèlerins en routes vers la ville sainte de Kerbala ont déjà été perpétrés ces derniers jours. 24 personnes ont été tuées samedi autour de Bagdad et 10 pèlerins chiites sont mortes dimanche dans une attaque dans le sud-ouest de la capitale.
"Le danger est plus grand que ces dernières années. Il y avait du terrorisme mais cela n'avait jamais atteint de tels niveaux", reconnaît un colonel de police.

Les commémorations de la mort de l'imam Hussein culminent mardi dans la ville sainte de Kerbala où est enterrée cette figure parmi les plus respectées du chiisme.

(Infographie: Jihadistes français en Syrie et en Irak : tous les chiffres)

 

Rebelles contre jihadistes
En Syrie, quelque 150 peshmergas irakiens arrivés en renfort vendredi se préparent à participer à la défense de la ville kurde de Kobané, attaquée par l'EI depuis plus d'un mois.

Dimanche, les combats se poursuivaient pour le contrôle de la troisième ville kurde syrienne toute proche de la Turquie, devenue en quelques semaine le symbole de la lutte contre l'EI. A l'aube, trois raids aériens ont frappé des positions de l'EI à l'est et au sud, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH)
Six jihadistes ont été tués la veille dans des raids de la coalition et cinq dans des affrontements avec les milices kurdes des YPG, a ajouté l'ONG.

L'arrivée vendredi soir via la frontière turque de 150 peshmergas venus du Kurdistan irakien, pourrait faciliter la tâche des 1 500 à 2 000 membres des YPG qui livrent combat, selon l'OSDH, à 3 000 à 4 000 jihadistes.
Ces peshmergas, équipés de lance-roquettes, de fusils automatiques et de mortiers, devraient prochainement participer directement aux combats, a indiqué à l'AFP Polat Can, un porte-parole des YPG.

 

(Voir : Kobané : les images satellites avant et pendant la bataille)



Ailleurs en Syrie, les rebelles modérés ont enregistré une série de défaites face aux jihadistes d'el-Qaëda, qui les ont délogés dimanche de l'une de leurs places fortes dans le nord-ouest, selon l'OSDH.
Les combattants du Front Al-Nosra, la branche syrienne d'el-Qaëda, ont capturé la localité de Khan al-Sobol durant la nuit après le retrait des insurgés du groupe Hazem. Les jours précédents, les jihadistes avaient chassé d'autres rebelles modérés du Front révolutionnaire syrien (FRS) de leur fief dans la région de Jabal Jawiya, située aussi dans la province d'Idleb.

Ces combats entre rebelles modérés et jihadistes, qui sur un autre front sont tous opposés au régime de Bachar el-Assad, illustre l'extrême complexité du conflit syrien, commencé en mars 2011 par des manifestations pacifique et devenu au fil des ans une guerre civile aux alliances mouvantes. L'apparition de l'EI en 2013 a encore compliqué la situation, et participé à focaliser le monde sur les jihadistes, détournant l'attention des crimes perpétrées par le régime syrien.

"Alors qu'il existe un effort international pour mettre fin aux abus commis par l'EI, il n'y en a pas pour faire cesser les abus du gouvernement syrien, notamment les attaques contre les civils", souligne ainsi Lama Fakih, chercheuse à Human Right Watch.

 

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