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Moyen Orient et Monde - Syrie-Irak

Des peshmergas en route pour défendre Kobané

Les quelque 150 combattants kurdes doivent arriver d'un jour à l'autre prêter main-forte à leurs frères syriens.

Des dizaines de peshmergas quittant le Kurdistan pour se rendre à Kobané. Safin Hamed/AFP

Quelque 150 peshmergas ont commencé hier à quitter le Kurdistan irakien pour rejoindre, via la Turquie, la ville syrienne de Kobané et porter secours aux combattants kurdes qui résistent aux jihadistes de l'État islamique (EI, ex-Daech) depuis plus de 40 jours. Attendus depuis des semaines, ces premiers renforts kurdes devraient arriver de manière imminente à Kobané si leur voyage et le passage de la frontière turco-syrienne se déroulent sans encombre.


À Erbil, capitale de la région du Kurdistan autonome irakien, un correspondant de l'AFP a vu plusieurs dizaines de camions militaires sortir d'une base du nord-est de la ville. « Quarante véhicules transportant des armes, des pièces d'artillerie et des mitrailleuses, avec à bord 80 peshmergas, vont se diriger vers (la province de) Dohouk et franchir aujourd'hui la frontière » avec la Turquie, a indiqué un officier kurde. Un second contingent de 72 combattants part tôt aujourd'hui par avion pour la Turquie, d'où il rejoindra la frontière turco-syrienne vers Mursitpinar, la localité turque la plus proche de Kobané. Hier soir, quelque 5 000 Kurdes turcs rassemblés le long des 5 km séparant la ville turque de Silopi de la frontière irakienne attendaient l'entrée en Turquie des peshmergas venus du Kurdistan irakien, a constaté un photographe de l'AFP au poste-frontière de Habur. Ces peshmergas seront « une force de soutien », équipée d'armes automatiques et de lance-roquettes notamment, a indiqué Halgord Hekmat, le porte-parole du ministère en charge de cette force de sécurité kurde qui combat déjà l'EI en Irak. Ils resteront à Kobané « jusqu'à ce que leur présence ne soit plus nécessaire », a-t-il précisé.

 

(Lire aussi : Le groupe EI diffuse une nouvelle vidéo du journaliste otage Cantlie à Kobané)


Sous la pression insistante des États-Unis, le gouvernement turc avait donné la semaine dernière son feu vert au passage de 150 combattants peshmergas. Ankara ne veut pas aller plus loin et refuse de venir militairement en aide aux forces kurdes de Kobané. Les Turcs craignent notamment qu'une telle opération ne profite aux indépendantistes du PKK (rebelles kurdes turcs). D'ailleurs, la Turquie souhaite que l'opposition syrienne modérée prenne le contrôle de la ville de Kobané, a répété hier son Premier ministre Ahmet Davutoglu. Les États-Unis doivent « équiper et entraîner l'Armée syrienne libre (ASL) de telle façon que, si l'EI s'en va (de Kobané), le régime (de Damas) ne prenne pas sa place et que les terroristes du PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan, la rébellion kurde de Turquie) ne prennent pas sa place », a déclaré M. Davutoglu dans un entretien à la BBC. Pour sa part, l'Iran a reproché hier à la Turquie de faire durer le conflit syrien en exigeant le départ de Bachar el-Assad et en soutenant des « groupes terroristes ».

 

(Éclairage : L'ASL cherche-t-elle réellement à aider les Kurdes ?)

 

Combats et raids
En attendant, les combats se poursuivent dans la troisième ville kurde de Syrie, où l'un des objectifs des jihadistes est de prendre le contrôle des quartiers nord afin de bloquer la voie vers la Turquie. Les combattants kurdes ont réussi à repousser plusieurs assauts ces derniers jours, aidés par des frappes aériennes de la coalition menée par les États-Unis. Hier, au moins neuf jihadistes ont été tués dans une embuscade tendue par les combattants kurdes des YPG entre deux villages de la périphérie est de la ville, selon l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH). Parallèlement, les avions de la coalition ont mené hier trois frappes sur des cibles dans le centre de Kobané, selon cette ONG. L'armée américaine avait auparavant fait état de quatre frappes ayant notamment détruit lundi et hier des positions de tirs dans la région de Kobané. Avec ceux effectués hier en Irak, dont quatre dans les environs du barrage de Mossoul, une zone stratégique que l'EI cherche à reprendre, la coalition aura mené au total treize raids au moins ces dernières 48 heures.

 

(Voir aussi: Kobané : les images satellites avant et pendant la bataille)


Ailleurs en Syrie, le Front al-Nosra, branche locale d'el-Qaëda, a pris le contrôle d'une zone jusqu'ici aux mains d'un mouvement rebelle modéré au terme de trois jours de combats dans un secteur du nord de la Syrie où aucun groupe islamiste radical n'était encore présent. Un opposant syrien et un chef militaire ont ainsi déclaré que les combattants du Front al-Nosra s'étaient emparés de plusieurs villages de la province d'Idlib, tenus jusqu'alors par le Front des révolutionnaires syriens (FRS) dirigé par Jamal Maarouf. « C'est arrivé par le passé et nous l'avons surmonté. Mais, cette fois, la mobilisation est très importante », a déclaré un responsable militaire du FRS, qui a fait état de 20 morts dans les rangs du groupe. Vingt-cinq combattants du Front al-Nosra ont selon lui été faits prisonniers par le FRS. Selon la même source, les combattants de l'EI avaient apporté leur soutien au Front al-Nosra lors de l'assaut. L'OSDH a quant à lui déclaré qu'il s'agissait d'un autre groupe, le Jound al-Aqsa.

 

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