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Liban

Les parents des otages vivent au rythme des promesses...

La mère d’un des soldats a menacé de s’immoler hier place Riad el-Solh si les ministres ne parvenaient pas à trouver une solution pour libérer les otages.

Si le Premier ministre Tammam Salam a assuré hier en début de Conseil des ministres que « l'affaire des militaires pris en otage est encore compliquée et les progrès assez lents », il a toutefois affirmé que le médiateur qatari est toujours au cœur des négociations. Des sources rapportent ainsi que des développements positifs sont actuellement en cours mais dans la discrétion. Depuis la semaine dernière, en effet, les familles des soldats ont été rassurées du sérieux des négociations « dont ils ne doivent pas connaître les détails » et ont poursuivi leur sit-in place Riad el-Solh sans menace d'escalade. Une semaine plus tard, alors qu'aucune percée visible n'a été enregistrée, les proches des otages se demandent s'ils auraient vraiment dû faire confiance aux promesses des responsables et si ces négociations secrètes dont l'on ne doit rien savoir ne sont finalement qu'un gros mensonge.
Hier, les familles des militaires enlevés ont en effet indiqué depuis la place Riad el-Solh que vendredi serait « une journée noire » si le Conseil des ministres n'avançait pas sur le dossier des militaires. « Demain sera une journée noire à Beyrouth s'il n'y a aucun progrès positif dans le dossier de nos fils », a déclaré un des parents à la presse. « Les députés et les ministres peuvent nous ramener nos fils s'ils s'unissent et se mettent d'accord », a estimé un autre proche. Les familles des otages ont par ailleurs dénoncé le mandat d'arrêt émis à l'encontre de cheikh Moustapha Hojeiri, alias Abou Takiyé, pour appartenance au groupe terroriste al-Nosra, estimant que le juge d'instruction militaire Fadi Sawan aurait dû plutôt le remercier « pour avoir protégé » les militaires et pour son rôle de médiateur.
Une délégation des proches s'est d'ailleurs rendue au Grand sérail pour se faire entendre. Le Premier ministre Tammam Salam a alors demandé au président du Haut Comité de secours, le général Mohammad Kheir, de se réunir avec les manifestants, la mère d'un des otages ayant menacé de s'immoler si les ministres ne coopéraient pas. Après la rencontre, les familles des militaires ont néanmoins annoncé que l'escalade qu'ils avaient envisagée sera reportée. « Nous avons ressenti du sérieux, de la volonté et de la détermination », a déclaré à la presse un des parents, précisant toutefois que l'escalade restait une option « au cas où les négociations seraient entravées ». Les manifestants ont par ailleurs été rejoints par le ministre de la Santé Waël Abou Faour dans l'après-midi.

Des dollars et du pain
Sur un autre plan, des sources locales rapportent que les négociations avec les terroristes se poursuivent grâce à des efforts exclusivement libanais pour éviter que la guerre déclarée contre l'État islamique et à laquelle participent des pays du Golfe n'ait des répercussions sur le dossier. Selon ces sources, un round de ces négociations a été entamé hier dans l'avant-midi. Ahmad el-Khatib, le Syrien envoyé à Ersal par les Qataris, n'est jusque-là pas rentré du jurd depuis la libération du soldat Kalam Hojeiri, dont l'opération de libération aurait coûté plus de 100 000 dollars payés aux groupuscules takfiristes.
Par ailleurs, le détenu Imad Jomaa, dont l'arrestation a déclenché la bataille de Ersal au mois d'août, serait en train de participer activement aux négociations depuis son lieu de détention. Des cheikhs libanais et syriens prendraient également part à ces discussions et auraient même été vus portant des paquets de pain pour les offrir aux ravisseurs comme preuve de bonne foi. Ces négociations se concentrent toujours sur la possibilité d'un échange entre les détenus et les prisonniers islamistes de Roumieh, ainsi que la possibilité d'asssurer un passage sécurisé pour les terroristes pour qu'ils puissent se ravitailler à Ersal durant la saison d'hiver.
D'autre part, le chef du Courant patriotique libre, le député Michel Aoun, a reçu hier à Rabieh le vice-Premier ministre et ministre de la Défense, Samir Mokbel, avec lequel il a passé en revue la situation générale. M. Mokbel s'est adressé aux journalistes au terme de la réunion, révélant qu'il voyagera à la tête d'une délégation militaire en Iran pour examiner les données de l'offre iranienne de livrer des armes au Liban, afin de les transmettre ultérieurement au Conseil des ministres. Évoquant le dossier des militaires enlevés, le ministre de la Défense a insisté sur le sérieux du gouvernement à trouver une solution et libérer les militaires otages.

Si le Premier ministre Tammam Salam a assuré hier en début de Conseil des ministres que « l'affaire des militaires pris en otage est encore compliquée et les progrès assez lents », il a toutefois affirmé que le médiateur qatari est toujours au cœur des négociations. Des sources rapportent ainsi que des développements positifs sont actuellement en cours mais dans la...

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