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Économie

La dépendance aux données, c’est quoi ?

Il y a trois semaines, la réunion du FOMC des 27-28 octobre paraissait sans enjeux. Il allait de soi que la Fed allait y officialiser la fin de son programme d'achat d'actifs (QE3) et en profiter pour infléchir sa forward guidance. Les turbulences récentes des marchés ont rendu le jeu plus ouvert, certains ayant pu envisager une extension du QE3, voire le lancement d'un nouveau programme. Si les anticipations du marché peuvent ainsi fluctuer, c'est que la « guidance » de la Fed qui est censée être un point d'ancrage a connu de très nombreuses modifications depuis 2011.
La Fed doit satisfaire deux exigences qui, par moments, se contredisent. La première est d'être prévisible. On considère en effet que la politique monétaire est plus efficace quand elle ne surprend pas les agents économiques. Ceux-ci peuvent ainsi prendre leurs décisions en sachant que la Banque centrale ne va pas tenter de les tromper délibérément. Une littérature académique abondante démontre qu'une action cohérente au cours du temps (time-consistent) est optimale. La seconde exigence est de s'adapter aux conditions changeantes de l'économie. Si un choc non anticipé survient, ce sera une erreur de mener une politique calibrée pour une situation qui ne prévoyait pas un tel choc. Pour satisfaire ces deux contraintes, la Banque centrale peut révéler sa fonction de réaction afin qu'on puisse associer à chaque situation une décision particulière. Pendant longtemps, la règle de Taylor a rempli ce rôle, mais au voisinage des taux zéro, elle est plus difficile à manipuler.
La future politique de taux sera déterminée par les données macro. Un membre du FOMC disait récemment qu'il allait porter un T-shirt affirmant « the decision to raise rates will be data-driven ». Mais quelles données ? Chômage et inflation bien sûr, mais on ouvre alors des discussions sans fin. Entre ceux qui pensent que le recul du chômage surestime l'amélioration du marché du travail, ceux qui privilégient tel indice de prix ou salaire plutôt que tel autre, il y a de quoi se perdre. La Fed n'a pas de repère pour déboucler sa politique non conventionnelle. Du coup, elle tâtonne, sans qu'on sache très bien si elle entend façonner les attentes du marché ou se laisser dicter sa conduite par ces dernières, notamment en matière d'inflation.

 

Il y a trois semaines, la réunion du FOMC des 27-28 octobre paraissait sans enjeux. Il allait de soi que la Fed allait y officialiser la fin de son programme d'achat d'actifs (QE3) et en profiter pour infléchir sa forward guidance. Les turbulences récentes des marchés ont rendu le jeu plus ouvert, certains ayant pu envisager une extension du QE3, voire le lancement d'un nouveau programme. Si...

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