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À La Une - Liban

Tripoli panse ses plaies après les combats entre l'armée et les islamistes

Un porte-parole militaire annonce l'arrestation de 162 éléments armés depuis vendredi.

Un homme nettoie la chaussée à Tripoli, après les affrontements qui ont opposé l'armée libanaise aux éléments armés, le 27 octobre 2014. REUTERS/Mohamed Azakir

L'armée libanaise a repris lundi, après trois jours de violents combats, le contrôle d'un fief islamiste à Tripoli, deuxième ville du Liban minée par les répercussions du conflit dans la Syrie voisine.

Des milliers d'habitants ont fui la grande ville du nord, où les affrontements ont causé d'immenses dégâts aux anciens souks et à certains quartiers, ont constaté des journalistes de l'AFP. Ces combats, qui avaient atteint pour la première fois le centre historique, ont fait 16 morts dont 11 soldats.

Des miliciens armés, des Libanais sunnites soupçonnés de liens avec le Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda) s'étaient retranchés dans Bab el-Tebbané, quartier pauvre aux rues étroites, après avoir été délogés du centre-ville par les soldats.

 

(Lire aussi : Les parents des militaires kidnappés otages à leur tour de la bataille du Liban-Nord)


Témoin de la violence inédite des combats au cours desquels l'armée a utilisé massivement son artillerie, une habitante de Bab el-Tebbané de 72 ans a affirmé à l'AFP n'avoir "jamais quitté Bab el-Tebbané, même au temps de la guerre civile", qui avait ravagé le Liban entre 1975 et 1990. "Mais cette fois-ci, j'ai dû quitter la maison avec mes cinq petits-enfants", a témoigné Oum Mohammad Jaabouri, portant une chemise de nuit bleue et un voile blanc. Car, raconte-t-elle, les combats ont été "d'une violence inouïe".

 

"Hommes armés sur les toits"
"J'ai vu les hommes armés se déplacer parmi les maisons, sur les toits des immeubles et tirer sur l'armée qui ripostait en lançant des obus", se souvient-elle. "Un immeuble en face de chez nous a été dévoré par les flammes et la fumée a atteint notre maison".

Oum Mohammad Jaabouri fait partie des milliers de civils qui ont fui le quartier où vivent 100.000 personnes, se réfugiant chez des proches ou dans des écoles, et qui ne sont toujours pas rentrés chez eux. Un journaliste de l'AFP a vu dimanche soir des scènes chaotiques, avec la fuite de femmes en pyjama et en pleurs, d'hommes portant des enfants mais aussi de personnes âgées. Les écoles et les universités à Tripoli sont restées fermées lundi. Des voitures calcinées étaient visibles à l'entrée de Bab el-Tebbané, dont l'accès était interdit à la presse par l'armée qui continue de mener des perquisitions et de neutraliser des mines dans le quartier.

 

(Reportage : La mort, la peur, l'exode et de vieux souks dévastés)

 

 

 

Nouveau round de violences à Tripoli

 

"L'armée contrôle Bab el-Tebbané", a indiqué un porte-parole militaire, en précisant que 162 hommes armés avaient été arrêtés lors des perquisitions. Si l'armée désigne uniquement par "terroristes" les groupes qui l'ont attaquée vendredi, provoquant les combats, des responsables locaux affirment que les meneurs sont des sympathisants d'al-Nosra, le groupe jihadiste qui combat le régime de Bachar el-Assad aux côté des rebelles en Syrie.

 

"Réfugié dans mon pays"
Le conflit syrien divise profondément depuis 2011 le Liban. Il a exacerbé les tensions déjà latentes entre sunnites et chiites, les premiers étant sympathisants des rebelles tandis que les seconds, menés par le puissant Hezbollah, appuient le pouvoir à Damas.

La participation du Hezbollah aux combats aux côtés de l'armée syrienne a provoqué l'ire des sunnites, notamment dans les milieux islamistes. Quant à l'armée libanaise, elle est accusée par ces islamistes d'être sous la coupe du parti chiite.

 

(Lire aussi : Fermeture des administrations, écoles et universités aujourd'hui au Liban-Nord)


En août, l'armée a affronté dans l'est pendant cinq jours des combattants d'al-Nosra et du groupe extrémiste État islamique (EI), qui retiennent en otage depuis 27 soldats et policiers. Alors qu'il prévoyait d'exécuter lundi l'un de ces soldats en représailles aux combats à Tripoli, le Front al-Nosra a levé sa menace en soirée. Dans un communiqué diffusé sur Internet, le groupe jihadiste a également annoncé la reprise des négociations pour la libération de ces otages, qu'al-Nosra souhaite toujours voir échangés contre des prisonniers islamistes détenus au Liban.

Tripoli connaît régulièrement des affrontements sanglants entre des sunnites basés à Bab el-Tebbané et des alaouites sympathisants de Bachar el-Assad dans le quartier de Jabal Mohsen. "Nous payons toujours le prix", affirme à l'AFP Khaled Breiss, déplacé et père de trois enfants. "Je fais partie des gens qui ont accueilli une famille syrienne réfugiée. Est-il possible que je sois réfugié dans mon propre pays?", s'indigne-t-il.

 

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L'armée libanaise a repris lundi, après trois jours de violents combats, le contrôle d'un fief islamiste à Tripoli, deuxième ville du Liban minée par les répercussions du conflit dans la Syrie voisine.
Des milliers d'habitants ont fui la grande ville du nord, où les affrontements ont causé d'immenses dégâts aux anciens souks et à certains quartiers, ont constaté des...

commentaires (1)

Bravo encore une fois pour l'armée libanaise notre unique planche de salut .

Sabbagha Antoine

17 h 10, le 27 octobre 2014

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Commentaires (1)

  • Bravo encore une fois pour l'armée libanaise notre unique planche de salut .

    Sabbagha Antoine

    17 h 10, le 27 octobre 2014

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