Jamal Hachem, quatrième soldat tué en l'espace de quelques semaines au Liban-nord

Alors que trois soldats libanais ont trouvé la mort ces dernières semaines au Liban-nord, l'armée est à nouveau endeuillée vendredi, après l'assassinat du soldat Jamal Jean Hachem dans cette région. Victime de tirs ayant visé un minibus qui transportait des militaires au Akkar, dans le nord du Liban, le soldat Hachem est mort sur le coup. 

Dans un communiqué publié vendredi, l'armée indique que le soldat Hachem, tout juste âgé de 19 ans, avait rejoint la troupe le 3 juillet 2013 et était décoré de plusieurs médailles.

(Lire aussi : Les parents des otages vivent au rythme des promesses...)

Le 9 octobre, c'est le soldat Milad Mhammad Issa qui avait été victime de tirs à Rihaniyé dans le Akkar. Un autre soldat avait été blessé. Deux jours plus tôt, un soldat était mort dans l'explosion d'une bombe artisanale à Tripoli (Liban-nord). Dans la même ville, le 23 septembre, un soldat avait été tué par des miliciens ayant ouvert le feu sur une position de l'armée à Beddaoui. Deux autres soldats avaient été blessés dans l'attaque.

Ces dernières semaines, l'armée est la cible d'individus armés à Tripoli, mais aussi à Ersal, dans la Békaa, où elle avait affronté, début août, des jihadistes. Depuis les combats, les jihadistes du Front al-Nosra (branche syrienne d'el-Qaëda) et du groupe État islamique (EI) retiennent en otage une trentaine de soldats et policiers. Ils ont tué trois militaires, dont deux par décapitation. Les jihadistes réclament le retrait du Hezbollah de Syrie, où il combat aux côtés du régime de Bachar el-Assad. Les jihadistes accusent aussi l'armée libanaise d'être sous la coupe de ce parti.

Signe de la tension qui ne cesse de croître et de l'exaspération des familles des militaires, les proches de Jamal Jean Hachem ont coupé la route de Kobeyate dans le nord, ville natale du soldat, rapporte la chaîne LBCI.

(Lire aussi : Le Hezbollah se défend et accuse : Ce sont les alliés du Futur qui attaquent l'armée à Tripoli)

Après l'attaque, des habitants de Kobeyate ont exprimé leur colère contre les réfugiés syriens. "Aucun réfugié illégal ne pourra sortir de sa maison, a déclaré un habitant à la chaîne. Nous ne laisserons aucun étranger entrer à Kobeyate". Depuis les combats de Ersal, le ressentiment envers les réfugiés syriens semble être monté d'un cran au Liban, pays qui accueille le plus grand nombre de réfugiés par habitant au monde. Un autre habitant de Kobeyate soulignait néanmoins que tous les réfugiés ne sont pas responsables des problèmes, et que le blocage des routes était un moyen d'exprimer leur colère. 1,1 million de réfugiés syriens sont désormais au Liban, alors que la crise syrienne n'en finit plus de déborder au pays du Cèdre, avec notamment l'entrée de jihadistes syriens.

L'armée libanaise a également dû faire face ces derniers jours à plusieurs défections dans ses rangs. Fait notable, tous les déserteurs sont originaires du nord du pays, notamment du Akkar et de Tripoli.

(Rq : Cet article a été corrigé, le soldat Hachem étant le 4e soldat et non le 3e à avoir été tué en quelques semaines)

Lire aussi

Le caporal déserteur Chéhadé : Les jihadistes vont décapiter Nasrallah

Ne pas accepter les armes, mais ne pas fâcher l'Iran : Mokbel en visite « protocolaire » à Téhéran

Le Hezbollah ne sortira de Syrie que dans le cadre d'un compromis régional, estime Hamadé